Un groupe de musique, c'est comme une famille ou un couple. Quelquefois tout va bien, mais souvent, ça explose et c'est le split. Conflit d’intérêts, succès qui n'arrive jamais, les raisons sont nombreuses...
- Les divergences artistiques
C'est peut-être la plus courante de toutes ! Au début, tout va bien. Le guitariste est bon, il semble prendre goût à jouer du metal ,et un jour, le voilà qui se pointe à la répétition en annonçant que ça n'a jamais été son truc et qu'il veut désormais se consacrer à sa vraie passion, le trip-hop (ou autre chose qui n'a rien à voir).
Le précédent historique : Prenez Ritchie Blackmore de Deep Purple. Outre le fait que les conflits avec Ian Gillian se faisaient de plus en plus nombreux, le mec s'est barré et a monté un groupe de « rock » médiéval avec sa femme, dans lequel il prend plaisir à se saper comme l'As de pique pour laisser s'exprimer d'une toute autre façon son talent. - La copine du chanteur
Tout commence quand la meuf du chanteur s'incruste de plus en plus souvent aux répétitions. Au début elle dit juste bonjour et s'en va, mais plus ça va et plus elle reste, se permettant même de donner son avis de temps en temps. Avant même que vous vous en rendiez compte, elle enregistrera les chœurs et poussera son homme à fonder son propre groupe pour enfin se libérer des chaînes qui l'empêchent de s'envoler.
Le précédent historique : On parle de Yoko Ono ou ce n'est pas la peine ? - L'alcool (ou la drogue)
Quand on joue juste pour se faire plaisir, personne ne trouve gênant que le bassiste s'envoie des litres de bières dans le cornet à chaque répétition. Pourtant, quand le gus est tout le temps à bourre aux concerts et joue comme un pied parce que n'est pas Lemmy qui veut, le problème devient préoccupant.
Le précédent historique : Les exemples sont nombreux mais parmi les plus célèbres, Ozzy Osbourne fait office de parfait cas d'école. Viré de Black Sabbath car il abusait d'à peu près tout, Ozzy dut faire face au jugement de ses collègues, pourtant eux aussi bien portés sur les bacchanales arrosées et saupoudrées. - Les enfants
Lorsqu'on est jeune et insouciant, rien ne paraît plus important que la musique. Plus tard, quand vient le temps de devoir gérer sa vie de famille et celle du groupe, le choix est vite fait. Si certains comprennent, d'autres s'en foutent et trouvent excessivement gênant que ce gros lourd doive aller chercher ses gosses à l'école au lieu de composer le futur tube du rock and roll qui fera du groupe une référence du genre. C'est con, parce que c'est pratique un Turan pour trimballer la batterie.
Le précédent historique : C'est ce qui est arrivé en 1982 à David Hungate, le bassiste de Toto, alors remplacé par Mike Porcaro - L'incompétence
Rien de plus marrant que de monter un groupe avec ses potes de lycée alors que personne ne sait vraiment jouer d'un instrument. Tout le monde progresse en même temps et l'émulation est totale. Enfin, dans le meilleur des cas, car souvent, il y a toujours une lanterne rouge au fond du car. Si votre guitariste rythmique se contente de jouer des power chords au bout d'un an et demande toujours au bassiste d'accorder sa gratte, prenez la décision qui s'impose où devenez un tribute band des Ramones.
Le précédent historique : C'est ce qui est arrivé au pauvre Steven Adler, le batteur historique des Guns N' Roses, viré par Axl pour incompétence manifeste causée par une absorption massive de stupéfiants. - La motivation
Qui sait où va se terminer l'aventure quand on forme un groupe ? Sur les plus grandes scènes du monde entier où sur un coin de trottoir pendant la fête de la musique ? Pour certains apprentis rock stars, la gloire est l'objectif suprême. Ce qui justifie en général un comportement insupportable comme si il fallait rendre des comptes au label qui a misé sur vous. Rêver c'est bien, être lucide aussi, mais le mieux est encore de modérer et de ne pas se transformer en une réplique de Mick Jagger en jouant au dictateur. De toute façon, il faut bien se dire que le succès ne sera pas au rendez-vous. Ça évite les déceptions. - La guerre d'égos
Les explosions d'égos se produisent sans crier gare et font beaucoup de dégâts dans les groupes amateurs (ou non). D'un coup d'un seul, un membre (en général le guitariste ou le chanteur) pète une durite et se prend pour le nouveau Jimi Hendrix. Sur scène, le type se lâche méchamment, volant la vedette à tout le monde en gratifiant le public d'interminables solos bancals ou d'envolées lyriques dont le seul mérite est de rappeler à tout le monde que vous n'êtes que des amateurs.
Le précédent historique : Le phénomène a pourtant réussi à certains groupes, comme Oasis, dont les deux égos surdimensionnés des frères Gallagher ont contribué à forger l'image de toute la formation. - La mort d'un membre clé
C'est triste, mais tous les musiciens n'ont pas la même importance au sein d'un groupe. L'Histoire de la musique nous l'a à maintes fois prouvé. Si le gars qui joue du triangle passe l'arme à gauche, rien n’empêchera aux autres de continuer. Par contre, si il s'agit du chanteur et que celui-ci incarnait l'âme du groupe, c'est plus compliqué. Le précédent historique : Certains le comprennent (Nirvana, Led Zeppelin...), et d'autres non (The Who, AC/DC...) pour le pire ou pour le meilleur. Veuillez noter qu'en cas de pertes massives, comme pour Lynyrd Skynyrd en 1977, le split s'impose brutalement (même si Lynyrd, tel le phœnix, renaîtra de ses cendres 10 ans plus tard). - Le look
Quoi en dise, et sans tomber dans le trip boys band, le look pour un groupe, est une chose primordiale. Imaginez que vous jouez du punk et que votre batteur se pointe au concert habillé comme si il venait de signer un contrat chez les One Direction, où que vous donniez dans le trash bien gras et que le chanteur se prenne pour la réincarnation de Mike Brant. Franchement, ça ne passe du tout. Une certaine unité est indispensable.
Le précédent historique : C'est, entre autres, l'un des points de conflit entre les Beatles et leur ancien batteur Pete Best qui n'a pas voulu renoncer à sa coiffure rockabilly avant d'enregistrer Love Me Do. - Les mauvaises raisons
Beaucoup de personnes intègrent un groupe pour de mauvaises raisons. Si le gars que vous auditionnez pour tenir la basse vous dit vouloir devenir riche et célèbre, montrez lui gentiment la porte. Si il ne cherche qu'à bénéficier du « prestige » inhérent à la position de musicien pour emballer un max de nanas, là aussi, mauvais plan. Ce qui marchait peut-être il y a 30 ans (Lemmy a commencé la guitare pour les femmes), ne marche plus aujourd'hui. Qu'on soit bon ou non, le fait de jouer de la guitare dans un groupe n'est plus un argument valable. Si votre vie sexuelle ressemble à un mauvais épisode de Derrick, dites-vous bien qu'il faudra trouver autre chose.
Et vous, pourquoi votre groupe s'est-il séparé ?