Il existe une surreprésentation du corps médical, chez les serial killers. Ça peut se comprendre, dans la mesure où, quand tu es médecin, tu es confronté à plein de gens qui ne vont pas bien et qui sont susceptibles de mourir. Leur mort n’attire pas l’œil. Sans compter tout le matériel médical et les poisons à ta disposition pour pouvoir administrer la mort. Non, en vrai, si vous êtes psychopathe, le mieux pour tenir est de se taper les études de médecine.
Le docteur Petiot
Médecin des pauvres à Villeneuve-sur-Yonne dans les années 20, Petiot se fait rapidement une excellente réputation jusqu’à devenir maire de la ville. Mais des affaires le rattrapent, et il part s’installer à Paris. Sous l’Occupation, il exerce comme médecin et monte une affaire en or : dans son hôtel particulier aménagé de façon très particulière, il fait venir des Juifs persécutés et des résistants à qui il fait croire qu’il fait partie d’un réseau de passeurs à même de les conduire jusqu’en Argentine. Il précise bien aux candidats à l’exil qu’ils doivent se munir de tous leurs objets de valeur pour préparer leur installation dans le nouveau monde. Puis il les tue au gaz et fourre leur corps dans la chaux vive. Personne ne les cherche, puisqu’ils sont censés être partis très loin. Et Petiot récupère les bijoux et le liquide.
Le truc un peu marrant, c’est que le pseudo-réseau intéresse la Gestapo : Petiot est arrêté et torturé, mais il n’avoue rien puisqu’il n’a aucun lien avec la résistance. Il est finalement relâché et tâche de se faire passer pour un résistant aux yeux de la France bientôt libérée. Sauf qu’en 1944, l’odeur pestilentielle des cheminées alerte les voisins. On découvre les cadavres de deux personnes attendant d’être brûlées. Petiot est arrêté, fanfaronne à son procès et est condamné pour le meurtre de 24 personnes.
Le docteur Cléments
Membre honorifique du Collège des chirurgiens de Belfast, Robert Clements était un type de la haute société absolument au-dessus de tout soupçon. Sauf qu’en 1947, sa très riche femme meurt tout à coup. Et que c’est quand même la quatrième femme de Clements à mourir tout à coup. Soit Clements est très malchanceux, soit il y a baleine sous rocher. Le procédé était toujours le même : les femmes qui mouraient étaient riches et désignaient Clements comme légataire universel ; ensuite, la cause de la mort était systématiquement établie par Clements lui-même, avant bien sûr que celui-ci n’ordonne une crémation rapide : il ne pouvait supporter de voir le cadavre de sa pauvre femme plus longtemps.
Les flics ont mené l’enquête. Et la quatrième femme de Clements n’a pas été brûlée aussi vite que les précédentes : une seconde analyse fut menée, et on se rendit compte que celle-ci avait été empoisonnée à la morphine.
Clements s’est suicidé au cyanure, prétendument parce qu’il ne pouvait supporter la calomnie. Mon œil.
Josef Mengele
Serial killer, pas serial killer… D’aucuns diront que c’était la guerre, hein. Ouais, ouais, la guerre : Mengele était médecin à Auschwitz et se servait des prisonniers pour mener des expériences scientifiques sur le corps humain. Il injectait des virus aux détenus, leur coupait des parties du corps, réalisait des dialyses en remplaçant le sang des individus par des victimes… Un boucher absolu, qui réussit à s’en tirer en Amérique du Sud sans jamais être jugé.
Henry Howard Holmes
Il ne s’est pas toujours appelé Holmes, et il n’a pas toujours été médecin. D’abord nommé Mudgett, ce petit assistant pharmacien se fabrique un faux diplôme de médecine de l’Université du Michigan en 1884 pour pouvoir exercer. Il se fait renommer Holmes et mène de front une carrière médicale et des affaires frauduleuses. Il ouvre un hôtel à Chicago pour l’exposition universelle de 1893 et assassine les clients qui s’y présentent ainsi que les femmes de chambre, toujours pour toucher de l’argent. Et pour le plaisir, aussi : Holmes torture ses victimes avant de les tuer. Il aurait ainsi assassiné 200 personnes, même s’il n’a été condamné que pour 9 meurtres.
Harold Frederick Shipman
Un type qu’on surnomme le Mengele britannique ne peut pas avoir un bon fond. Shipman, un médecin britannique de Leeds a tué près de 250 personnes, même s’il n’a été condamné que pour 15 meurtres. Il a été condamné à la prison à vie en 2000 et s’est suicidé dans sa cellule en 2004. Shipman était pourtant un membre estimé de la communauté, un petit généraliste comme il en existe partout avec 4 gosses et une Renault Espace ; mais son truc à lui était de tuer des vieilles en leur injectant de la diamorphine. Chacun ses petite marottes. C’est la mort de l’ancienne maire de la ville qui attirera l’attention des autorités.
Mechthild Bach
La cancérologue Mechthild Bach s’amusait à injecter de la morphine à haute dose à ses patients. Comme ça, pour voir. En général, ils mouraient. En général : 76 fois, quand même, selon les suspicions, même si Bach n’a été jugée que pour 13 meurtres. Le procès n’est pas allé au bout puisque Mechthild Bach s’est suicidée en 2011, avant le verdict. La cancérologue affirmait, elle, agir pour soulager ses patients. Soulagement total. Le cas est intéressant en ce qu’il a ravivé le débat sur l’euthanasie en Allemagne. Le problème, c’est que tous les patients de Bach n’étaient pas condamnés.
Michael Swango
Né en 1954, Michael Swango a assassiné nombre de ses patients aux États-Unis mais aussi lors de ses détachements en Afrique. Et, pour ne pas être découvert, il a aussi réservé le même traitement à certains de ses collègues. Il glissait de l’arsenic dans les boissons ou les aliments des personnes qu’il voulait tuer. Probablement hyperactif, un peu bizarre, selon son entourage, Swango a reconnu le meurtre de 4 personnes, mais il en aurait probablement tué plus de 60. Condamné à la prison à vie, il purge aujourd’hui encore sa peine.
John Bodkin Adams
Né en 1899 en Grande-Bretagne, ce médecin généraliste aurait tué jusqu’à 160 patients entre 1946 et 1956. En réalité, ces morts suspectes le devenaient davantage qu’on réalisait que l’immense majorité des patients concernés avaient légué du fric à Adams dans leur testament. Arrêté en 1957 pour le meurtre d’un des patients, Adams est acquitté. Ensuite, les meurtres s’arrêtent ; malgré son absence de condamnation, John Adams est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands serial killers de l’histoire anglaise, d’autant que le verdict du jury aurait pu être influencé par des pressions politiques.
Hu Wanlin
Là, on joue dans la cour des grands : le mec a été arrêté pour le meurtre de 146 personnes, mais on pense qu’il en a tué bien davantage. Né dans le Sichuan, en Chine, Hu Wanlin a été une première fois arrêté en 1983 pour meurtre. Il sort de prison et, en l’absence de tout diplôme, ouvre un cabinet médical dans le Shanxi, puis deux hôpitaux. Quand les autorités commencent à s’interroger sur la mort de nombreux patients, Wanlin prend ses cliques et ses claques et déménage dans une autre province. Wanlin prescrivait à ses patients des préparations végétales toxiques. On ne sait pas s’il le faisait par inconséquence ou par plaisir. En tous les cas, Wanlin a été condamné à seulement 15 ans de prison.
Anthony Garcia
Médecin à l’université de Creighton, dans le Nebraska, Garcia a tué 4 personnes dans le Nebraska. Avec sa Ferrari et sa vie de famille normale, tout allait bien pour le docteur, jusqu’à ce qu’il se fasse virer, en 2001. Et Garcia a décidé de se venger de ses collègues. En 2008, son ancien collègue, William Hunter, trouve le corps de son fils de 11 ans et de sa femme de ménage, chez lui. Les deux personnes ont été poignardées dans le cou. Cinq ans en plus tard, en 2013, deux anciens collègues de Garcia, Roger et Mary Brumback, sont retrouvés poignardés à leur tour dans le cou dans leur maison. Garcia avait pété les plombs. Il a été arrêté et condamné.
Ça me scalpel que j’ai tué un mec, une fois.
Sources : Ranker, LCI, Tueursensérie,