On l'avait déjà vu sur Topito, chez Disney, les princesses font franchement rêver. Bons partis, bien éduquées (pas le genre à se moucher dans les rideaux), jolies comme des cœurs, sensibles… Ouais, mais à part ça ? Finalement, quand on creuse un peu, on se rend compte que sous les paillettes, tout n'est pas aussi rose qu'on le croit. Jeunes amoureux-ses des Princesses estampillées, sachez déjouer les pièges de ces charmantes créatures.
- Déplacement à cheval (blanc de préférence) requis et non négociable
Philippe, le prince de la Belle au Bois Dormant, est accompagné de son fidèle Samson, le prince de Blanche-Neige vient la chercher à cheval, Phoebus dans Le Bossu de Notre-Dame est l'heureux propriétaire d'Achille, Hercule de Pégase; quant à Mulan, elle a le sien. À la rigueur vous pouvez jouer l'originalité et faire comme Aladin, recourir au tapis ou au singe transformé en éléphant, mais proscrivez la R5 turbo tunnée. Même blanche. Vous aurez moins le swag sur le périph' c'est sûr. Ceci étant posé, comme vos miches de privilégié-e sur un canasson, le cours du foin est en ce moment assez nettement inférieur à celui du pétrole. Toujours ça de gagné. - Le problème épineux des "nombreux enfants"
"Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Z'avez plutôt intérêt à aimer les chiards. Outre l'avantage certain de nombreuses allocations, votre statut de conjoint-e d'une princesse vous garantit le droit au mariage et à une grande et heureuse famille (youpi) et ce même si vous formez un couple lesbien avec Aurore/Cendrillon /n'importe laquelle: c'est la loi des contes de fée et on plaisante pas avec ça. En revanche, si vous avez envie de congeler tout individu ayant encore des dents de lait, c'est plutôt mal barré. Vous pourrez toujours vous réfugier dans l'alcool et devenir parent démissionnaire. On vous recommande tout de même de choisir une princesse plutôt portée sur la vie de desperate housewife, parce que les Mulan, Belle, Tiana et autres Mégara sont des femmes indépendantes qui ont autre chose à faire de leurs journées que torcher des moutards. - L'emménagement problématique
Bien que la perspective de quitter un 2 pièces-cuisines crasseux vous réjouisse, imaginez tout de même la vie de château dans une ruine au fond d'une forêt plus sinistre que la zone industrielle de Dunkerque. Vous pourriez passer 3 semaines aux oubliettes alors qu'initialement vous cherchiez les commodités. Votre propriété ruineuse nécessitera un énorme entretien, à moins que vous n'aimiez les WC en extérieur et les courants d'air. Privilégiez une princesse qui a son propre restau, comme Tiana, ou un palais avec larbins dans un pays au climat clément, comme Jasmine. Évitez Esmeralda, elle s'est mise à la colle avec un flic pour éviter les ennuis administratifs, mais si jamais ça tourne vinaigre et qu'elle cède à vos avances, cela signifie crécher à la Cour des Miracles. Pensez-y. - Le paquet d'emmerdes avec des supers méchants et/ou des créatures démoniaques en perspective
Votre princesse a le don pour s'attirer diverses malédictions ainsi que des bestioles peu amicales (dragons, belles-mères, etc.). C'est généralement à vous de venir la sortir du pétrin quand elle est trop godiche pour faire autre chose que la ménagère clandestine chez des mineurs autogérés ou dormir comme une grosse feignasse pendant 100 ans. Dans le cas des princesses qui se mettent volontairement dans le caca et cherchent à s'en sortir, vous devrez, afin d'attirer leurs bonnes grâces, vous rendre utile et affronter vous aussi un paquet de méchants caractériels (Ursula, Hadès, Jafar, Gaston...) que vous n'auriez jamais rencontrés dans d'autres circonstances. Vous commencez à le voir, qu'épouser une princesse est un vrai lavement? - Obligation de lui assurer un train de vie de...princesse
C'est pas avec votre misérable salaire de rédacteur-trice chez Topito (ou tout autre job sous-payé et déconsidéré) que vous pourrez subvenir à ses besoins fanfreluchiers (ce mot n'existe pas) et nourrir le bourrin qui se les roule tranquille à l'écurie depuis qu'il a servi une seule fois. Sans compter ce que vous prendra l'ISF et tous ces horribles pièges à riches, uniquement parce que vous avez désormais un château. Attendez judicieusement la dictature du prolétariat et la redistribution des richesses avant d'aller draguer des princesses. Le seul qui est sorti victorieux de la lutte des classes, c'est Aladin et il avait un génie à disposition, alors on ne va pas vous cacher que vous êtes plutôt mal barré-e, sale prolo que vous êtes. - L'invasion programmée de toute sortes d'animaux qui pépient, jactent et furètent dans tous les coins…
A vous les lendemains qui chantent...littéralement. Les princesses sont les amies des animaux. Préparez vous à l'invasion de piafs qui viendront vous sortir du lit et aux souris que vous devrez loger, nourrir et blanchir A NE RIEN FOUTRE, sous prétexte que c'est-trop-kikinou-et-puis-ce-sont-mes-amis. (Notez qu'en fait de princesse vous avez ramené Brigitte Bardot). Estimez-vous heureux-se d'échapper au petit dragon pyromane qui parle avec la voix de José Garcia, au satyre bedonnant qui lui, a celle de Patrick Timsit, sans compter le Tigre du Bengale, la chèvre, et tous ses amis de la forêt qui viendront vous emmerder à la moindre occasion comme de sales parasites qu'ils sont. - Les grosses embrouilles en perspective avec la belle-famille
Déjà dans les mariages de gueux classiques, les relations avec belle-maman-beau-papa peuvent être un peu compliquées. Néanmoins il est assez rare qu'une belle-mère aussi méchante soit-elle, tente de trucider sa belle-fille ou son gendre/ beau-fils (en cas de remariage). Les familles Disney sont un peu névrosées. Entre deux tentatives de meurtre, l'autorité défaillante, l'incapacité à s'occuper convenablement de leur progéniture-voire carrément la donner en pâture à un grand Vizir sinistre, préparez-vous à une folle ambiance pendant les réunions de famille. Prévoyez un conséquent budget thérapie. - L'obligation de succéder à Beau-Papa ou Belle-Maman à la tête du pays
Avant la démocratisation du titre de princesse, attribué désormais à toute héroïne de film Disney plutôt bien achalandée (malgré parfois de répugnantes origines plébéiennes), ce terme désignait la fille d'un roi ou l'épouse d'un prince-comme dans le cas de Cendrillon qui sous ses airs de nouille, a bien négocié son ascension sociale. Vous devrez donc en tant qu'héritier-e par alliance assurer la succession et vous cogner les doléances de tous les traîne-patins du royaume, guérir les écrouelles de cette faune insalubre, prélever l'impôt-la dîme-et-la gabelle, et parer à d'éventuels soulèvements populaires que vous pourrez opportunément réprimer grâce à un dragon/ monstre marin/maléfice/fourgon de CRS. - Les chansons horripilantes au quotidien
Cette constante disneyienne, déjà passablement pénible pendant une heure et demie, s'apparente à de la torture au quotidien. Impossible de se descendre une bière tranquille sans avoir subi au préalable la ritournelle du décapsuleur, choeurs d'oiseaux chiants en sus. N'hésitez pas à recourir aux bons offices d'Ursula la sorcière des Mers (il ne vous en coûtera que votre âme, trois fois rien en somme) qui connait un truc pour faire passer votre Belle de "Comédie musicale horripilante à Broadway" à "Sound of Silence". - Des passes-temps
bidonspas exactement passionnants
Cendrillon aime fringuer tous les rongeurs qui lui tombe sous la main. Raiponce passe 95% de son temps libre à faire du placement de produit l'Oréal sans vergogne. Aurore est narcoleptique. Jasmine fait le mur pour aller découvrir les joies simples du lumpen-prolétariat. Tiana cumule deux boulots et n'a pas de congés payés. Mulantravaille pour les services secrets communistes chinoisjoue à Full Metal Jacket dès que l'occasion se présente. Belle a toujours le nez plongé dans de (mauvais) bouquins et Esméralda fait du cirque de rue/spectacle vivant/truc de hippie. En dépit de la variété de ces activités, vous avouerez qu'il est difficile d'y trouver un quelconque intérêt. Pas évident pour la conversation.
Toujours amoureux-se d'une princesse ? Vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous aura pas prévenu-e.