Diriger une grosse compagnie demande de l’aplomb, de la determination et une tasse de café avec marqué dessus « le meilleur patron du monde ». Mais ce n’est pas tout, il faut aussi savoir galvaniser ses employés et les pousser à donner le meilleur d’eux-mêmes sans avoir recours à ce qu’on appelle dans le jargon des lois du travail des « méthodes d’enculés ». Parce que forcer ses employés à dépasser leurs heures, les payer une misère ou tout simplement faire régner un climat de peur au bureau c’est clairement pas les bonnes méthodes. On va voir ensemble une liste des grands patrons qui n’inspirent pas forcément que l’amour chez les gens qui travaillent pour eux.
Martin Shkreli (Turing Pharmaceuticals)
Déjà quand les gens vous appellent « l’homme le plus détesté des États-Unis » vous avez un bon indice pour savoir si vous allez remporter la palme des connards. Vous vous rappelez peut-être du bonhomme, c’est lui qui avait à deux reprises fait augmenter le prix de deux médicaments : le Thiola (pour soigner les maladies orphelines dont le prix avait été multiplié par 20) et le Daraprim (pour les personnes atteintes du Sida dont le prix avait été multiplié par 50).
Ne s’arrêtant pas là, Shkreli avait également acheté un album du groupe de hip-hop du Wu Tang vendu à un seul exemplaire et avait menacé de le détruire. Il avait aussi manifesté l’envie de le faire avec un album de Kanye West et d’empêcher le monde entier de pouvoir en profiter.
Par la suite, plusieurs scandales éclatent, comme celui d’une arnaque basée sur la pyramide de Ponzi qui est l’un des systèmes d’arnaques les plus connus puis une condamnation à verser une lourde amende. Autant vous dire qu’au bureau on ne devait pas parler de lui en bien.
Rupert Murdoch (News Corporation)
Le grand magnat de la presse d’origine australienne pèse clairement dans le game. On pourrait énumérer les trucs que possède le milliardaire, mais ce serait indécent (Fox News et le groupe de la Fox, le New-York post et un tas d’autres journaux dans le monde entier). Le problème c’est qu’on a souvent accusé Murdoch d’influencer politiquement ses journaux, histoire de pas faire trop de tort à ses copains de la classe politique.
Jugé par reporter sans frontières comme l’exemple typique de l’homme « parti de rien pour conquérir le monde« , certains employés ont déjà anonymement déclaré que « la réputation de l’entreprise est bien méritée » puisque « certaines équipes sont très agressives pour promouvoir le point de vue politique de l’entreprise ». Demander à des journalistes de s’assoir sur leurs principes et ceux de la presse en général, c’est pas super coolos.
Elon Musk (Tesla)
Bon, on vous parlait des moves les plus sympas d’Elon Musk, dans lesquels on pouvait quand même trouver de petites pépites. Des employés virés pour avoir tenté de se syndicaliser, des condamnations pour avoir brisé le code du travail, des fausses autorisations de télétravail qui se soldent par des lettres de licenciement… Vous voyez un peu le tableau. À force de faire des déclarations grandiloquentes et des tweets polémiques à répétition on imagine assez bien que les employés doivent un peu flipper leur mère dès qu’ils font un pet de travers, de quoi mettre une ambiance franchement merdique à la cafétéria.
Steve Jobs (Apple)
Quand votre propre fille écrit un bouquin pour dire à quel point vous étiez cruel, vous avez avez réussi votre mission en terme d’éducation. Considéré comme un génie (sympa pour Steve Wozniak, le véritable informaticien de la bande) ou comme un véritable enfoiré par certains employés, Jobs était une figure complexe.
Collègues, partenaires commerciaux, employés… Nombreuses sont les sources qui amènent une image assez négative du personnage. « Il s’attendait à ce qu’on vénère le sol sur lequel il marchait », « il se conduisait comme un parfait connard », bref, chez Apple le sel n’est pas qu’à la cantine. Et en même temps voilà quoi, on devient pas une des figures les plus influentes du monde en offrant des chocolats, il faut un peu remuer ces incapables d’employés en étant condescendant et exigeant, y’a que ça qui marche (non).
Donal Trump (Trump Organization)
Avant d’être « président » des États-Unis, Donald Trump était un homme d’affaire parti de rien. Enfin de rien, de l’immense fortune de la famille quoi. Vous voyez à peu près l’image qui a collé au personnage pendant son mandat ? Donc j’imagine qu’il n’y a pas forcément besoin de vous faire un dessin sur l’image que ses employés peuvent avoir de lui. Et en même temps avoir un gros beauf misogyne en tant que patron eh ben ça doit quand même envoyer un peu et changer de tous ces patrons sympas et respectueux. Au moins lui il trempe dans des affaires de conflits d’intérêts et joue au golf, ce qui est quand même deux cases que tout bon patron devrait cocher.
Patrick Drahi (SFR)
Arrivé dans le top 3 des patrons les plus détestés de France en 2017, Patrick Drahi prouve à plus d’un titre qu’il a sa place dans ce top. Ses employés ne l’aiment pas trop et il le leur rend bien en déclarant par exemple « je n’aime pas payer des salaires, je paye le moins possible » ou encore « Les Chinois travaillent 24 heures sur 24 et les Américains ne prennent que deux semaines de vacances ».
Avec des phrases comme ça on sent tout de suite le patron qui veut le meilleur pour sa boite. Réputé pour virer les plus gros salaires et effectuer des tremblements de terre en interne, certains fournisseurs déclarent aussi qu’il utilise une technique dite « du boa », qui consiste à « étouffer le fournisseur pour renégocier les prix ». Franchement c’est quand même autre chose que vos patrons bienveillants qui vous offrent des viennoiseries.
Delphine Ernotte (France Télévision)
En deuxième place des directeurs les moins aimés par leurs employés en 2017, on retrouvait également Delphine Ernotte. Déjà sa nomination à la tête de France Télévision ne s’était pas faite sans heurts puisque les rédactions de France 3 et France 2 avaient dénoncé le fait que la nouvelle directrice soit élue de manière assez opaque par un groupe de personnes rapprochées. À peine en place, Ernotte avait fait sensation en virant Julien Lepers et en déclarant « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que cela change« . Si les propos ne sont pas spécialement faux, les actions étaient un poil plus radicales et la râle était montée dans les différentes rédactions des chaînes. En même temps franchement les français se plaignent tout le temps aussi, c’est chiant.
Bernard Arnault (LVMH)
Franchement on pourrait dire pas mal de trucs sur l’immense groupe LVMH mais autant laisser la chose à ceux qui le font mieux comme François Ruffin dans le documentaire « Merci patron ! ». Suite au film, le journal « Le Parisien » qui appartient au groupe LVMH avait été interdit d’écrire sur le sujet, ce qui était passé moyen moyen. C’est con parce que derrière, le film et son réalisateur avaient fait la une du prestigieux New-York Times qui décrivait le film comme un « documentaire dans le style guerilla ». Dommage Bernard sur ce coup là, ça fait un peut effet Streisand.
Vincent Bolloré (Canal +, Vivendi, plein d'autres entreprises)
Le meilleur. Le boss. Le champion. Le condor (choisissez l’orthographe qui vous sied). Voilà un homme qui sait comment diriger, et c’est précisément l’une des raisons d’adorer Vincent Bolloré. Un sketch qui passe mal ? Renvoyez donc cet intermittent. Un journaliste sportif qui n’est pas d’accord ? Foutez-le en commentateur de la ligue marseillaise de pétanque. Des employés pas contents ? Installez un climat de peur pour qu’ils n’osent dénoncer celui-ci qu’anonymement. Des marionnettes en latex qui dérangent quelques copains ? Rangez-ça dans les cartons et qu’on n’en parle plus.
Tout réussit au breton le plus célèbre du monde (déso Nolwenn Leroy) et c’est précisément parce qu’il ne se laisse pas emmerder par des gens qui se plaignent du manque de diversité de yaourts à la cantoche de canal. Le grand paquebot de la chaîne la plus iconique de France allait couler, Vincent Bolloré l’a fait accoster sur le cadavre encore chaud de l’humour canal. Bravo champion.
Ok ils n’ont pas forcément les meilleures techniques de team building, mais par contre je peux vous dire que le chiffre d’affaire il est béton.
Sources : CheatSheet, Forbes, Télérama, Sud Ouest.