Il y a certes des livres d'Histoire qui nous relatent ces évènements tragiques et ces actes d'héroisme. Il y a des films qui évoquent ce que fut, sur le terrain, le conflit planétaire qui a changé la face du monde. Mais rien n'est aussi vertigineux que d'être sur place, à l'endroit même où se sont déroulés ces évènements, et de se dire qu'il y a un peu plus de 60 ans, se jouait là le destin du monde. Difficile donc de se promener en Europe sans être confronté aux événements qui ont contribué à la forger.
- Musée de la Reddition du 7 mai 1945, Reims, France
Le bâtiment n'est un musée que depuis 1985. Au moment de la signture du traité de reddition, c'était le collège moderne et technique devenu le Lycée Franklin-Roosevelt de Reims. C'est ici qu'Eisenhower avait décidé d'intaller un poste avancé du quartier général des forces alliées, c'est préciseément ici, sur cette table, que la guerre prit fin en Europe.
- Auschwitz- Birkenau, Pologne
Plus grosse installation concentrationnaire du régime, à la fois conçu pour garder des prisonniers et pour en exterminer, le camp est désormais le principal symboles de ce que furent les crimes nazis. Plus d'un million d'hommes, de femmes et d'enfants ont péri dans ces murs. Il y a en réalité 3 camps sur le site d'Auschwitz, mais c'est surtout le deuxième, Birkenau, qui pèse dans ces statistiques effroyables.
- Omaha Beach, Colleville-sur-Mer (14)
Parmi les plages du Calvados qui ont été le théatre du débarquement des alliés, "Bloody Omaha" est sûrement la plus connue, 8 kilomètres de champ de bataille de Sainte-Honorine-des-Pertes à l'est jusqu'à Vierville-sur-Mer. En guise de pause, une petite halte au cimetière américain permettra de dire merci au 9387 militaires qui y reposent après nous avoir sauvés.
- L'Usine d'émail d'Oskar Schindler, Cracovie, Pologne
Les Nais affirmaient que "le travail rend libre", dans certaiens circonstances, il permet juste de rester vivant. C'est ainsi qu'Oskar Schindler, industriel allemand, a pu sauver plus d'un millier de Juifs promis à une mort certaine en les embauchant dans son usine d'émail, versant des pots de vins aux officiers nazis pour obtenir cette main d'oeuvre. La nouvelle et le film que tout le monde connait trouve donc leur origine ici, à Cracovie.
- Monument du Vel d'Hiv, Paris XV, France
Si le Vélodrome d'Hiver de Paris a été détruit en 1959, quelques stigmates nous rappelle qu'il fut le lieu de la plus grande rafle de Juifs en France. Le 16 et le 17 juillet 1942, 13 000 personnes sont arrêtées, plus de 8000 seront installer dans ce Vélodrome pendant 5 jours, sans nourriture et avec un seul point d'eau, avant d'être envoyés à Drancy, Beaune-la-Rolande ou Pithiviers dans le Loiret. Seule une centaine de ces prisonniers survivront à la déportation. Ce sont le sculpteur et peintre Walter Spitzer et à l'architecte Mario Azagury qui signent en 1994 ce monument au socle incurvé (pour évoquer le vélodrome) à la mémoire des civils innoncents en bordure du quai de Grenelle.
- Oradour-Sur-Glane (87), France
Nous sommes le 10 juin 1944, quelques jours après le débarquement de Normandie. La 2e division blindée SS Das Reich a pour ordre de faire reigner la terreur pour décourager les actes de résistances. Pour cela, consigne est donnée de massacrer des civiles, de pendre à tour de bras et de ne pas faire de détail. Au lendemain d'une intervention sanglante à Tulle qui fera 99 victimes, la division encercle Oradour, prétexte la recherche d'une cache d'armes, ordonne le rassemblement des habitants, abattent 642 personnes et brûle tout. Depuis, le temps s'est arrêté et un nouveau bourg a été érigé, à côté, pour entretenir la mémoire.
- Umschlagplatz, Varsovie, Pologne
De cette place située au bout du ghetto de Varsovie partait depuis 1942 des milliers de Juifs quotidiennement pour le camp d'extermination de Treblinka à 80 km de là. Cette place encerclée de hauts murs est la parfaite sourcière urbaine pour trier les actifs destinés aux ateliers et ceux qui sont promis aux chambres à gaz. 270 000 juifs sont déportés après un passage dans ce sas, ce qui rend le lieu plutôt impressionnant encore aujourd'hui.
- Bletchley Park, Buckinghamshire, Angleterre
Si vous passez à proximité de Milton Keynes, allez donc jeter un oeil aux installations de ce complexe qui a oeuvré durant la guerre à décrypter les transmission de l'Axe (y compris des Japonais) grâce à des engins électromécaniques baptisés "bombes" conçu sur la base des travaux d'Alan Turing. L'Histoire de la seconde guerre mondiale a fait un détour par là, celle de l'informatique nait ici.
- Le pont d'Arnhem, Pays-Bas
Ce pont est le héros du film "Un Pont Trop Loin" et a été surtout l'enjeu d'une vaste opération militaire aéroportée destinée à assurer l'invasion de l'Allemagne en 1944. Deux stratégies : percer la ligne Siegfried en espérant que les défenses allemandes soient affaiblies sur leur flanc ouest, soit contouner cette ligne par le nord et entrer par la Ruhr. Ce plan, "Opération Market Garden" implique de prendre plusieurs ponts stratégiques. Le pont d'Arnhem devait être tenu deux jours, il le sera pendant 9 jours par le Lieutenant Colonel Frost au cours d'une des batailles les plus épiques de la seconde guerre mondiale.
- Le camp de Dachau, près de Munich, Allemagne
Il y a aussi des lieux de mémoire en Allemagne. Dachau le premier camp de concentration construit en Allemagne, celui qui aurait dû alerter le reste de l'Europe : dès 1933, il accueille des opposants politiques, puis des juifs de Bavière, des prisonniers soviétiques, des tsiganes, des chrétiens... On peut encore lire à l'entrée "Arbeit Macht Frei" (quand l'enseigne n'est pas volée par des nostalgiques), signe que l'idéologie délirante des nazis avait été théorisée bien avant de répondre à la guerre.
L'Histoire est tout autour de nous, ce serait dommage de l'oublier.
Source : EscapeHere