On pourrait croire les récits d'exploration circonscrits à l'époque coloniale. On est surpris de constater que, parmi les disparitions marquantes d'explorateurs, nombreuses sont celles survenues au cours des 50 dernières années. Pour revivre les aventures extraordinaires de l’Histoire de France, on vous donne rendez-vous au Puy du Fou qui cette année met en avant un nouveau spectacle : Le Mystère de La Pérouse !

La Pérouse

Né en 1747, le comte de La Pérouse s’engage dans la Marine royale, où il fait preuve de courage et d’abnégation lors de la Guerre de Sept ans. Il participe également à la guerre d’indépendance américaine et combat contre les Anglais aux Antilles, avant d’être chargé par le ministre de la Marine de mettre sur pied une expédition autour du monde. Aussitôt dit, aussitôt fait : en 1785, il part sur les traces de James Cook à la tête de deux frégates, la Boussole et l’Astrolabe. Ils franchissent le cap Horn, accostent au Chili puis en Australie et se dirigent alors vers le Nord-Est. Ensuite, pas de nouvelles, mauvaises nouvelles. Les deux frégates sont prises dans une tempête et se brisent, vraisemblablement à Vanikoro, en 1788.

Trois expéditions de secours plus tard, on retrouve des restes des épaves. Il faudra attendre les années 1960 pour que celles-ci soient explorées.

Cette expédition et sa fin tragique ont fait grand bruit au XVIII°. A tel point que certaines sources prêtent à Louis XVI ces derniers mots, avant d’être emmené pour être guillotiné : « A-t-on des nouvelles de Monsieur de La Pérouse ? »

Crédits photo (Domaine Public) : Jean-Baptiste Greuze

Percy Fawcett

Militaire de carrière, Percy Fawcett ne venait pas d’une famille suffisamment noble pour obtenir l’avancement qu’il méritait. En 1906, la société de géographie de Londres lui propose de partir dans la jungle amazonienne pour cartographier la frontière séparant le Brésil de la Bolivie. Le succès de l’expédition l’entraîne à repartir à de nombreuses reprises avec, comme objectif plus ou moins avoué, la découverte de la mystérieuse et mythique cité de Z dont il est persuadé d’avoir trouvé des traces. En 1925, Fawcett organise une ultime expédition et emmène son fils. Sa dernière lettre est datée du 25 mai ; ensuite, il ne donne plus signe de vie. Il faudra attendre 1928 pour qu’une expédition de secours soit dépêchée, sans succès. Selon certaines sources, Fawcett se serait enfoncé trop profondément dans la jungle et aurait fait la rencontre d’indigènes agressifs et anthropophages. The lost city of Z, le film de James Gray consacré à sa vie, est très juste historiquement.

Michael Rockefeller

On connait la réputation de la famille Rockefeller dont le patronyme est devenu nom commun en raison de sa fortune avérée. Parmi ses membres, il y avait Michael, jeune explorateur passionné d’ethnologie qui, en 1961, s’est adjoint les services de l’anthropologue René Wassing et a monté une expédition en Nouvelle-Guinée. L’aventure tourne au vinaigre lorsque leur bateau chavire : les guides qui les accompagnaient vont chercher de l’aide et ne reviennent jamais. Rockefeller décide à son tour de gagner la terre ferme pour trouver du secours. Il ne revient pas. Quelques heures plus tard, Wassing est secouru.

Le corps de Rockefeller, 23 ans, n’a jamais été retrouvé. Déclaré mort en 1964, Rockefeller aurait selon toute vraisemblance été dévoré par des anthropophages.

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Il n'a pas souffert, promis

L'expédition Franklin

En 1845, John Franklin et ses 137 compagnons disparaissent alors qu’ils cherchent le passage reliant l’Atlantique au Pacifique dans le grand Nord canadien. Les deux navires de l’expédition sont aperçus pour la dernière fois le 26 juillet, lorsqu’ils croisent un baleinier. Par la suite, ils ne donnent plus signe de vie. En 1848, la couronne d’Angleterre décide de dépêcher des secours, parce que 3 ans sans nouvelles ça commence à faire long. 42 expéditions se succèdent pour retrouver trace des disparus, sans résultat : on retrouve toutefois une note manuscrite du commandant en second indiquant que les navires sont coincés dans la glace et que Franklin est mort en 1847.

Raymond Maufrais

En pleine génération beatnik, un jeune Toulousain, Raymond Maufrais, nourrissait des envies d’ailleurs. Cet ancien scout et résistant voulait réaliser des carnets d’exploration à travers la forêt amazonienne, depuis la Guyane jusqu’à Bélem, au Brésil. Armé de ses carnets, il se lance dans l’aventure en 1950 et disparaît quelque part en Guyane au bout de quelques mois. On ne le reverra jamais. Un Amérindien récupère ses carnets : le père de Raymond, qui organisera 22 expéditions pour le retrouver, les récupère et les publie. On y lit le désarroi d’un garçon confronté à des difficultés bien plus grandes que ce qu’il avait imaginé. Mais on ignore quelle fin tragique lui a été réservée.

Alain Colas

C’est à Alain Colas qu’est consacrée la chanson de Chamfort écrite par Gainsbourg, Manureva. Ancien compagnon de Tabarly, Alain Colas se lance en 1978 dans la course de la toute première Route du Rhum. Déjà victorieux de la transat anglaise de 1972 et détenteur d’un record pour son tour du monde à la voile en solitaire réalisé en 1973, c’est un marin chevronné qui fait partie des favoris de l’épreuve. Sauf qu’en novembre 1978, Manureva, son navire, disparaît des radars. Plus de nouvelle de Colas. Son dernier message radio n’augurait rien de bon : « Je suis dans l’oeil du cyclone, il n’y a plus de ciel, tout est amalgame, il n’y a que des montagnes d’eau autour de moi ».

Les recherches entreprises ne permettent pas de le localiser. Toutefois, le 3 décembre, on intercepte un message de détresse. Mais on ne sait pas où se trouve Manureva. Colas est officiellement porté disparu le 14 décembre.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Gvdmoort

Philippe de Dieuleveult

Animateur vedette de La Chasse au trésor, sur Antenne 2, Philippe de Dieuleveult était aussi (on l’apprendra bien plus tard) un officier de réserve de la DGSE. Une information qui a son importance tant les circonstances de sa disparition sont mystérieuses. C’est qu’en 1985, Dieuleveult se lance dans une grande aventure : la descente du fleuve Congo en rafting. Alors qu’il atteint le barrage hydroélectrique d’Inga, situé à l’époque au Zaïre, il disparaît avec 6 de ses compagnons d’infortune. Refroidis par la dangerosité de l’aventure, certains membres de l’équipe sont restés à terre : ils rejoignent Inga à pied et apprennent que le câble transféré aux autorités pour les avertir de l’arrivée de Dieuleveult a bien été reçu, mais pas forcément transmis à tous les policiers.

Dès lors, la disparition de Dieuleveult paraît louche : s’agit-il d’un accident, d’un assassinat ou d’une bavure ? Les versions diffèrent. Pour certains, Dieuleveult s’est simplement abîmé dans les rapides ; pour d’autres, l’armée zaïroise, mal informée, a pris l’équipe pour des mercenaires et aurait ouvert le feu sur le présentateur ; une troisième hypothèse affirme que le statut d’officier de réserve de Dieuleveult aurait conduit les officiels zaïrois à l’assassiner en toute conscience. On ne saura probablement jamais la vérité.

Crédits photo (CC BY 2.5) : Alaindg

Sean Flynn

Le fils d’Errol Flynn, célèbre pour avoir interprété notamment Robin des bois au cinéma, travaillait comme photoreporter. En 1970, il décide de partir au Vietnam. Flynn n’en est pas à sa première aventure : il a déjà chassé le tigre au Pakistan ou organisé des safaris en Tanzanie. Mais ce coup-ci, tout ne se passe pas comme prévu. Le 6 avril 1970, Flynn disparaît alors qu’il se trouve sur le territoire de l’actuel Cambodge. Selon les témoignages, Sean Flynn et son compagnon, Dana Stone, auraient été capturés par les Khmers rouges. Même si aucune information n’a été transmise aux familles, on estime que ceux-ci ont procédé à son exécution. Flynn a été déclaré officiellement mort en 1984.

Crédits photo : : DR

Donald Crowhurst

A titre personnel, il s’agit de mon histoire préférée. Né en 1932, Crowhurst était un petit chef d’entreprise britannique, intrépide et passionné de voile. En 1969, il se lance dans une aventure folle : participer à une course professionnelle de voile organisée par le Sunday Times. Pour ce faire, il hypothèque sa maison et son entreprise. Il lui suffit de documenter sa course et de la terminer pour se voir remboursé. Sauf que, dès le départ de la course, il rencontre des problèmes techniques énormes. Des problèmes techniques qui peuvent conduire à sa mort, ou à sa faillite. Dès lors, Crowhurst adopte une stratégie plutôt maligne : il ment sur sa position dans ses communications et son carnet de bord, espérant que son arrivée tardive, bien après le peloton de tête, lui évitera que l’on scrute de trop près la véracité des faits qu’il relate. Sauf que, peu à peu, tous les autres concurrents abandonnent et que Crowhurst, selon les fausses informations qu’il a fournies, se retrouve en tête de la course. Peu à peu, l’homme devient fou et terrifié à l’idée d’être démasqué puis ruiné. Il coupe sa radio et se laisse dériver. Puis il disparaît. Selon toute vraisemblance, Crowhurst s’est suicidé en se jetant à l’eau.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Swen Dois

Chris Velten

Il voulait reprendre la route empruntée par Mungo Park en Afrique à l’occasion du bicentenaire de sa mort. Il a disparu en 2003. Chris Velten voulait suivre le fleuve Niger dans l’Afrique postcoloniale, mais c’est à Bamako qu’on a perdu sa trace. Diplôme de zoologie, Velten avait toujours eu le virus de l’aventure, malgré les réticences de ses parents. En juillet 2003, il a cessé de leur écrire des lettres ou de leur téléphoner. Au départ, rien ne semble anormal, mais très rapidement les parents s’inquiètent : ils contactent les ambassades et la police, qui temporise, puis déploie des recherches. On n’a pu retrouver la trace du jeune homme au-delà des 200 km qu’il a effectués après Bamako. Mort ? Enlevé ?

Ce qui est troublant, c’est que 15 ans après les faits, de très nombreux témoignages concordent pour dire que Velten va bien. Il se serait installé au Kenya où il aurait fondé une famille. Mais dès lors, pourquoi couper tout contact ? Et quelle foi donner à ces déclarations ? Mystère mystère.

Sources : Ulyces, Vice, L’Express, Wikipédia

L'aventure ne meurt jamais, et pour revivre les aventures extraordinaires de l'Histoire de France, rendez-vous au Grand Parc du Puy du Fou qui cette année propose un spectacle en immersion inédit : "Le Mystère de La Pérouse !"