Des liasses de billets verts, des femmes en tenues légères et des bijoux diamantés en veux-tu, en voilà, être rappeur peut laisser rêver. Pourtant, ce n’est pas un métier sans risque. En plus de la difficulté d’accès à l’emploi, la conjoncture a longtemps voulu que la profession soit victime d’un phénomène récurrent : les meurtres. XXXTentacion puis Jimmy Wopo viennent d’en faire les frais.
XXXTentacion (1998-2018)
Talentueux, connu pour la violence de ses lyrics et ses influences grunge et rock, XXXTentacion s’est pris des bastos dans le buffet dans une rue de Floride, le 19/06/2018. Apparemment, il ne s’agirait pas d’un règlement de compte de types qui n’aiment pas les rappeurs Emo, mais d’un vol à main armé qui a mal tourné. Il avait 20 ans.
Jimmy Wopo (1997-2018)
Jeune espoir du rap, Jimmy Wopo, de son vrai nom Travon Smart, a été abattu de plusieurs balles dans le corps par une voiture qui passait devant lui, à Pittsburgh, quelques heures à peine après l’assassinat de XXXTentacion. On ignore qui a fait le coup, mais on doute que ce soit un des riverains de Elm Street mécontent du clip.
2pac (1971 - 1996)
Tout le monde connait Tupac Shakur, sa guerre avec Biggie et sa fin tragique. Les faits remontent à la nuit du 7 septembre 1996. Le rappeur est à Las Vegas pour assister à un match de boxe de Mike Tyson, quand ce dernier ne jouait pas dans un film avec Smaïn. Vers 23h, le Beemer du thug le plus connu du rapgame s’arrête au feu rouge. Le Californien en profite pour « discuter » avec deux femmes assises dans une voiture qui s’était arrêtée à côté. Sauf que pendant que Shakur faisait le beau, une Cadillac arrive du côté passager. Et là, c’est ce qu’on appelle un Drive-By, comprenez une vitre qui se baisse et des rafales de balles qui pleuvent dans tous les sens. 2pac s’en prend quatre dans le buffet, dont deux mortelles à la poitrine. Les coupables seraient les « Crips », un gang californien. Évidemment, tout le monde soupçonne Biggie d’être dans le coup, sans preuve. Quoi qu’il en soit, la Légende est en marche.
Notorious B.I.G (1972 - 1997)
Biggie est un New-Yorkais pure souche. Alors, quand six mois après la mort de Tupac, il se rend en Californie pour faire la promotion de son album et assister à une soirée, on ne peut pas s’attendre à des roses en guise d’accueil. Le séjour débute mal, avec des huées lors la cérémonie des Soul Train Music Awards. Il vire au tragique, quand quelques heures plus tard, un Chevrolet Impallah s’arrête à côté de son 4×4. Comme pour Tupac, la vitre du véhicule se baisse et les coups de feu résonnent. Cinq bastos atterrissent dans le corps de B.I.G dont quatre dans son opulente poitrine, le tuant quasi-instantanément. Comme pour Tupac, les responsables n’ont jamais pu être identifiés. Il ne faisait pas bon être rappeur aux États-Unis.
Big L (1974 - 1999)
Big L n’était pas le genre de mec à problème. Ça ne l’a pourtant pas empêché de finir comme les autres, six pieds sous terre, le corps criblé de neuf balles. Pourquoi ? Une vulgaire histoire de vengeance par procuration. La tuile remonte au 15 février 99, Lamont Coleman de son vrai nom, se rend dans un magasin de fringues hip-hop pour y faire des freestyles, au croisement de la 139th West et de Lenox Avenue. Tout se passe bien jusqu’au moment où un type se pointe pour lui faire la peau et vider son chargeur sur son corps chétif.
A partir de là, deux hypothèses prennent forme : la première serait que l’assassin voulait en fait se venger de son frère (Big Lee) qui était lui en prison. La deuxième, apparemment retenue lors de l’enquête, ne serait autre qu’une simple erreur d’identification, à savoir que le tueur aurait confondu Big Lee et le rappeur, trouant ce dernier par erreur. Dans tous les cas, c’est une mort à la con.
Bugz (1978 - 1999)
Bugz est un parfait inconnu pour le commun des mortels. Pourtant, le gus’ a quand même été invité par Eminem à participer à l’un de ses concerts dans le Michigan en 1999, preuve qu’il avait quelques trucs sympas dans sa besace à rimes. Le problème, c’est que ce bon vieux Bugz avait le sang un peu chaud. Lors d’un pique-nique – parce que les rappeurs aiment aussi les pique-niques – les choses s’enveniment et le moment de joie se transforme en bagarre. L’altercation dégénère et un gaillard sort son calibre avant de presser la détente. Trois balles à bout portant plus tard, l’un des protégés de Slim Shady décède tragiquement, à 21 ans. Il n’y a apparemment pas d’âge pour s’en prendre plein la gueule à un pique-nique.
Fat Pat (1970 - 1998)
Fat Pat n’est pas non plus le plus connu de la liste. Ce qui ne l’a pas empêché de se faire trouer la paillasse comme les autres tontons. Le lieu, Houston, au Texas. Les circonstances ? Lunaires. C’est en se rendant à l’appartement d’un promoteur pour recueillir des honoraires de comparution que le rappeur a perdu la vie puisqu’il fut abattu dans le couloir extérieur, en attendant le promoteur qui ne se pointera jamais. Huit ans plus tard, son frère rappeur Big faucon a également été abattu. Chez un promoteur aussi ? Non. Enfin ça, on n’en sait rien. Ce qu’on sait en revanche, c’est que ces types n’ont décidément pas la même pas vie que nous.
Jam Master Jay (1965 - 2002)
Le Leader de Run D.M.C n’échappe pas non plus à ses balles dans le buffet. Contrairement aux autres lascars, le DJ est mort dans « l’exercice de ses fonctions », puisque c’est dans un Studio de Merrick Boulevard, dans le Queens, que lui et un ami ont été pris pour cible. Le tireur n’a pas loupé son coup puisqu’une balle se loge dans la tête, histoire d’abréger ses souffrances. Si le tireur court toujours, l’un des commanditaires du contrat serait un dénommé Ronald Washington, également dans le coup du meurtre d’un collaborateur de Tupac. Un gars bien sous tout rapport, donc.
Big Hawk (1969 - 2006)
Au Texas, il n’est pas bon de visiter la maison d’un ami en pleine nuit. Big Hawk l’a appris à ses dépens en 2006. Mais pourquoi se rendre en pleine nuit chez un ami ? Pour jouer aux dominos, voyons… C’est en se promenant dans sa voiture qu’il a été abattu de plusieurs balles. Il n’y a pas de suspect connu. Le crime sera très dur à élucider, car le rappeur n’avait apparemment pas d’ennemis connus et aucun beef (clash) en cours depuis longtemps. A moins que l’amicale des joueurs de dominos…
Proof (1973 - 2006)
Dans la vie, on ne déconne pas avec le billard. Ce n’est pas Proof qui dira le contraire. Ami d’Eminem depuis toujours et même véritable source d’inspiration pour le trublion de Détroit, le rappeur a connu une fin tragique en 2006. Les faits se passent au CCC, un club de Detroit. Proof fait une partie de pool avec Keith Bender. Les choses tournent mal et le premier dégaine son arme pour envoyer une bastos dans le crâne de Bender qui n’a pas eu le temps de dire (pr)ouf. Sauf que le cousin du type refroidi était également dans les parages et n’a pas attendu pour venger sa mort. Ce décès marqua le début d’une longue pause pour Eminem, qui a mis beaucoup de temps à s’en remettre.
Slim Dunkin (1987 - 2011)
Slim Dunkin est comme beaucoup de ses confrères, mort à cause d’une arme à feu. C’est en studio que le gosse s’est fait shooté, alors qu’il s’apprêtait à figurer dans un clip tout en poésie de Gucci Mane. C’est encore à la suite d’une altercation dont l’origine est inconnue que les choses ont dérapé. C’est encore plus con, parce que le rappeur commençait à percer, avec notamment une apparition sur le premier album de Wacka Flocka Flame. Comme quoi, rien n’est jamais acquis.
Lil Phat (1992 - 2012)
On peut faire du rap et mourir à 20 ans, ce n’est pas incompatible. Ce fut le cas de Lil Phat, abattu de six balles dans un parking en Georgie, près d’Atlanta. En tout, cinq types se sont fait coffrer. Et là, il y a à boire et à manger, puisqu’on retrouve un ancien membre de la mafia russe, Mani Chulpayev, devenu informateur pour le FBI, et une star du basketball de San Francisco, Decensae White, ainsi que 3 membres du gang BGM. Le rap, une musique universelle.
RIP petits anges.