Passer sur le billard, ce n’est jamais ultra-rassurant. Faut dire que ce n’est pas un truc qu’on fait tous les quatre matins, et qu’effectivement : on ne maitrise pas forcément toutes les subtilités de ce qui va se passer dans notre corps à ce moment-là. Comme on est sympa (oui oui), on a essayé de se mettre à votre place, et de nous demander ce qui pourrait bien vous turlupiner avant une anesthésie. Eh bah voilà ce qu’on a trouvé !
Pourquoi il faut être à jeun avant ?
C’est primordial d’avoir le ventre vide avant de se faire profondément endormir. Lors d’une anesthésie générale, la digestion est à l’arrêt et le réflexe de la toux disparait. Si vous aviez de la nourriture dans votre estomac et que celle-ci remontait, elle finirait probablement dans vos poumons, le réflexe de la toux étant celui qui permet d’empêcher que vos reflux arrivent ici lors d’un vomissement. Conséquence : la mort. Chiant.
Qu'est-ce qui se passe dans notre corps lors d'une anesthésie générale ?
Votre corps est plongé dans un état comparable au sommeil. Les médicaments qu’on vous donne suppriment votre conscience, influent sur votre sensibilité à la douleur et au contact, et permettent à vos muscles de totalement se détendre. Les fonctions vitales que sont la respiration ou les battements cardiaques ne sont pas censées être concernées, mais elles restent sous surveillance tout du long.
Et lors d'une locale ?
Le produit anesthésiant est injecté au niveau du système nerveux pour bloquer les transmissions de sensation au niveau de cette zone. Il « bloque » la réception de certains (groupes de) nerfs, mais vous conservez la sensibilité partout ailleurs, ainsi que votre conscience.
Est-ce qu'on rêve sous anesthésie ?
Si on se fie à ce qu’on a évoqué précédemment, on se dit que si la conscience est mise en pause, alors il est impossible de rêver. Eh bah… C’est faux ! Selon une étude menée en 2018 par des chercheurs suédois, le sommeil artificiel n’empêche pas le rêve !
(Source)
Pourquoi est-ce qu'on voit un anesthésiste avant l'opération ?
Le but de l’opération, c’est simplement de faire en sorte que tout se passe pour le mieux, sans aucune complication. Ce rendez-vous permet au professionnel de santé d’évaluer votre état avant l’acte opératoire, de réaliser un bilan sanguin, des électrocardiogrammes si nécessaire, de vous interroger sur vos antécédents médicaux, vos antécédents familiaux, vos éventuelles allergies, etc. S’il y a plusieurs options pour votre cas, il vous exposera les différentes techniques possibles et répondra à vos questions. C’est quand même vachement plus agréable et rassurant, non ?
Pourquoi ne faut-il surtout pas fumer avant une anesthésie ?
Tout simplement car le tabac augmente les risques de complications respiratoires, de complications cardiovasculaires ou d’infections, dans le cas d’une opération sous anesthésie générale. Gardez à l’esprit que fumer après l’opération compliquera également votre cicatrisation.
Combien de temps reste-t-on dans le pâté ?
Généralement, les produits anesthésiants disparaissent assez vite : on sort normalement de son sommeil quelques minutes après que leur diffusion soit arrêtée. En revanche, on peut rester fatigué pendant plusieurs jours après l’opération. Il arrive que cette fatigue perdure même plusieurs mois, mais c’est assez rare, et ça cible surtout les personnes âgées : c’est pour ça qu’on évite les générales autant que possible au-delà de 60 ans.
Peut-on se réveiller au milieu de l'opération ?
C’est heureusement rarissime, mais ce n’est pas impossible ! Une étude publiée dans les années 2010 indiquait que ce phénomène se produisait environ une fois toutes les 20 000 anesthésies. EUH WAIT ! C’EST MOI OU 1 / 20 000 ÇA FAIT QUAND MÊME BEAUCOUP ????
Après, peut-être que ces personnes qui se réveillent sont majoritairement rousses ? Non pas que je sois rouxiste, mais certaines études avancent que les roux sont beaucoup plus résistants à l’anesthésie ! Des hypothèses à confirmer, mais si c’est vrai… C’est ouf, non ?
Peut-on ne jamais se réveiller ?
Le risque 0 n’existe pas, mais ça reste quand même très rare. Dans les cas concernés, il s’agit généralement d’une grosse allergie aux produits, plus qu’à un sommeil trop profond. C’est notamment pour éviter ce genre de « complications » que le rendez-vous pré-opératoire avec un anesthésiste est obligatoire.
Ça vient d'où, ce mot relativement moche ?
On le tient du grec, et plus particulièrement du mot « aísthêsis » désignant la « sensation, faculté de percevoir par les sens ». Le préfixe « an », lui, se traduit par « sans », ce qui donne : « sans sensation / Sans percevoir les sens ». Plutôt logique, finalement. Moche, mais logique.
Puisse le sort vous être favorable. Mais noooon, je rigole, ça va bien se passer ! Vous n’avez qu’une chance sur 20 000 de vous réveiller pendant, ÇA VAAAAA !