« Tatouage un jour, tatouage toujours » me disait un vieux loup de mer pas avare d’aphorismes à l’occasion d’une virée sur l’Océan indien. Il avait tort de préférer les cales des bateaux aux laboratoires d’informatique ; autrement, il aurait su que cet adage était totalement faux dans la mesure où, désormais, les tatouages peuvent tout à fait être éphémères, entre autres innovations qui vont radicalement changer la face du tatouage à défaut ou en plus de changer ta face à toi.
Les encres faciles à retirer
Les tatouages sont des oeuvres d’art permanentes, on le sait, on le répète à tous ceux qui veulent s’en faire un. Actuellement, pour se faire retirer un tatouage, c’est la croix, la bannière, la maxi-douleur et la dépense maousse. Sauf que, désormais, l’encre facilement retirable existe. Des scientifiques ont fabriqué Freedom-2-ink, une encre contenue dans des microcapsules qui sautent sous l’effet d’un laser. Faire disparaître un tatouage devient désormais trop fastoche et, surtout, quasiment indolore. C’est donc la fête au motif chinois moche.
Les imprimantes 3D qui s'improvisent tatoueurs
Si l’on était sur TF1, on commencerait l’entrée en disant « cocorico », parce que c’est un fablab parisien qui a mis en place le premier prototype d’imprimante 3D à tatouage. En réalité, l’imprimante est reliée à une aiguille qui s’occupe de l’encrage. Du coup, il est possible de préparer un tatouage numériquement et de demander à une machine de le reproduire dans le monde réel sur la peau humaine. Dès lors, pas besoin d’être physiquement en présence de l’artiste. On peut se faire tatouer un motif envoyé par mail par un tatoueur que l’on admire et qui habite sur Mars ou au Japon. Merci les robots.
Kikoo les tatouages musicaux
Un dispositif créé par un artiste russe et intitulé Reading my body permet de lire les tatouages humains pour en faire une transcription musicale. On se tatoue un genre de code-barre et quand on le flashe, hop, on obtient une petite marche funèbre ou une chanson d’Abba. Le tatouage excède déjà le cadre de la simple vue pour gagner les autres sens, et tout le monde va pouvoir faire valoir son identité en musique. En attendant l’odorama, quoi.
Il est désormais possible de designer les tatouages numériquement
Jusqu’à présent, les esquisses de tatouages étaient dessinés à la main, par tradition, mais aussi parce que c’était la meilleure manière, pour les tatoueurs, de préparer le terrain pour le design final. Sauf que de nouveaux outils numériques permettent de retrouver les sensations du stylo sur une tablette graphique. Dès lors, on peut préparer des tatouages sur photoshop, avec des jeux de calques, de transparence, de superpositions. De cette innovation naît aussi une nouvelle école graphique et donc un nouveau style de tatouage. Plus ou moins moche.
Une crème est en train d'être mise au point qui permettra d'effacer un tatouage par simple application
Un thésard d’une université de Nouvelle-Ecosse est sur le point de mettre à jour une crème qui évitera à toutes les personnes qui regrettent le coeur qu’ils se sont fait sur les fesse de devoir souffrir le martyr pour se faire enlever leur tatouage. La crème pénétrera la peau et tuera les cellules comportant les pigments sans affecter leurs voisines. Pour 4 dollars 50, on pourra retirer un tatouage de 10 cm². Du coup, plus personne n’aura à livrer d’explications concernant la mention « Light my fire » inscrite au-dessus de son sexe, résultat d’un mauvais-goût adolescent et d’une soirée arrosée.
Les tatouages permettront de téléphoner
Motorola bosse sur une puce à tatouer directement au niveau de la gorge et dont le but sera de capter le son de la voix directement au niveau des cordes vocales pour ensuite transmettre ce son au smartphone et permettre de faire des conversations d’une clarté absolue, sans aucun bruit de fond. Sans compter sur les autres implications : le tatouage pourra servir de détecteur de mensonge, transmettre des informations médicales sur son porteur et tutti quanti. C’est terrifiant ? Oui, un peu.
Le tatouage animé
Et c’est parti pour le tatouage animé. Dans la vidéo ci-dessous, il est à noter que les animations ne sont pas des montages, mais bien le fruit d’un jeu de lumière sur des structures en relief. Il est désormais possible de fabriquer des tatouages de la sorte pour les exposer, dans certaines circonstances, à des lumières particulières, à l’image de ce qui se pratique avec l’ultra-violet dans une soirée au Macumba.
La e-Ink
On atteint des sommets de tecchnologie. La e-Ink est une encre virtuelle qui permet de préparer un design et de l’effacer numériquement. Il s’agit d’un système d’affichage implanté sous la peau ; pas d’encre, donc, mais des microcapsules réactives à une appli du smartphone. Chaque design aura une durée de vie programmée à l’avance. En revanche, on ne pourra pas changer d’emplacement. Et on remarquera que tous les motifs présentés dans la vidéo sont moches. C’est le hic.
Les tattoos vidéo
Moins impressionnant que les tattoos animés, les tattoos vidéo consistent en la conjonction d’un motif et d’une base de données vidéo. Il est possible de placer un Smartphone présentant cette vidéo à l’échelle du tatouage pour remplacer une partie de l’encrage et lui donner vie. Quand je le raconte, ce n’est pas claire du tout, mais la vidéo ci-dessous est plutôt claire.
Du coup, on pourrait chercher un nouveau nom pour désigner les tatouages. Comme « puce », par exemple.
Sources : CNN, Buzzfeed, Huffington Post, Melty,