Pas le temps d'analyser les résultats des Départementales, les résultats foot du week-end ou l'arrivée du printemps, la France entière se passionne aujourd'hui pour cette mesure préventive à nouveau exhumée : la circulation alternée en région parisienne. On ne mentionnera pas la gratuité des transports en commun et du stationnement, on se contentera d'exprimer sa colère après avoir chopé une prune de 22 euros pour avoir roulé avec une plaque d'immatriculation paire, on veut bien penser à la planète et à toutes ces conneries, mais merde, on ne touche pas à la bagnole! Heureusement, on peut toujours contourner ces règles avec un peu d'imagination.
- Acheter une deuxième bagnole
Certains Chinois font ça, Pékin ayant l'habitude de cette circulation alternée. La réponse à l'écologie, c'est toujours le pognon. - Enlever carrément votre plaque d'immatriculation
Apparemment, les trucs qui polluent le plus, ce sont les chiffres pairs sur les plaques. Si la police vous arrête, sortez votre plaque soigneusement enfermée dans un sac plastique, avec la mention "Attention Toxique". Normalement, les autorités considéreront que vous êtes complètement con, et qu'une sanction n'y changera rien. - Prouver que l'on transporte du matériel professionnel
C'est un peu chiant, mais si vous foutez quelques parpaings dans votre coffre et un sac de ciment à l'arrière, normalement, on vous emmerdera pas aujourd'hui. Pour que l'illusion soit parfaite, allez au bureau en bleu de travail avec quelques traces de peintures, vous devriez passer les contrôles comme une fleur. - Faire du covoiturage
Et s’il faut kidnapper des gens pour échapper à l'amende de 22 euros, vous êtes prêt à aller au bout. Sinon, quelques mannequins chourés dans une boutique près de chez vous devraient faire l'affaire - Circuler à des heures stratégiques
Si vous êtes partis tôt ce matin en espérant que la maréchaussée en était encore au petit déj', erreur, puisque tout a été fait pour verbaliser les premiers contrevenants avant les journaux télé des matinales. Par contre, à l'heure de l'apéro, entre 10h30 et 14h, vous devriez circuler en toute impunité. - Acheter un gyrophare
Et si vous vous faites contrôler, dites juste "je suis de la maison". N'hésitez pas à embarquer un potentiel délinquant à l'arrière pour rendre plus crédible votre couverture, n'importe quel adolescent avec une veste de survêtement et une capuche fera l'affaire. - Circulez dans un véhicule électrique
Et si vous n'en avez pas, dites vous que les forces de l'ordre ne sont pas forcément les plus compétentes pour en juger : une prise électrique pendouillant négligemment à l'arrière de votre bagnole devrait faire illusion, au moins le temps de passer les contrôles, vous avez battu le système, bravo. - Rejoindre un groupe de "voitures paires"
La même technique que celle qui permet de faire passer du bétail de l'autre côté d'une rivière infestée de piranhas : rejoignez une caravane de véhicules aux plaques paires, et mettez en tête de cortège l'automobiliste le plus faible, ou celui qui est malade. Pendant que les policiers nettoient leur proie jusqu'à l'os, les autres pourront passer. Ensuite, vous vous arrangerez pour rembourser les 22 euros à celui qui s'est fait gauler. - Aller au boulot en ULM
Y'a pas de plaque sur un ULM. Et même si y'en avait, c'est pas un flic en moto qui va vous arrêter. Faudrait que lui même soit en ULM et là ça devient compliqué. - Avoir une plaque à votre nom
Comme dans les films. Si votre nom est un chiffre pair, genre "Jean-Claude 58" ou "Marie-Thérèse 824", c'est que vraiment, ça n'est pas votre jour.
Et vous, vous avez pris les transports en commun ce matin ?