En cette année électorale, nous aurons mille questions à poser à nos hommes et femmes politiques. Pour celà, nous comptons sur des journalistes dont c'est devenu la spécialité. Interroger un responsable politique ou un candidat est un exercice difficile : il faut contribuer à diffuser une information, forcément partisane, et ne jamais être soupçonné de parti-pris. Il faut surtout contrôler une discussion sans jamais s'y imposer. Il faut enfin rendre un sujet difficile suffisamment intéressant sans le rendre spectaculaire. Qu'on le veuille ou non, les choix que nous aurons à faire au cours des prochains mois dépendront, plus ou moins, des personnes suivantes.
- Géraldine Muhlmann (C Politique, France 5)
Géraldine ne sourit pas souvent, elle ne rit pas aux blagues des candidats et elle ne fait pas de cadeau. Géraldine n'aime pas qu'on lui raconte n'importe quoi. Géraldine ne piège pas ses invités. Géraldine ne cherche pas la petite phrase. Géraldine ne va pas boire un godet après l'émission. Géraldine, c'est tout ce qu'on demande pour une interview de candidat. Ni plus, ni moins.
- Anne-Sophie Lapix, (Dimanche +, Canal +)
Il faut un peu de temps pour être considéré comme un interviewer sérieux quand on débarque de TF1 après avoir fait ses armes à M6. Mais il suffit parfois d'un cours d'économie avec Marine Le Pen pour montrer que la télévision française n'est pas seulement une tribune et qu'un journaliste n'est pas juste payé à passer les plats.
- Serge Moati (Objectif Elysée, LCP)
Davantage animateur de débat qu'interviewer, Moati peut compter sur une légitimité indiscutable acquise au prix de documentaire politique qui sont aujourd'hui des références. Quand on est invité par Moati, on est poli, respectueux et on ne débat pas petit-bras.
- Nicolas Demorand
Un titre de "meilleur interviewer politique" décroché en 2009, depuis légèrement entaché par quelques débordemenents en studio. Mais Demorand a une qualité : quand il se trompe, il l'admet.
- Caroline Roux (La Matinale, Canal +)
Sobriété, courtoisie, pas d'éclat de voix... en même temps, c'est La Matinale, les gens sont encore au Benco/biscotte. Inutile de les stresser.
- Jean-Jacques Bourdin (BFM/RMC)
Se draper dans un costume de journaliste anglo-saxon, hargneux et cynique, montre vite ses limites : Bourdin n'écoute pas ses invités, cherche la petite phrase et craint plus que tout d'être soupçonné de parti-pris. Quelques bons moments néanmoins et on apprécie de voir certaines personnalités politiques à la légitimité douteuse se faire un peu bouger dès le matin.
- Christophe Barbier (iTélé)
Un peu trop souvent invité sur les plateaux en qualité d'intervenant pour des débats, Barbier sort régulièrement de son rôle de journalistes pour prendre celui d'éditorialiste. Christophe, une question, ça finit avec un point d'interrogation, pas d'exclamation.
- Jean-Michel Apathie (Le Grand Journal, Canal +)
Un accent chantant assez inhabituel dans ce type d'exercice qui cache un style assez (trop?) offensif : des affirmations qui se veulent provocantes, pour faire réagir ou pour soutirer un discours clair. C'est une technique comme une autre.
- Jean-Pierre Elkabbach (L'Interview, Europe 1)
"Vous venez avec vos questions, je viens avec mes réponses..." Elkabbach, il vient toujours avec ses questions et n'écoute plus du tout les réponses.
- Claire Chazal (JT, TF1)
Ce n'est clairement pas son boulot d'interviewer d'éminentes personnalités politique... mais de là à se faire à ce point remettre à sa place, c'est spectaculaire.
Et vous, qui vous aide a aimer la politique?