Plus rares que les Jeux olympiques, plus intenses que la Ligue 1 et plus stimulantes que Secret Story, les campagnes électorales offrent à leurs acteurs de se construire des destins légendaires ou de briser leur vie à tout jamais. Le sujet ne pouvait donc pas être occulté par le 7ème art qui a su, à toutes les époques, nous raconter les coulisses de joutes politiques, réelles ou imaginaires. Petite rétrospective de ces récits de conquête sur grand écran.

  1. La Conquête (2011), le plus contemporain : un sujet récent, des acteurs un peu trop ressemblants et une montée des marches à Cannes. La Conquête avait tout du film dont on parle davantage avant sa sortie pour se demander si cette évocation de l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy en 2007 peut avoir un rôle dans les élections à venir. Le film aura au moins été vu par tous les journalistes politiques de France. C'est déjà ça.
  2. Les Fous du Roi (2006), le plus intemporel : adaptation d'un livre et remake d'un classique de 1949, cette version de "All the King's Men" donne les traits de Sean Penn à un homme politique débordant d'idéaux qui va découvrir le monde impitoyable de la politique américaine.

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  3. Votez Mc Kay (1972), le plus pessimiste : Robert Redford incarne un jeune politicien idéaliste qui se retrouve dans la tourmente d'une sénatoriale californienne et trouve sur son chemin un vieux briscard républicain. "The Candidate" va peu à peu renoncer à ses idéaux et devoir s'armer du cynisme nécessaire pour accéder aux plus hautes fonctions.

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    Il n'a pas souffert, promis

  4. La Gueule de l'Autre (1979) : Martial Perrin, homme politique en vue et en campagne, est sous la menace d'un criminel évadé de prison. Son cousin et sosie, accessoirement comédien, va être mis sur le devant de la scène pour remplacer le candidat lors de ses sorties publiques. Un synopsis idéal pour faire une bonne comédie française à la fin des années 70 et l'occasion pour Michel Serrault de signer une belle performance dans ce double rôle.
  5. Primary Colors (1998), le plus "passion cigare" : qui mieux que John Travolta pouvait incarner ce candidat jeune et fougueux à la présidentielle américaine de 1992 ? Le journaliste Joe Klein avait couvert la campagne de Bill Clinton et publiait en 1996 une nouvelle anonyme relatant cette expérience. La traque de l'auteur assurera le succès du livre et justifiera le tournage de cette comédie, à point nommé en pleine affaire Lewinsky.
  6. Des Hommes d'Influence (1997), le plus "spin-doctors" : la cuisine politique passionne les Américains. Peu avant la série "A la Maison Blanche", Barry Levinson nous proposait de découvrir le travail des hommes de l'ombre, Dustin Hoffman et Robert de Niro, chargés de détourner l'attention du scandale sexuel qui touche leur candidat en allant inventer un conflit armé dans un coin perdu d'Europe.
  7. Coluche, l'Histoire d'un Mec(2008), le plus "salopette" : initialement pensé comme un biopic, le film d'Antoine de Caunes choisit de se concentrer sur l'engagement de Coluche dans la campagne présidentielle française de 1981. L'humoriste mesure rapidement une popularité qui dépasse celle des salles de spectacle et affole les sondages avec un score qui pourrait priver François Mitterrand de second tour. Cette campagne rock'n'roll méritait bien un film.
  8. Man of the Year (2006), le plus "troisième homme" : cet autre film de Barry Levinson n'a pas eu les honneurs d'une sortie en salle mais l'histoire de Tom Dobbs, humoriste américain candidat à la présidence rappelle étrangement l'engagement de Coluche 25 ans plus tôt. Mais ici, c'est l'Amérique : un problème technique sur les machines à voter, 99% des suffrages pour le trublion et un Robin Williams en pleine forme, le film oscille entre comédie familiale et théorie du complot pour évoquer les limites du bipartisme américain.
  9. Bulworth (1998), le plus "The Brave" : un Sénateur américain décide d'en finir, planifie son propre assassinat et se lance désabusé dans une ultime campagne, avec le franc-parler d'un homme désespéré et une pointe de hip-hop. Le scénario ne fait pas envie, mais Warren Beatty a aussi fière allure qu'Arnold Schwarzenegger en Sénateur de la Californie.

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  10. Swing Vote, La Voix du cœur (2008), le plus "citoyen" : un père célibataire et au chômage, affichant un désintérêt total pour la chose publique, se retrouve sous les projecteurs, car l'élection présidentielle américaine dépend de son seul vote. Un scénario qui permet au film d'encourager les spectateurs au civisme et à Kevin Costner, toujours dans les bons coups, de dilapider une partie de son patrimoine dans la production de ce film plein de bonnes intentions. Parfois ça ne suffit pas.

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  11. Les Marches du Pouvoir (2011), le plus "what else?" : les désillusions d'un directeur de communication un peu naïf et sincèrement engagé dans son combat face aux coups bas que réserve la réalité d'une campagne, le sujet n'est pas nouveau. Mais George Clooney a déjà prouvé qu'il savait faire de bons films, et il prouve désormais qu'il est un acteur arrivé, comme Sean Penn, Warren Beatty ou Ronald Reagan à son âge, au stade "candidat à la présidentielle" de sa carrière.
  12. (BONUS) La prise de l'Elysée (2007), le plus "Striptease" : Serge Moati signe la version politique des "Yeux dans les Bleus" dans les coulisses et au détour des couloirs de la présidentielles en France de 2007. Tactique, communication, cynisme, coups de théâtre et interview à l'arrière d'une voiture avec chauffeur, tout est réuni pour faire de ce film un document incontournable de la vie démocratique française.

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