Béla Tarr l'a annoncé : il renonce au cinéma faute de public. Le Cheval de Turin est donc son dernier film, il est temps de faire un bilan de sa filmographie. D'autant que vous ne le connaissez surement pas. Rarement euphoriques, les films du génie, hongrois, spécialiste des plans-séquences, sont toujours un véritable plaisir... Le centre Pompidou propose une rétrospective. A voir ou à revoir !
- Les Harmonies Werckmeister (2000) : l'un des trois chef d’œuvre de Tarr, le principal. 39 scènes, un réalisme glaçant et une caméra comme actrice principale, tout est dans la beauté des plans et dans l'horreur froide de ce qu'ils montrent.
- L'Homme de Londres (2007) : le quotidien d"un homme. Là aussi, les plans et surtout la musique rendent ce film simplement beau, bien que peu réjouissant.
- Le Cheval de Turin (2010) : dernier film, non des moindres. L'esthétisme, le son, la photographie font de cet œuvre quelque chose de bouleversant presque expérimental. A voir absolument.
- Tango de Satan (1994) : 450 minutes... En autant de temps, le spectateur passe par tous les états. N'avoir tout de même rien de prévu de la journée permet de mieux l'apprécier.
- Nid Familial (1979) : le premier et déjà le talent pointe le bout de son nez. Sorte de huis clos dans lequel Béla Tarr agit comme un médecin, auscultant le plus profond de ses personnages avec toujours la précision chirurgicale de sa caméra.
- Damnation (1988) : il y est question de religion, comme toujours mais un peu plus. Il s'agit d'une (très) lente descente aux enfers d'un solitaire. Bourré de références bibliques, le film est diaboliquement efficace.
- Almanach d'automne (1985) : à nouveau un huis clos, à nouveau une détérioration progressive de l'ambiance, à nouveau géniale. Il y a de la couleur, rare pour Béla Tarr, c'en est pas plus gai bien au contraire...
- L'outsider (1981) : réalisme social comme les n°9 et 5 de ce top. Ce film sur la solitude d'un être hors-norme, socialement parlant, est réellement déprimant (autant vous prévenir). Il est le seul où l'on en ressort vraiment triste.
- Rapports préfabriqués (1982) : réalisme social, voire naturalisme. Seul film où la lenteur peut devenir ennuyeuse. Il en reste tout de même un film saisissant de vérité sur la capacité autodestructrice des humains face à la fausseté permanente de la vie dans les régimes sociales des années 80.
Voilà, maintenant, vous savez.
Sources : wikipedia & centrepompidou
Top écrit par Animal Mother