On est dimanche, c'est la playlist. Si la Hollande est le deuxième pays du fromage, la France est bien celui du rap. Les américains ne s'y trompent pas en acceptant de plus en plus de collaborer avec nos petits hexagonaux. Au début marginal, le featuring avec un artiste ricain est devenu un poncif de l'album de rap français. Et si la plupart du temps) on ressort avec un morceau bâclé qui sent l'opération profitable à plein nez, parfois, on se retrouve avec des bombes qui deviennent des classiques. Exemples :
- Nas/NTM Chacun sa mafia/Affirmative Action
"Chacun sa mafia, chacun sa mille-fa". Ce titre culte est arrivé au point d'orgue de la carrière de deux légendes du rap : le newyorkais NAS et les français Kool Shen et Joey Resta. Ce morceau devait être un morceau original, mais après les multiples refus de Nas de venir se réunir avec ses potes français, le morceau a simplement fini par être un remix d'un morceau célèbre de Nas que Kool Shen a remis au goût du jour. Au final, tout s'est fait par studio interposé, et même quand NAS est venu tourner le clip il a refusé de s'associer avec Kool Shen, l'anecdote raconte qu'il aurait même refusé de le laisser rentrer dans sa voiture "parce qu'il était blanc". C'est beau la fraternité...". Bon le morceau fracasse, c'est déjà ça. - IAM/Dreddy Kruger, Prodigal Sunn & Timbo King La Saga
Sur la pochette c'était marqué feat. Wu Tang Clan, mais en fait ces trois rappeurs ne faisaient pas partie du super groupe de NYC, par contre ils étaient bien membre de la famille élargie qui gravitait autour du groupe. Mais le rap c'est comme avec le basket, un joueur moyen de NBA est un cador en France, prenez un rappeur correct aux US et il passera pour un tueur absolu ici. Ce morceau est parfait pour des tonnes de raison, mais ce qu'on peut souligner c'est qu'on sent qu'il y a eu une vraie collaboration entre les artistes pas un simple feat posé par studio interposé. Et ça s'entend. Classic shit ! - Assasin/ Supernatural Underground Connection
Un seul mot à dire : Aïe ! Suite à l'impossibilité pour le rédacteur de ce top à se remettre de la lourdeur extrême de cet instru celui-ci est actuellement dans l'incapacité de s'exprimer avec des phrases construites, il va donc énoncer les mots que lui inspire ce morceau d'anthologie :Lourd
Chaud
Dingue
Ça passe...Merci de votre compréhension.
- Fuzati/MF DOOM Depuis que j'étais en enfant
Le masque et la misanthropie, c'était assez de chose communes aux deux artistes pour espérer voir naître une collaboration. C'est par mail que les deux artistes se sont connectés. Après s'être fait expliqué le thème de la chanson par Fuzati "l'enfance et la lositude" MFDOOM a envoyé son couplet que Fuzati en bon producteur a mis en forme comme il se doit. Deux artistes aux univers qui résonnent et qui se ressemble. Un morceau évident et efficace. - Afro Jazz Feat/Ol' Dirty Bastard Strictly Hip Hop
En enregistrant son premier album à New York, les trois rappeurs d'Afrojazz se sont inspiré de la culture locale, en poussant le vice jusqu'à ramener le plus gros crado des rues de Newyork le regretté et légendaire ODB, qui ne s'est pas fait prier pour poser un couplet de tueur. Les flows se mélangent bien et on sent vraiment les deux univers parallèles cohabiter. Un morceau qui mériterait beaucoup plus de reconnaissance... - Mc Solaar/Guru (Gangstarr) Le bien, le mal
On voit souvent que c'est les artistes qui se ressemblent qui s'assemblent et quoi de plus similaire au style jazzy et poétique de Solaar que celui du chef des maîtres du genre, Gangstarr. Une collaboration évidente, reflet d'une époque et d'un style de rap jazzy qui manque un petit peu aujourd'hui. Et puis il y a ce clip ultra kitsch qui n'enlève rien. - Stupeflip/Mangu L.E C.R.O.U
On triche un peu, parce que Mangu est un cubain et que c'est rare de classer Stupeflip dans le rap français, mais au final tout ça on s'en fout parce ce qui compte c'est la musique, et ce morceau claque comme rarement. King-Ju fait encore une fois du mal à la prod et c'est Cadillac le fidèle acolyte qui impressionne le plus. On ne peut par ailleurs qu'adhérer avec la devise du morceau : nique sa mère le music business (ou quelque chose dans le genre). - Booba/Akon
Booba revient au base avec ce morceau limite boom-bap dans lequel il retrace toute sa carrière (d'où le titre) sur un piano triste. Un retour aux bases certes, mais comme il n'a plus Ali pour l'accompagner il va chercher son nouveau pote Akon un des chanteurs les plus célèbres de la planète à l'époque. Les deux artistes habitués à collaborer signent là un morceau parfaitement juste. Même si Akon ne fait que le refrain il apporte la touche qu'il manquait à ce morceau pour en faire l'un des points d'orgue de la deuxième partie de carrière de Booba. - Joke/Action Bronson
Joke qui n'était encore un rookie à l'époque, a eu le nez creux en allant dénicher le rouquin le plus prolifique de l'histoire du rap newyorkais, car si aujourd'hui Action est connu comme le loup blanc, en 2011 seuls 'les vrais savaient' à quel point il tuait. Rien que pour entendre Action faire une rime sur Zizou, ce morceau est une pierre précieuse. - La Cliqua/Shyheim Worldwide
Cette fois c'est Shyheim, un protégé du Wu-tang lui aussi (voir point N°2) que le groupe La Cliqua a invité dans l'hexagone pour exploser ce morceau. C'est maintenant qu'on est au point 10 qu'on commence à réaliser que les français sont complètement obsédé par la ville de New-York. Peut -être presque autant que les américains le sont avec Paris tiens... Encore une fois un morceau simple mais ultra efficace, comme on savait en faire à l'époque.
Welcome to France les mecs
Source : Des années à se saigner les oreilles sur un discman