On décrit souvent notre société comme une somme de relations marchandes, je t'achète un truc, tu prends mon fric, et c'est tout, à tel point qu'on imagine que tous ces biens et services du quotidien pourront bientôt être prodigués via Internet. C'est bien heureusement totalement erroné, et les échanges humains, extra-commerciaux, perdureront toujours tant le besoin de se confier est fort. Il y a des professionnels de l'écoute, des psychologues, des travailleurs sociaux, et il y a tous ces gens qui, par leur métier, sont amenés à faire preuve d'écoute avec de parfaits inconnus. Par exemple :
- La boulangère
"Vos gâteaux sont à combien? Je passerai peut-être vous en prendre un pour 6 personnes dimanche, je dois aller chez ma belle-mère... pour ce que ça m'enchante... elle ne m'a jamais vraiment accepté..." - Le facteur
"Qu'est-ce que vous m'amenez de beau? Encore des factures? Hahaha... Ce que je voudrais dans la boite aux lettres, c'est une réponse à positive à mes candidatures, vous avez ça dans votre sac?... Je plaisante... vous prendrez bien un muscadet, non?" - Le patron de bar
"Je vais reprendre un demi... non, un panaché, avec les contrôles sur les routes en ce moment... je vous ai raconté que j'avais encore perdu deux points la semaine dernière?..." - Le policier
"J'ai juste bu un panaché! Alors oui, j'ai peut-être pris un ou deux verre de vin à table... mais en ce moment au boulot, c'est pas la joie!" - Le médecin
"La tension est normale? Vous êtes sûr? Parce qu'en ce moment, mon patron est sur mon dos tous les jours, "Berthier, ce rapport, il vient?...", je me demande si j'ai pas un début d'ulcère. Finalement, les professions libérales, c'est encore vous les plus heureux, pas de patron, les horaires qui vous plaisent... oui, je sais, 23 euros, par chèque ça va?" - Le coiffeur
"Ouais, j'ai toujours voulu essayer très court. Et maintenant que je suis de nouveau célibataire, c'est l'occasion, comme on dit : nouvelle coiffure, nouvelle vie... Oui, bien dégagé derrière les oreilles... Vous vous rendez compte? Me quitter après 8 ans de vie commune!" - Le banquier
"Je me suis dit que la retraite, ça se prépare maintenant! Alors quitte à investir dans l'immobilier, autant le faire sur la côte, en me disant que je serai bien content de trouver ça pour mes vieux jours. Même si ma femme a toujours été davantage "montagne", mais avec les enfants, on ne peut plus aller skier hors période scolaire, vous comprenez... Vous ne m'écoutez plus, j'ai l'impression!" - Le fleuriste
"Des roses? Vraiment? C'est pas vraiment une amie que je vais voir à l’hôpital, plutôt une collègue. Et elle s'est déjà plaint de mon comportement au bureau, je voudrais pas que ce soit mal interprété. Même si je pense qu'il y a une ouverture... Allez, va pour des roses alors." - La caissière du supermarché
"Vous ne dites rien, mais j'ai l'impression que vous n'en pensez pas moins : oui, j'ai beaucoup de plats individuels surgelés et de Bolino, mais je me suis inscrit sur un site de rencontre, et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que ça va payer. Dans pas longtemps, je prendrai des boites familiales, vous verrez!" - Le témoin de Jehovah
"Oui, mais c'est pas votre Jésus qui va m'éviter un redressement fiscal! Parce que votre fin du monde, là, elle arrivera avant ma prochaine déclaration? Ca m'arrangerait bien cette histoire... Mais entrez donc, restez pas dans le couloir, vous prendrez un thé?..."
Et vous, c'est qui votre confident professionnel ?
Et si vraiment vous ne savez pas vers qui vous tourner, il reste l'assistante sociale. Rassurez-vous, des Kassos, elle en voit passer tous les jours :
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