Vous vous étiez juré cet hiver, aux moments où ça caillait sévère, de ne plus jamais vous plaindre de la chaleur. Mais apparemment, passée une certaine température, vous ne vous souvenez pas de votre vie d'il y a encore quelques mois et on vous entend vous plaindre à longueur de journée de cette saloperie de canicule qui mériterait bien une démission du Ministre de la Santé. Ceci dit, on peut vous donner raison, tant il est vrai que ça crame bien ces jours-ci.
- Vous ne trouvez plus la force de secouer cet éventail
C'est sûr, un peu d'air frais dans le visage, ce serait le grand bonheur. Mais pour cela, il faut lever le bras, et faire des mouvements, et si vous arrêtez, plus d'air... autant pisser en l'air. Non, décidément, ce n'est pas rentable, autant crever de chaud et économiser ses mouvements. - Vous ne vous souvenez plus du dernier repas chaud que vous avez pris
Même votre café, vous l'avalez glacé. Sinon, salade, melon, pastèque, pizza encore congelée et 7 pots de glace par jour. Pas plus tard que ce midi, vous avez pris des glaçons à l'apéritif. Sans liquide, comme ça, nature. - Vous avez des insectes chelous chez vous
Finis les mouches et les moustiques, tous morts de chaud ou partis emmerder les estivants en Norvège. Les insectes qui se sont installés chez vous, ce sont des trucs colorés et massifs, le genre à bouffer leur partenaire après la ponte et à refiler des fièvres qui rendent fou. - Vous travaillez en bermuda
Rien à foutre des conventions. A la limite, pour une réunion commerciale ou un truc important, vous consentez à passer au pantacourt, mais vous gardez les tongs, vous ne pouvez pas bosser décemment avec les pieds qui suintent. - Vous voyez les limites de votre engagement écologique
Vous allez installer une clim' chez vous, tant pis pour la planète (en même temps, c'est elle qui a commencé à vous emmerder). Et en attendant, vous avez mis un ventilateur devant votre frigo ouvert. Vous vous rassurez en vous disant que vous ne mettez pas une demi-heure à chauffer la bagnole le matin (ou alors, vraiment, il faut changer de bagnole). - Il y a 5 kilomètres de queue devant la piscine de votre quartier
Même si tous ces gens semblent moins portés sur le 100 mètres nage libre que sur une bonne vieille bombe à l'ancienne ou un pipi l'air de rien dans le grand bain. - Vous êtes beaucoup moins emmerdé par les joggeurs ces jours-ci
Il y a mille raisons très dignes de finir aux urgences, mais un malaise parce qu'on a couru comme un con sous le cagnard n'en fait pas partie. Les joggeurs d'hier sont aujourd'hui en vélo, ou en terrasse, devant un milk-shake à la banane. De toute façon, c'est trop tard pour surveiller sa ligne. - Vous ne pouvez plus marcher pieds-nus sur la plage
Vos pieds n'arrivent pas à se faire au sable brûlant et c'est en sautillant de manière ridicule, ouilleouilleouille, que vous regagnez les quelques zones d'ombre que vous pouvez trouver près de l'échoppe du vendeur de glaces. Vous ne pensiez pas en arriver là, mais ce sera sandales-plastique pour vous. Saloperie de réchauffement climatique... - Vous avez envisagé de partir en vacances en Bretagne
Ou sur la Côte d'Opale. Et vous baigner dans la Manche. Ce réchauffement climatique va vraiment bouleverser toutes vos certitudes. - Vous transpirez à des endroits que vous ne soupçonniez pas
Sous le nez par exemple. Ou derrière les genoux. Pour quelle raison la Nature a-t-elle prévu qu'à un niveau avancé de canicule, vous pourriez transpirer de derrière les genoux ? Et est-ce que vous devez mettre du déo derrière vos genoux? Vous êtes tout chamboulé. - Vous ne parvenez pas à dormir
Il y a deux écoles : soit se coucher après une douche froide, sans se sécher, pour faire descendre la température du corps d'un bon degré, soit boire un cubi de rosé avant d'aller au lit. Évitez la douche de rosé frais, ça ne marche pas, même en camping. - (bonus) Les gosses que vous aviez congelés sont revenus à la vie
Certains signes ne trompent pas...
Et vous, vous la vivez comment cet "épisode caniculaire" ?