C'est bien connu, Emmanuel Kant était un mal-baisé. Célibataire endurci, puceau jusqu'à sa mort, opposant farouche à la masturbation et au sexe hors-mariage, il n'a pas souvent pris le temps de conter fleurette à la bergère de Königsberg. C'est bien dommage, car l'œuvre de Kant regorge de punchlines de drague irrésistibles. Dans la Critique de la faculté de juger (1790), il n’est pas avare en formulations qui expriment tout avec un presque-rien de mots. Pourquoi n'a-t-il jamais mis tout cela en pratique ? Par désintéressement, sans doute.Maisce n'est pas pour ça qu'il faut vous priver d'utiliser ces bonnes ficelles pour faire votre marché. Merci Immanuel pour ces tuyaux !
- Tu me plais universellement sans concept.
- Je te reconnais comme objet d’une satisfaction nécessaire.
- Avec toi, le sensible paraît organisé de façon intelligible.
- Quand je t’intuitionne, je suis dans un état de calme contemplation.
- Tu es pour moi l’introduction d’une manière morale de penser.
- Je te vois comme un système structuré selon des lois.
- Les jugements que je porte sur toi sont antinomiques : ils prétendent à l’adhésion de chacun mais ne sont pas démontrables.
- Tu véhicules avec toi, dans ta forme, une finalité par laquelle tu sembles être comme prédéterminée pour ma faculté de juger.
- Tu es pour moi l’objet d’une satisfaction désintéressée.
- Quand je te regarde, la liberté de mon imagination s’accorde avec la légalité de mon entendement.
- Je te considère comme une force ne possédant pas de puissance sur moi.
- Tu manifestes une puissance dévastatrice.
- Tu fais violence à mon imagination.
- Je suis ému par la grandeur mathématique qui émane de toi.
- Tu véhicules en toi l’Idée de l’infinité de la nature.
- Tu crées en moi le sentiment de ma destination suprasensible.
- Tu réduis mon pouvoir de résister à une petitesse insignifiante en comparaison de la force dont tu fais preuve.
- Tu me plais immédiatement à travers la résistance que tu opposes à l’intérêt de mes sens.
- Quand je pense à toi, mon esprit est déterminé à concevoir la pensée de ce qu’il y a d’inaccessible dans la nature comme représentation des Idées.
- Tu es pareille à des rochers audacieusement suspendus au-dessus de nous et faisant peser comme une menace, à des nuages orageux s’accumulant dans le ciel et s’avançant dans les éclairs et les coups de tonnerre, à des volcans dans toute leur puissance destructrice, à des ouragans auxquels succède la dévastation, à l’océan immense soulevé de la fureur, à la cascade gigantesque d’un fleuve puissant…
Avec ça, normalement, ça va être une boucherie cet été au Macumba
Sources: - Kant, Critique de la faculté de juger, - Kant, Doctrine de la vertu