Un alcool vert. Mis au point par des moines. Selon une recette ancestrale datant de 1605. Qui titre aujourd’hui à 55 degrés. Et qui est juste un régal absolu pour les papilles. Non vraiment, y’a rien à rédiger, il suffit d’empiler les faits, et le taf est fait. La Chartreuse, c’est Dieu. C’est aussi le Diable. La Chartreuse, c’est tout et toute chose. Et aussi le contraire. 10 raisons de la vénérer pour toujours.
- [L’alcool c’est mal. N’en buvez jamais, sauf si vous êtes vraiment obligés.]
A la base, c'était un « Élixir de Longue Vie »
La recette transmise aux moines Chartreux en 1605 (et exploitée à partir de 1737) était en effet censée allonger la vie ou en tout cas être bonne pour la santé. Pas ultra évident, quand on sait que la potion en question émargeait à 71 degrés. Pour ceux qui veulent se faire une idée, elle est toujours commercialisée sous l’appellation « Élixir Végétal de la Grande Chartreuse », mais désormais à 69 degrés seulement. Gare aux trous dans le foie quand même.
Ce sont des moines qui sont à l’origine du truc
Et on peut leur faire confiance en matière de culte. Et probablement aussi en matière de bibine, hein parce que les hivers sont froids en Isère. Les moines Chartreux donc, transforment le fameux « Élixir de Longue Vie » en la Chartreuse (verte) « moderne » dès 1764 faisant passer le breuvage à 55 degrés seulement. Du petit lait quoi.
La recette est ultra ultra secrète
On sait juste qu’elle serait composée de 130 plantes et herbes, et que seuls 2 moines la connaissent. Genre 2 moines, parmi toute l’humanité, le secret est mieux gardé que les codes nucléaires français. Petite touche romanesque : du coup les 2 élus, quand ils voyagent, ne prennent jamais le même avion ou la même voiture. La perte pour l’humanité serait trop grande.
Les ZZ Top lui ont dédié une chanson
On raconte qu’en se produisant à Musilac (Annecy) en 2010, les texans ont trouvé une bouteille du divin nectar dans leur loge. Coup de foudre immédiat, que le trio décide de raconter dans une chanson 2 ans plus tard : Chartreuse, prononcée « Chartrouze ». « Ta couleur me rend tout simplement fou ». Si y’avait que la couleur…
Y’en a pour tous les goûts
Et même de différentes couleurs, puisque à la traditionnelle Chartreuse verte, et à sa grand-mère « Élixir Végétal de la Grande Chartreuse » (si t’as bien suivi), est venue s’ajouter en 1838 la petite dernière, la Chartreuse Jaune, sorte de version « pour enfant », qui titre seulement à 40 degrés.
En cocktail, ça passe crème (même si c’est un peu pécher…)
Pas tant que ça d’ailleurs, puisque les mixologues de tout bois se réapproprient aujourd’hui la sainte potion, que ce soit pour revisiter des classiques : Chartreusito (Mojito où le rhum est remplacé par de la Chartreuse), Chartreuse Tonic, Tip’n’top (Chartreuse allongée à l’Orangina) ou pour des créations. Et ça ça nous botte grave. Créez les copains, on arrive goûter ça rapido.
Les Chefs en sont dingues
Y’a pas que les mixologues qui se réapproprient le truc, en cuisine aussi la Chartreuse a son mot à dire. Faut dire qu’on parle là d’un produit d’exception, qui vieillit aussi bien en fût qu’en bouteille : on te raconte pas le prix des éditions passées, des bouteilles numérotées et autres V.E.P (à Vieillissement Exceptionnellement Prolongé).
Tarantino l’a fait tourner dans 2 de ses films
Apparition anecdotique sur une table dans Inglourious Basterds, mais rôle plus important dans Boulevard de la mort. Tarantino lui-même, qui y interprète un patron de bar, paie une tournée de shots de Chartreuse aux 3 héroïnes. Ce qui semble leur faire pas mal d’effet. Et d’ajouter : “Is that a tasty beverage or is that a tasty beverage ?” Toi-même tu sais.
Ça s’enflamme très très bien
55 degrés en même temps. N’empêche que ça a inspiré un petit bar grenoblois très cool qu’on ne citera pas (Le Métropolitain, quartier Notre Dame) qui la chauffe, fait couler le liquide enflammé dans un verre, en capture la vapeur, puis 1) te fait descendre le godet cul sec, et 2) te fait aspirer les délicates vapeurs qui en émanent à la paille. Du pur génie.
C’est autre chose que la goutte (frelatée) de ton tonton agriculteur
Déjà ça ne rend pas aveugle, on a testé, on se porte garant. Ensuite, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, faut reconnaître que ça a du goût, ça ne sent pas que l’alcool, comme cette prune ou cette poire artisanale prétendument très « goutue », et qui finalement t’a juste fait tousser, pleurer, et vomir. Dans cet ordre.
Avoue que ça a une autre gueule que ton vieux sky coca tiède.