On dit souvent que partir à Cuba, c’est faire un saut 50 ans en arrière. Mouais, pas sûr qu’il y a un demi-siècle, les mecs galéraient autant que les Cubains aujourd’hui. Voici quelques situations de la vie de tous les jours qui peuvent virer au cauchemar quand on voyage à Cuba.
Se laver à l’eau chaude
L’électricité à Cuba, c’est pas vraiment leur truc. Les coupures de plusieurs heures en journée sont fréquentes, quand ce n’est pas tout le quartier qui disjoncte parce qu’un voisin à malencontreusement croiser deux fils qu’il ne fallait pas. Bref, c’est un peu la roulette russe. Normal, puisqu’on est à Cuba. Quant à l’eau chaude donc, elle n’existe pas. Dans le meilleur des cas, elle sera légèrement tiède grâce à un système bricolé sur le pommeau de douche d’où sort un fil électrique qu’on vous déconseille vivement de toucher avec vos doigts mouillés. L’eau chaude tiède à Cuba, ça se mérite.
Dormir au-delà de 5h30 du matin
A moins de passer votre séjour dans un hôtel all inclusive de Varadero, vous allez goûter aux joies des casas particulares, ou si vous préférez aux chambres chez l’habitant. C’est très sympa et on a rapidement l’impression de vivre au rythme des Cubains. C’est à dire se coucher tard et se lever tôt. Pas parce que vous en avez envie, seulement parce que les fenêtres de votre chambre sont la plupart du temps entièrement en bois et que c’est franchement pourri niveau isolation phonique. Et comme la rue commence à s’animer à partir de 5h30-6h du matin, vous allez découvrir ce que signifie se lever à l’aube.
Se déplacer de ville en ville
Ah les transports à Cuba. Un sacré boxon. En gros, à part les taxis tape-cul qui polluent plus que l’Exxon Valdes en plus de coûter un bras, il n’existe que 2 compagnies de bus pour se déplacer de ville en ville. Malgré l’afflux grandissant de touristes sur l’île, il n’y a rarement plus de 2 départs par jour, autant dire qu’il va falloir jouer des coudes pour parvenir à réserver vote siège. Soit vous le faites via Internet en sachant que seule la moitié des places sont bookables en ligne, soit vous vous pointez dans un bureau de la compagnie au moins 2 jours à l’avance pour réserver votre sésame.
Se connecter au wifi
Il faut savoir que hormis dans les grands hôtels qui disposent la plupart du temps d’un PC connecté à Internet (utilisable contre une valise de pesos, sachez-le), se connecter au wifi à Cuba est un véritable chemin de croix. Un seul satellite fournit l’intégralité du réseau à l’ensemble du pays. Il faut donc choisir son heure pour se rendre en ville et espérer choper le wifi au moment où l’engin passe au-dessus de vos têtes. C’est facile à repérer, il suffit de suivre les centaines de jeunes avec leur smartphone tendu vers le ciel. Préalablement, vous aurez fait la queue une bonne heure au bureau de Poste pour acheter des cartes de connexion à Internet. Elles ne sont pas données et la qualité du réseau vous fera regretter votre modem 56K de la fin des années 90.
Faire ses courses
Ne vous attendez pas à trouver des supermarchés à chaque coin de rue. Ils sont rares, même dans les grandes villes comme la Havane. Surtout, ils sont très mal achalandés et proposent souvent le strict nécessaire, quand il en reste. La plupart des rayons sont remplis avec une ou deux références max. Tant pis pour vous, si ce n’est pas ce que vous cherchiez. Idem pour les magasins de bouche. On vous déconseille les boucheries (non réfrigérées), par contre avec un peu de chance vous trouverez ce qui ressemble à une boulangerie (qui vend aussi souvent des clopes et de l’alcool) et surtout un paquet de maraîchers et de vendeurs ambulants de fruits et légumes. Par contre, avec votre tête de touriste, on vous conseille de négocier serré.
Prendre un taxi sans se faire arnaquer
Les taxis cubains sont la carte postale du pays. De veilles berlines américaines colorées qui vos donneront l’impression de retourner dans les années 50 ou dans un vieux polard de James Ellroy. Sachez quand même, que les taxis sont encore plus des escrocs qu’ailleurs, et la moindre course risque de vous coûter l’équivalent de plusieurs dizaines d’euros. Faites jouer la concurrence et évitez les tacos rutilants qui stationnent près des grands hôtels, ou à proximité des principaux spots touristiques. Surtout, demandez le prix de la course avant de monter, une fois que la voiture aura démarré, il sera trop tard. Dernier détail : si vous réservez un taxi pour vous déplacer d’une ville à l’autre, refusez catégoriquement de payer à l’avance. La dernière fois qu’on a fait ça, notre chauffeur a disparu à mi parcours lors d’un arrêt sur une aire d’autoroute. Et visiblement, c’est une pratique courante (avec le coup de la panne qui vous oblige à finir le trajet dans un camion à bestiaux).
Se faire comprendre lorsqu’on ne parle pas un mot d’Espagnol
Il paraît que le système éducatif cubain n’a rien à envier à ceux des occidentaux. Certes, les Français sont réputés pour être nuls en langue étrangère, mais comparé au niveau en Anglais des Cubains, on fait figure de premiers de la classe. A leur décharge, l’Anglais est un peu la langue de ces salopards d’impérialistes américains. On comprend pourquoi l’Education Nationale rechigne à l’enseigner aux gamins.
Dormir sur des matelas défoncés
Une planche de bois sur laquelle repose un matelas à ressorts qui a fait la révolution ? Bienvenue à Cuba. Et encore, ne vous plaignez pas, il pourrait être infesté de punaises de lit (même dans les hôtels chics de la Havane).
Jongler entre la monnaie locale et celle pour les touristes
Vous vous souvenez de ces candidats aux Présidentielles qui voulaient instaurer une monnaie locale en parallèle de l’Euro ? Une riche idée que les Cubains ont mis en place depuis un paquet d’années, et c’est un sacré merdier. D’un côté, une monnaie touristique le CUC (1 CUC = 1 dollar) et de l’autre la monnaie locale (26 CUP = 1 euro). Autant dire qu’il faut regarder à deux fois la monnaie qu’on vous rend pour éviter de se faire enfler. Autre conséquence de ce système à deux vitesses : tout coûte super cher pour les touristes qui ne sont normalement pas autorisés à payer en pesos cubains. Une chambre pourrie vous coûtera l’équivalent de 30 euros ; un repas lambda 6 à 7 euros. Si vous pensiez passer des vacances de Nabab, vous allez rapidement déchanter.
Faire du change / Tirer de l’argent
Ah les banques cubaines ! Sachez pour commencer que les distributeurs de billets sont rares même à la Havane et qu’entre celles qui ne fonctionnent pas et celles qui n’acceptent pas les CB étrangères, vous allez comprendre pourquoi tout le monde fait la queue des heures pour retirer du cash aux guichets. Reste à savoir s’ils sont ouverts. Car en bons fonctionnaires cubains, ils ne travaillent que quelques heures par jour (2h le matin, un peu moins l’après-midi). Accessoirement, ils ne parlent pas un mot d’Anglais.
Et si on se faisait plutôt un séjour à Cuba en formule all inclusive, entouré d’un troupeau de touristes russes ?