La grève a commencé et partout en France et on subit les allongements de temps de parcours ou l’absence de temps de parcours en raison de l’absence de transports. Si on a des envies de meurtre à la vue de notre train bondée qui met 4 fois plus de temps que d’habitude, dites-vous bien que certains d’entre nous sont plus à plaindre car ils ont passé presque une journée entière dans un train. Aujourd’hui nous rendons hommages à ces malchanceux qui ont fait l’équivalent d’un Paris-Sidney en avion mais dans un train à travers la France.
Portbou-Strasbourg en 26 heures
En décembre 2010 les 600 passagers du train au départ de Portbou à la frontière espagnole (au sud de Perpignan) et à destination de Strasbourg ont subi un allongement de temps de parcours de 13 heures 30 à cause d’une « succession exceptionnelle d’incidents » selon la SNCF. Changement de conducteur car ayant travaillé 3 jours d’affilé, aide au dépannage d’un autorail en panne sur une voie, arrêt à répétition en raison de conditions climatiques extrêmes (la neige hein on parle même pas d’une tempête) ont conduit à un temps de trajet de 24h. Vous savez tout ce qu’on peut faire en 24h chrono ? Jack Bauer a le temps de sauver le monde et même de faire une petit sieste.
Paris-Toulouse en 17 heures
Le train est parti ce lundi 2 décembre à 17 heures de Paris pour n’arriver qu’à 10h15 le lendemain à Toulouse, en raison d’un accident ayant provoqué un fort ralentissement. Certains passagers ont pu quitter le train pour rentrer vers Toulouse par d’autres moyens et ainsi éviter de passer la nuit à bord du train. Les plus vulnérables ont été évacués dans des hôtel à proximité. Mais un bon nombre de passagers est resté et a dû passer la nuit à bord, ce qui peut-être une chouette expérience quand c’est prévu et qu’on est dans un train couchette mais qui l’est beaucoup moins quand le chauffage est coupé à 1h du mat’ pour « faute d’alimentation » et qu’on sait qu’il n’y aura probablement aucun dédommagement car l’incident était externe à la SNCF.
Bref, une petite ballade en train pour visiter la France autrement. On adore.
Montpellier - Rennes en 17 heures
Dans la nuit du vendredi au samedi 27 octobre 2018 les voyageurs à destination de Rennes sont partis de Montpellier à 16h29, pour une heure d’arrivée initialement prévue à 22h29. Mais le trajet a accumulé 11h de retard, durant au total 17h, les passagers sont arrivés à destination à 10h29. Incident avec un caténaire, problème de rame immobilisant le train de devant, incident électrique sur toute la voie qui endommage le TGV et plonge le train dans le noir, malaise voyageur, puis re-problème électrique sur la voie grande vitesse qui oblige à emprunter la voie classique. Le train s’arrête finalement à Paris Gare de Lyon et les voyageurs font face à une énorme file d’attente pour emprunter des taxis et regagner Rennes, la compagnie ferroviaire n’est pas en mesure de fournir des chambres d’hôtel. On fait dormir quelques personnes dans des trains banquettes en attendant la reprise du trafic, c’est la nuit, le lendemain les voyageurs ont dû prendre un autre train au départ de Paris pour rejoindre Rennes.
Et surtout la SNCF vous souhaite une bonne journée
Paris-Clermont-Ferrand en 14 heures
C’était en juin 2019 et souvenez-vous ce qu’il y avait en juin 2019 ? La c-a-n-i-c-u-l-e. Et devinez ce qu’il n’y avait pas à bord du train ? Des toilettes et la climatisation. Encore un petit retard dont seul la SNCF a le secret. Son secret ? Une rupture d’une caténaire.
Paris-Lille en 7 heures
Alors que le trajet dure normalement 1h, ça fait mal. C’était du 31 janvier au 1er février 2018 et pour une fois il n’y avait pas 10 000 causes à ce retard, juste une petite panne sur le système de freinage mais qui a bien foutu la merde. Parfois ce sont les plus petites choses qui font les plus gros dégâts, comme le Lego qui traîne sur la moquette et qui s’enfonce dans ton pied quand tu marches, une douleur comparable à 1000 poignards qui te transpercent la voûte plantaire.
Paris-Toulouse 10 heures et 39 minutes
Le 3 janvier 2016, 700 passagers ont subi un retard de plus de cinq heures. Mais pour une fois c’est un incident qu’on ne pouvait pas prévoir, un incident dont la SNCF peut s’en laver les mains, un incident de la nature. Leur train a percuté deux blaireaux dont les corps sont passés sous la locomotive et ont endommagé le circuit de freinage. C’est un cas rarissime car même si les animaux heurtent fréquemment les trains, ils sont trop gros pour passer en-dessous. Un sanglier ça passe pas.
Le TGV Paris-Toulouse qui devait battre un record de vitesse en mettant seulement 4 heures et 9 minutes et qui a mis 9 heures
C’est cocasse parce que le train le plus lent reliant ces deux destinations met encore moins de temps (à peine plus de 7h). Bon en vrai c’était pas lié un problème technique du TGV mais à un Intercité le précédant sur la voie qui est tombé en panne, obligeant le TGV inaugural à s’arrêter de longues heures en gare d’Agen. Il a quand même relié Paris-Bordeaux en 2h, un record mais pour Paris-Toulouse c’est clairement raté. Pas de chance. Try again.
Paris-Reims en 3 heures et 45 minutes
C’était il n’y a pas longtemps du tout, le 14 novembre 2019, des travaux en région parisienne ayant duré plus longtemps que prévu, ont ralenti le trafic. Résultat les voies empruntés par le TGV n’ont pu être accessibles à 11h seulement, alors que le train partait à 8h15. Du coup le TGV est passé par un autre itinéraire, le réseau classique qui passe par Epernay, dont le trajet est aussi long qu’ennuyeux (les vrais savent).
Et surtout bon courage pour la grève, nos petits conseils pour y survivre si tu comptais prendre le TGV, et en voici d’autres si tu comptais prendre le métro.
Sources : Actu Orange, Europe 1, Ouest France, Actu Orange, Konbini, L’Union, France 3 Région, Franceinfo