C'est une tradition qui n'a jamais vraiment pris dans nos contrées, mais sait-on jamais : peut-être qu'une bande de gamins va s'aventurer en cette soirée d'Halloween dans votre quartier, interrompre votre diner et exiger leur dû en bonbons pendant que votre gigot d'agneau aux flageolets refroidira. Et forcément, vos bonbecs, vous y tenez. Il faudra donc faire preuve d'imagination pour couper court à ce racket intolérable sans s'exposer à des sanctions à base de PQ balancé sur votre maison ou d’œufs pourris pétés sur votre porte. Des solutions existent pour préserver votre tranquillité et votre réserve de Haribo :
- "Des bonbons, ouais, j'en ai plein. Vous aimez les bâtons de réglisse à mâchouiller?"
Personne n'aime ces trucs, c'est crade, ça laisse des fils dans les dents et on a l'air bien con quand on a ce truc dans la bouche. Proposez leur un verre de Tang pour faire passer ça, normalement, ces gamins déguisés se passeront le mot et devrait vous laisser tranquille pour les dix soirées Halloween à venir. - "Je suis dentiste, je vous fais un petit contrôle vite fait avant la distribution de bonbecs?"
Si vous sortez ça avec une blouse blanche et une roulette à la main, l'envie de bonbons devrait passer immédiatement, et votre maison sera immunisée pour la soirée : le soir d'Halloween, on ne craint plus les fantômes ni les sorcières, mais on ne déconne pas avec les dentistes. - "Non... la phrase, c'est 'Trick or Treat'... Repeat after me : 'Trick or Treat'... L'accent tonique, c'est important! Bon, sortez vos cahiers, interrogation surprise!"
La méthode du prof d'anglais, pas très fair-play, mais redoutable. - "C'est comme ça que vous rendez hommage aux morts! En vous gavant de bonbecs! Vous allez finir en enfer!!!"
La culpabilité, rien de tel pour traumatiser des gamins. Tendez leur un paquet de nounours à la guimauve en disant : "tiens! Et étouffe toi avec!", ça devrait leur permettre de comprendre qui est le patron dans le lotissement. - "A mon époque, c'était des topinambours qu'on allait voler aux Allemands!"
Expliquez-leur dans un sanglot qu'à leur âge, vous étiez déjà au travail à la mine et en guise de bonbons, vous aviez des tickets de rationnement pour ramener du rutabaga à votre famille. Les gamins d'aujourd'hui sont bien trop nuls en Histoire pour savoir que vous êtes trop jeune pour avoir connu la guerre. - "Désolé les enfants, j'ai déjà tout donné à des orphelins muets qui sont passés tout a l'heure"
Vraisemblablement, ces petits cons n'oseront pas vous tenir rigueur de ne pas avoir gardé un petit stock pour des voisins gâtés et en bonne santé. Ou alors, ce sont vraiment des petits cons. - "Tu appelles ça un déguisement? La panoplie de sorcière, c'est complètement has-been!"
Expliquez aux plus influençables que cet automne, ce sont les imprimés fleuris qui sont dans le vent, et qu'ils devraient arrêter immédiatement de se donner en spectacle dans le quartier dans des fringues de la saison dernière. - "Des bonbons? Ouais, je dois avoir quelques préparations à base de gélatine porcine dans un placard..."
Rien n'est plus effrayant que la vérité. Si les gosses savaient comment on fabrique les bonbons, ils viendraient vous réclamer des légumes et des pousses de soja le soir d'Halloween. - "Allez, qui est partant pour une petite confession, vite fait?"
Déjà, le costume de curé quand on ouvre à des enfants, c'est limite. Mais si en plus vous anticipez les sanctions en affichant le tarif : un rouleau de PQ dans mon jardin, c'est un "Notre Père" et deux "Je Vous Salue Marie", le double pour un œuf pourri sur ma porte, vous devriez les calmer ces petits cons.
Et chez vous, c'est open-bar ce soir?