Maintenant que le vieux Benoit XVI n’est plus là, François le remplace et finalement la vie suit son cours. Mais saviez-vous que le rôle de pape n’a pas toujours été un emploi fictif ? Pendant assez longtemps, les papes avaient vraiment du pouvoir en Occident et pouvaient assez facilement tuer qui ils voulaient, quand ils voulaient. Même sans mobile. Même sans papamobile.
Etienne VI
Pape une toute petite année, Etienne VI était vénère contre son prédécesseur, le pape Formose. Suffisamment vénère pour faire exhumer son corps, l’habiller avec ses habits papaux, et lui faire un procès resté célèbre sous le nom de Concile cadavérique, en janvier 897. Formose, à qui il ne manquait que la parole, pouvait compter sur un diacre pour se défendre des accusations d’avoir brigué des charges ecclésiastiques après son excommunication (pour faire simple). Le diacre ne devait pas être un super avocat puisque le cadavre fut jugé coupable. On lui arracha trois doigts sur la main droite, on annula toutes ses décisions en tant que pape, et on le ré-enterra rapidement… Avant de se raviser et de le jeter dans le Tibre.
Serge III
Serge III a succédé en 904 à Etienne Dingodingue VI. En 3 ans de règne, il a réussi à faire assassiner un autre pape et à faire un gosse (hors mariage, évidemment), qui lui-même est devenu pape. Serge III a instauré ce que les historiens ont appelé plus tard une pornocratie pontificale, c’est-à-dire un pontificat influencé par des courtisanes un peu putassières, en l’occurrence Theodora la Jeune et Marozie. Marozie, que Sergio mit enceinte du futur pape Jean XII.
Benoît IX
Benoît IX est un genre de Sarko qui aurait réussi son coup de la papauté. Il a été pape trois fois, de 1032 à 1044, puis en 1045, puis de 1047 à 1048. Il a d’abord renoncé à son titre en échange d’un gros paquet d’oseille. Il est revenu un mois en 1045 pour faire l’intérim avant de démissionner en palpant encore plein de thune pour aller se marier. Puis, deux ans plus tard, kikoo me revoilou pour un an. Apparemment, il aurait retenté le coup encore une ou deux fois, mais sans réussite cette fois-ci.
Alexandre VI
Coucou les Borgia ! Pour récupérer le petit chapeau en 1492, Borgia, cardinal d’Espagne, se fait aider de son fils (doit-on préciser qu’il n’est pas censé avoir de fils ?) pour conquérir Rome. Une fois devenu Alexandre VI, il se met bien : déjà il couche avec sa fille, Lucrèce, et lui fait un gosse. Ensuite, il organise des partouzes et des orgies avec des filles (bien sûr), mais surtout des enfants, car plus ou est de fous plus on rit (non).
Jean XII
Pape de 955 à 964, Jean XII aura marqué la fonction par sa capacité à faire n’importe quoi. L’empereur romain Otto I convoqua un concile pour réfléchir un peu à tous les aspects du pontificat de Jeannot en 963. Par exemple, Jean avait nommé un garçon de 10 ans évêque, violé des pélerines dans la Cathédrale Saint-Pierre, volé des offrandes, trinqué à la santé du diable et demandé l’aide des dieux païens en jouant aux cartes. Jeannot est mort en 964, battu à mort par le mari d’une femme avec qui il couchait. On ne lui fit pas les sacrements sur son lit de mort.
Léon X
Léon X a dépensé tout le fric possible et imaginable pour se payer des oeuvres d’art et faire des teufs. Il a dû faire des levées de fond dignes du Sarkothon pour pouvoir continuer à maintenir le train de vie du Vatican. Entre 1513 et 1521, il ne s’est occupé que d’art et de fête. Confronté au problème luthérien, il a essayé de trouver une solution conciliante sans y parvenir, mais en fait, il s’en foutait ; lui, ce qu’il voulait, c’est des œuvres d’art et des fêtes.
Son train de vie faisait chier les cardinaux. Certains se sont mis en tête de le flinguer, mais Léon n’était pas la moitié d’un con et tous les cardinaux en questions sont morts d’intoxication alimentaire. Et leur argent est revenu au Vatican. Où l’on a continué à donner des fêtes.
Innocent IV
Avant même de fonder 800 ans plus tard une marque de jus de fruits, Innocent a été pape de 1243 à 1254. Comme il était innocent, Innocent ne se posait pas la question de la morale au moment de prendre des décisions. Par exemple, il est coupable (enfin innocent) d’avoir dit un grand oui à la torture pour améliorer l’obtention des aveux par l’Inquisition. Et c’est vrai que, torturé, je reconnaîtrais rapidou mon hérésie, moi.
Pie II
Pie II a eu deux carrières : une carrière de pape, bien sûr, et puis une carrière plus précoce d’écrivain d’élégies pornos. Mais en fait, l’histoire de Pie II est surtout liée à celle de Vlad « L’empaleur » Tepes, né en 1431 en Transylvanie, couronné prince de Valachie en 1436 et inspirateur du personnage de Dracula. Pour faire simple, Tepes était le mec le plus sadique de l’histoire à égalité avec le roi Joffrey dans Game of Thrones. Bref, Pie II s’en foutait qu’il empale des gens et brûle des villages ; lui, ce qu’il voulait, c’était contenir l’Empire ottoman. Pie II encourage le penchant pour la torture de Vladou pour qu’il fasse des trucs pas trop légaux au regard de la convention de Genève, comme empaler des Turcs sur des kilomètres de champs, violer des cadavres, tout ça, tout ça. Pas hyper catholique, ça.
Urbain VI
Premier pape élu après le schisme et le retour de la papauté à Rome, Urbain VI est confronté à une petite mutinerie des cardinaux après son élection. Le schisme foutant la merde, plusieurs cardinaux se ravisent (un peu trop tard) en se disant que, tout compte fait, Urbain VI est peut-être pas le candidat idéal pour le rôle vu comme il est autoritaire et relou.
Les cardinaux élisent un nouveau pape, Clément VII, tenu de se réfugier à Avignon parce qu’Urbain ne laisse pas la place. Urbain n’est pas content du tout. C’est la guerre à distance. Urbain devient alors parano et se met à torturer et tuer tous ses cardinaux. Puis il les remplace par de nouveaux. Mais les nouveaux aussi sont méchants. Alors il les torture. Et il se plaint lorsqu’ils ne crient pas assez forts. C’est qu’on les torture mal. C’est du complot. On torture les tortionnaires aussi.
Clément VII
Pape de 1523 à 1534, Clément VII n’est pas très malin. Au lieu de sucer la bite de Charles Quint pour avoir la paix, il arrête pas de s’engueuler avec lui, alors qu’on sait bien que Charles Quint aime bien envahir des pays et qu’il est susceptible. Du coup, Charles envahit Rome et arrête Clément VII. Il l’humilie publiquement et l’oblige à renoncer à une bonne partie de son pouvoir.
On pourrait se dire que le peuple de Rome se range derrière son pape et tout. Bah non. Il est trop naze, Clément VII, trop nul et c’est à cause de lui que Rome a été envahi. Du coup qu’ils crève, le pape trop nul. Il crève.
Benoit XVI n’était clairement pas un chic type mais ça aurait été vulgaire de le mettre dans le même classement que ces gens mi-humains mi-démons.
Source : Listverse.