Le crâne humain est l’accessoire indispensable pour créer une atmosphère gothique chic dans son salon. Mais dans le domaine du squelette décoratif, le bout de cadavre de célébrité est ce qu’il y a de mieux. C’est pourquoi le complot des crânes volés agit dans l’ombre pour dérober toutes les têtes des personnages historiques. Parce qu’un crâne en plastique, c’est trop mainstream.

René Descartes

Probablement le crâne de célébrité le plus connu de ce top. L’ami Descartes n’est pas mort en France, mais à Stockholm en Suède. Louis XIV a décidé de rapatrier la dépouille, sauf qu’arrivé en France, René avait perdu sa tête. Pendant ce temps, le crâne a vécu quelques péripéties jusqu’à ce qu’en 1931, il rejoigne les collections du musée de l’Homme. Chaque proprio avait même pris soin de le signer. Cependant, on trouve plusieurs crânes supposés de Descartes, car, comme chacun sait, il faut plusieurs têtes pour écrire Les Méditations métaphysiques. Aujourd’hui, le crâne sus-cité, considéré comme le plus authentique, peut être admiré au musée de l’Homme

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Murnau

En 2015, on a retrouvé la tombe du réalisateur Murnau grande ouverte, moins son crâne, volé par une bande de chenapans. Comme le type avait quand même réalisé des films de type surnaturel comme Nosferatu ou Faust, il attisait pas mal de fantasmes et ce n’est pas la première fois qu’on essayait de s’en prendre à son cadavre. En tout cas, le méfait semble avoir été perpétré par des adeptes de l’occulte parce qu’on y a retrouvé des traces de cire de bougie ambiance messe noire dans un tombeau.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Haydn

Alors que le compositeur allemand Haydn était en pleine décomposition dans sa petite tombe, deux garnements soudoient un fossoyeur pour lui voler son crâne. En 1820, onze ans après sa mort, on exhume son corps et SURPRISE ! Il n’a plus de tête. On enquête, on finit par retrouver les deux coupables qui acceptent de le rendre contre une petite somme. Sauf qu’ils ont rendu un faux. Il a donc fallu attendre qu’ils meurent tous les deux (on espère dans d’atroces souffrances) pour récupérer l’original. La tête de ce cher Joseph a retrouvé le reste de son corps en 1954 après avoir coulé des jours paisibles derrière la vitrine d’un musée viennois. Tout est bien qui finit mort.

Henri IV

On sait que durant la Révolution française, le bon roi Henri a été tiré de sa tombe et exposé un certain temps dans la rue. Chacun s’est alors servi dans la dépouille, un bout de barbe par là, un bout de doigt par ci, avant que la cadavre ne rejoigne celui de ses copains rois de France dans une fosse commune. Sauf que voilà, au XXe siècle, une tête surgit qui pourrait être la sienne. Quant à son authenticité, il y a polémique. Il semblerait que ce soit possiblement la bonne mais en fait on n’en est pas sûr non plus.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Gaston ?

Beethoven

Après sa mort, les médecins pratiquant l’autopsie se sont pris d’une soudaine envie de repartir avec un bout du compositeur. Alors pif paf pouf, vas-y que je te casse le crâne pour en prendre un bout. Chacun est donc parti avec son petit morceau de tête de Beethov. Mais ce n’est pas tout. En 1863, on le déterre et un docteur en profite pour se servir dans ce qu’il restait de sa tête. Ludwig n’était pas au bout de ses peines puisqu’il subira plus tard un petit déménagement post mortem. La moral de cette histoire, c’est qu’il existe des bouts de Beethoven qui se baladent dans la nature.

Crédits photo (Domaine Public) : Joseph Karl Stieler

Le marquis de Sade

Sade, écrivain connu pour avoir décrit tout ce qu’il se fait de pire en matière de sexe, a perdu la tête quatre ans après sa mort. Un médecin l’avait sortie de là pour l’étudier puis l’a emmenée faire le tour du monde. Entre temps, on a pris soin de mouler son crâne pour faire plein de répliques en bronze. Le crâne du marquis est aujourd’hui porté disparu.

Crédits photo (Domaine Public) : Charles-Amédée-Philippe van Loo

Goya

Le peintre espagnol Francisco de Goya est mort à Bordeaux en 1828. Rien de bien grave me direz-vous (même si, franchement, la mort ça craint et Bordeaux aussi), mais en 1898 les Espagnols décident de ramener son corps. On ouvre son cercueil et là, bah où qu’il est passé le crâ-crâne ? Mystère et boule de gomme… C’est donc sans tête que Goya est rentré en Espagne.

Crédits photo (Domaine Public) : Vicente López Portaña

Shakespeare

Un jour, un groupe d’archéologues qui ne ressemblaient pas à Indiana Jones a décidé de radiographier la tombe de Shakespeare. Et là, STUPEUR, il semblerait que quelqu’un soit passé par là pour prendre son crâne. Ce qui n’est pas très sympathique, surtout quand on sait que le dramaturge avait pris soin de rédiger une petit inscription maudissant quiconque voudrait ouvrir sa tombe.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Mozart

Mozart, qui, contrairement à ce que dit la légende, n’est pas mort pauvre et oublié, aurait lui aussi subi une petite décapitation post mortem. Un monsieur qui aurait assisté à son enterrement est revenu quelques année plus tard pour pécho son crâne. Il se trouve aujourd’hui à Salzbourg. Même si en vrai, c’est probablement pas le sien, dans la mesure où Mozart, comme cela se faisait à l’époque, a été enterré dans une fosse commune en compagnie d’autres cadavres. Toujours est-il qu’on a comparé l’ADN du crâne à celui d’autres membres décédés de sa famille. Sauf qu’aucun des échantillons n’avait de liens de parenté.

Crédits photo (Domaine Public) : Barbara Krafft

Schiller

L’écrivain romantique allemand Friedrich Schiller meurt en 1805. En 1826, le maire de la ville décide d’aller récupérer ses os, sauf que le squelette se trouve avec une vingtaine d’autres, donc pas facile facile de trouver lequel appartient à Friedrich. Il prend tous les crânes, décide que l’un d’entre-eux ressemble le plus à Schiller et se dit que ce doit être le sien. Plus tard, on finit par trouver que cette méthode est quand même un peu vaseuse et on part pécher un autre crâne. Au final, on a beaucoup de crânes dans cette histoire, mais aucune certitude quant à celui qui appartiendrait à Schiller.

Crédits photo (Domaine Public) : Anton Graff

Allez, la prochaine fois on vous parle du pénis volé de Napoléon. La bise !