La Seconde Guerre Mondiale a donné lieu à une horreur indicible et inédite mais aussi à des faits d’armes, de courage et de résistance hors du commun. Si l’on connait bien les héros de la résistance française tel que Jean Moulin ou Pierre Brossolette, on a tendance à oublier que les femmes ont également fait preuve d’une grande bravoure. C’est parti pour rétablir la vérité avec ces 8 portraits.
Hannie Schaft
Hannie Schaft est originaire d’Hollande, très jeune elle s’intéresse déjà à la politique et à la justice sociale. Elle souhaite devenir avocate des droits de l’Homme. Elle découvre les méfaits des nazis envers les juifs pendant ses études à l’Université d’Amsterdam où elle refuse de signer une déclaration d’allégeance aux autorités d’occupation (y en a qui ont du cran).
Son travail dans la résistance commence doucement. Tout d’abord, elle vole des cartes d’identité pour les résidents juifs (dont ses amis). Mais plutôt qu’être messagère, elle préfère prendre les armes. Elle est responsable du sabotage et de l’assassinat de plusieurs cibles. Elle effectue de nombreuses attaques sur des allemands, des nazis néerlandais, des collaborateurs et des traîtres. Cependant elle n’accepte pas tout type de mission et refuse de kidnapper les enfants d’un officier allemand. Une justicière courageuse mais sage.
Freddie Oversteegen
Freddie Oversteegen est d’origine néerlandaise. Enrôlée dans la résistance à l’âge de 14 ans, elle participe à des actions de sabotage, et fait encore plus fort : avec son amie Hannie Schaft, elles butent des soldats nazis en se déplaçant sur leurs vélos, ou séduisent les gars pour les emmener en forêt et les zigouiller sur place. Le tout en cachant des familles juives. Elle est morte à 92 ans, la veille de ses 93.
Sophie Scholl
D’origine allemande, Sophie Scholl se fait enrôler à l’adolescence par les jeunesses hitlériennes comme beaucoup d’ados de son âge, mais très tôt elle ressent les dérives de la pensée fasciste et s’en écarte. À partir de juin 1942, elle tient des réunions avec son frère Hans et Carl Muth (un écrivain et historien). Elle aide à imprimer et à diffuser les tracts hostiles au régime nazi et à la guerre. Elle les distribue dans la rue, les glisse sur les voitures en stationnement, ce qui est très risqué car la Gestapo est omniprésente dans les rues. Elle effectuera également quelques voyages à travers le pays pour promouvoir les idées de la Rose blanche (un groupe de résistants allemands dont elle fait partie). Elle sera finalement exécutée après s’être fait repérée distribuant des tracts.
Gertrude Boyarski
Gertrude Boyarski est née en 1922 en Pologne. En 1942 toute sa famille est assassinée sous ses yeux par des polonais antisémites. Avide de vengeance elle souhaita rejoindre un détachement partisan sous la direction du commandant russe Pavel Bulak. Ce dernier n’était pas pour au départ et il lui demanda de faire ses preuves en montant la garde durant deux semaines à un kilomètre du campement partisan pour prévenir de l’éventuelle arrivée des Allemands. À ce sujet elle déclara « J’étais seule dans les bois … chaque fois que j’entendais un petit bruit, je pensais que c’était des Allemands … Deux semaines – c’était comme deux ans ».
Après elle poursuit le combat avec les partisans pendant trois ans, attaquant les soldats allemands qui venaient dans les villages environnants. Elle mit également feu à un pont en bois utilisé par les Allemands. Elle est décédée en 2002 à l’âge de 90 ans.
Andree Borrel
Âgée de de 20 ans au début de la seconde Guerre Mondiale, sa maison fut le lieu des réunions du mouvement de résistance Pat Line. D’origine française elle fut obligée de fuir le pays et partit pour Lisbonne rejoindre les bureaux de la France Libre. En Angleterre elle rejoint la Direction des opérations spéciales (SOE) et fut envoyée en mission en France pour le SOE. Durant neuf mois elle enchaîne les actions clandestines dangereuses et lors de l’effondrement du réseau fin juin 1943, elle fut arrêtée par les Allemands. Elle mourut à 24 ans dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace.
Faye Schulman
Faye Schulman est une photographe polonaise. Elle fut l’une des seules à photographier la lutte en Europe de l’Est durant la seconde guerre mondiale. Sa famille est morte dans un ghetto au début de la guerre et elle fut recrutée par les nazis pour travailler en tant que photographe. Mais après avoir photographié une famille dans une fosse commune, profondément choquée, elle décida d’immortaliser les atrocités commises pendant la guerre et le fera dans tous ses différents postes, notamment lorsqu’elle sera infirmière au sein d’un groupe de rescapés polonais. Ses photos demeurent des témoignages précieux et rares des horreurs de la guerre et de la résistance.
Nancy Wake
Surnommée « la Souris Blanche », Nancy Wake est une figure australienne de la Résistance en France. Elle a rejoint le le réseau d’évasion Pat O’Leary, et aida Ian Garrow, un officier britannique, à s’évader de la prison de Mauzac. C’est à cette période que la Gestapo la surnomme la « Souris Blanche » , ne connaissant pas son identité. Capturée, torturée puis relâchée par les allemands n’ayant toujours pas réussi à savoir véritablement qui elle est, elle finit par rejoindre le SOE, et enchaîna les missions en tout genre : sabotage, envoi de messages radio, attaque de local de la Gestapo. Y en a qui ont peur de rien.
Virginia Hall
D’origine américaine, cette résistante est devenue agent de renseignement pour le SOE. Pendant 15 mois, sous la couverture d’une journaliste du New York Post, elle est chef d’un réseau sous le nom de code « Germaine ». Elle collecte et transmet des renseignements et aide la résistance française. Elle fait plein de trucs : accueillir des agents de passage, transmettre des rapports à Londres émanant des chefs de la résistance française, coorganiser des évasions spectaculaires, dont celle de onze agents de la section F du camp de Mauzac le 16 juillet 1942. À la fin de la guerre, elle rejoint la CIA et devient l’une des premières femmes de l’organisation. La classe.
Comme dit un proverbe corse « le courage ne se vend pas à l’auberge ».
À méditer.
Sources : History Collection, Up Worthy