Pris à partie de manière virulente sur Twitter, nous avons été obligés de nous confronter aux failles et aux manques de notre tentative d’épuisement du monde par le biais de la liste : nulle-part en effet ne pouvait se trouver sur Topito le top 10 des meilleurs cours de Foucault au Collège de France.Certes un tel classement forcément subjectif risque de faire beaucoup de bruit et c’est peut-être pour cela que nous l’avions jusqu’à maintenant repoussé. Une erreur que nous allons réparer immédiatement.
1972-1973 : La société punitive
Un classique des classiques, incontournables pour les foucaldiens comme pour les autres, La Société Punitive nous surplombe du haut de ses presque 50 ans et pose les bases de ce qui deviendra quelques années plus tard le tube ultime de Foucauld : Surveiller et Punir. Le Prison Break de la philosophie post-moderne.
1979-1980 : Du gouvernement des vivants
Pierre angulaire de la dernière période de Foucault, le gouvernement des vivants c’est avant tout un bon gros moment de kiff. De la gouvernabilité à la notion d’aveu dans le christianisme primitif, autant vous dire qu’on est sur un véritable « page turner« . C’est aussi l’occas pour Foucault de monter au clash contre l’Église en encensant le paganisme et son « art de l’existence ». C cho, sa brul.
1974-1975 : Les Anormaux
Les Autres, les Bizarres, les Misfits, voilà tout le sujet des Anormaux, ode à la différence, à l’affranchissement des les lois et des normes de la nature, de la société, de la famille. On préfèrera le remix dub sorti 2 ans plus tard mais tout est déjà là, et notamment l’amorce d’une réflexion sur le désir. One of us, one of us !
1981-1982 : L'Herméneutique du sujet
Relire les Anciens pour comprendre les Nouveaux. Se tourner vers hier pour comprendre demain. C’est ça L’Herméneutique du sujet, et c’est aussi, si vous avez la chance de tomber sur les enregistrements originaux, une fantastique séquence d’imitations d’accents régionaux par un Michel Foucault visiblement aviné. Tous ne sont pas indispensables mais on vous conseille notamment son Épicure-basque et son Sénèque chti.
1970-1971 : Leçons sur la volonté de savoir
Premiers cours, on sent un Michel qui se cherche encore un peu, tant sur le fond que la forme. Il se focus d’abord sur la tragédie antique puis fait volte-face et lance une sorte de théâtre de marionnettes fabriquées en chiffons lors duquel il incarne tour à tour Nietzsche, Heidegger et Deleuze, sans succès : le public le hue assez rapidement et quitte la salle. En avance sur son temps Foucault ? Évidemment.
1982-1983 : Le Gouvernement de soi et des autres I
On le préfère largement à « 2 Gouvernement de soi et des autres, 2 Furious« , sa suite sortie l’année suivante et totalement bâclée. Ici c’est du pur ego-trip, DJ Mike défouraille de partout : y’a du latin, du grec, du philosophe-roi, on sent clairement qu’il veut taper fort et marquer l’histoire.
« La philosophie comme ascèse, c’est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c’est cela qui constitue l’être moderne de la philosophie. » gravé en or sur son dos argenté.
1973-1974 : Le Pouvoir psychiatrique
Diss track survénèr d’un Michel qui passe à l’offensive. Sa cible, la psychiatrie et ceux qui la font. Les plus jeunes kifferont la violence du propos, les plus sages déploreront le couplet sur la double «dépsychiatrisation» de la folie autotuné à l’excès. Corrosif.
1971-1972 : Théories et Institutions pénales
Super chiant.
1975-1976 : « Il faut défendre la société »
C’est en écoutant « Discipline » de Throbbing Gristle que Foucault a l’idée de ce cours et de lancer sa marque streetwear « Defend Paris ».
1977-1978 : Sécurité, territoire, population
On y préfèrera la trilogie berlinoise de Philippe Kerr.
I’m in love with the French Theory.