Il y a tellement de séries qui sortent chaque année qu’il devient difficile de sortir dans la rue. Cette phrase ne veut rien dire. Ce que je voulais dire c’est qu’il devient difficile de sortir sans entendre parler d’une nouvelle série par des potes, des collègues ou de la famille qui nous conseille un nouveau programme « encore mieux que l’autre série là je t’assure à la fin c’est ouuuuuf vu que le héros il crève ». Vu leur nombre grandissant, certaines de ces séries redoublent d’originalité et proposent des épisodes qui parfois sortent complètement de la trame principale ou du style auquel on est habitué, et c’est de ces épisodes vraiment originaux dont on va parler aujourd’hui.
Warrior (saison 1 épisode 5)
Le showrunner Jonathan Tropper semble vraiment aimer les westerns. Après l’excellente série Banshee qui empruntait déjà énormément au genre, il est revenu avec Warrior, basée sur les écrits de Bruce Lee et qui raconte l’arrivée d’immigrants chinois à San Francisco. Sorte de « Peaky Blinders » version kung-fu, la série offre un épisode complètement hors de l’intrigue principale prenant place dans un vieux saloon au milieu du désert qui part complètement en fusillade version Sergio Leone. Un petit chef-d’œuvre d’action « série B » de qualité pour une série dans la même veine que sa grande sœur : violente, adulte et vraiment efficace.
Atlanta (saison 2 épisode 6)
Parfaitement inclassable, la série Atlanta est fascinante justement dans son changement presque constant de genre. L’épisode « Teddy Perkins » de la saison deux voit le personnage de Darius se rendre dans un manoir pour y acheter un piano. L’étrange vendeur lui annonce alors être un ancien enfant star (clairement inspiré de Michael Jackson) et l’épisode devient alors extrêmement oppressant. Darius y passe un moment bien traumatisant qui frôle parfois l’horreur et qui s’éloigne complètement du ton des épisodes précédents. Une bonne claque.
Community (saison 3 épisode 20)
La liste des épisodes concepts de Community est longue, entre ceux sur le paint-ball ou celui sur un noël en pâte à modeler on pourrait énumérer facilement quelques exemples qui font que cette série comique est tout à fait originale et se réinvente continuellement. Mais l’épisode en jeux-vidéo 2D est particulièrement hors catégorie et nous montre les avatars des personnages évoluer dans un jeu rétro par le biais d’une simulation. Très drôle et très bien fait, il reste l’un des plus originaux de cette série qu’on vous conseille fortement (surtout pour ses trois premières saisons).
South Park (saison 10 épisode 8)
Inutile de présenter South Park qui comporte un paquet d’épisodes concepts assez chouettes (Imagination Land par exemple). L’épisode « Make love not warcraft » est lui tout à fait hors catégorie. Composé d’une bonne partie d’animations du jeu de base réalisées en collaboration avec le studio Blizzard (les créateurs du jeu), l’épisode reste l’un des plus ambitieux et originaux du célèbre dessin animé.
Bojack horseman (saison 3 épisode 4)
Non seulement la série Bojack est une petite merveille beaucoup plus profonde qu’il n’y parait, mais elle nous a en plus offert cet épisode qui s’avère être un véritable chef d’œuvre. Bojack se rend dans une ville sous-marine et l’épisode est par conséquent absolument muet. Pourtant une véritable histoire se met en place et tout est compréhensible sans aucun dialogues. Empruntant les codes du cinéma muet de la grande époque, les vingt minutes tout à fait maitrisées passent à une vitesse folle et on a à peine le temps de réaliser que personne ne parle que c’est déjà terminé. Un coup de maître jugé meilleur épisode de 2016 par le magazine Time quand même.
Barry (saison 2 épisode 5)
Sorte d’ovni du petit écran, la série Barry se place entre thriller et comédie, décrivant la volonté d’un ancien tueur à gages à devenir stand-upper. Lors de cet épisode (sans trop spoiler), Barry se retrouve contraint d’éliminer une cible par un policier, reprenant alors sa « carrière » qu’il avait juré de laisser derrière lui. La rencontre avec la cible est déjà particulière, mais le personnage de la fille de ce dernier amène l’épisode dans un tout autre genre inattendu. Oppressant, haletant, violent… Un épisode qui casse les codes d’une série encore plus inclassable.
Master of None
L’épisode « Mornings » de la première saison de Master of none nous présente l’évolution du couple de Dev et Rachel à travers une succession de matins. On suit donc le couple au réveil dans une succession de scènes se passant du début jusqu’à l’érosion de leur couple. Vraiment original, réaliste et tout à fait efficace, il est l’un des épisodes les mieux notés de la série par ailleurs.
Breaking Bad (saison 3 épisode 10)
L’épisode le plus clivant de la série, considéré comme un chef-d’œuvre par certains ou une preuve que Breaking Bad est pas si ouf que ça pour d’autres, le fameux épisode de la mouche divise. Sans rentrer dans le débat sur cette question, on peut clairement saluer le fait que celui-ci est original et ne ressemble à rien de ce que nous avait montré la série jusqu’ici. Ce huis clos pousse les personnages dans leurs retranchements et offre un prétexte à faire éclater les non-dits. Bon ou mauvais, il reste sans conteste un épisode original.
The Leftovers (saison 2 épisode 8)
Je ne vais même pas essayer de décrire ce que raconte The Leftovers parce que très franchement, bien que j’ai aimé, je ne suis pas réellement capable de dire que j’ai tout compris. En attendant, cet épisode « International Assassin » nous montre le personnage de Kevin arriver dans un étrange hôtel alors qu’il est (potentiellement) dans le coma. Dans ce « rêve » il devient un genre de tueur à gage qui doit éliminer une cible particulière (je garde mes spoils). Cassant absolument tout ce qu’on avait déjà vu dans cette série, l’épisode reste marquant et énigmatique et devient par conséquent l’un des plus originaux de la série.
Wandavision (saison 1)
Pas forcément d’épisodes en particulier puisque tout le show est un concept en soit. Le truc c’est que démarrer directement avec des épisodes complètement originaux peut rebuter le spectateur, mais ceux qui sont allés au bout ont découvert que chaque épisode possédait son propre concept, ce qui avait d’ailleurs alimenté beaucoup de théories sur Wandavision de manière générale. On ne peut donc clairement pas enlever son originalité à cette dernière dans sa totalité.
The Haunting of Hill House (saison 1 épisode 6)
Surprenante, c’est l’un des mots qui peut qualifier cette série et surtout cet épisode « les deux tempêtes » de la première saison. On y suit les personnages évoluer dans deux espaces et deux temporalités distinctes au cours de deux nuits de tempêtes. Ce qui fait l’originalité de cet épisode est le fait que le tout est unifié en deux plans-séquence et qu’on aperçoit tour à tour les protagonistes adultes et enfants pour suivre deux nuits clés de leur histoire. Véritable prouesse technique, l’épisode avait clairement fait l’unanimité et reste le plus iconique et original de la série.
The Wire (saison 4 épisode 1)
Le tout début de l’excellente saison 4 de la non moins excellente série The Wire nous fait suivre une bande de gamins de 10 à 14 ans alors qu’ils vivent le dernier jour d’été avant la rentrée. Déroutant par rapport au reste de la série, ces nouveaux personnages semblent être en décalage avec le reste de l’univers réaliste. Ce petit moment d’insouciance et de « légèreté » (qui reste quand même ancré dans un quartier sensible de Baltimore) pendant lequel ils fabriquent des bombes à eau remplies de pisse est clairement original et permet de découvrir d’une manière différente les protagonistes de cette avant dernière saison marquante.
On pourrait aisément continuer la longue liste et vous pouvez d’ailleurs le faire en commentaire puisque des séries comme Rick & Morty ou les Simpsons auraient également leur place ici.