Sous ses airs de grandes bourgeoises, Lyon sait aussi cultiver ses mystères. Des lieux à l’abri des touristes, qui ne se dévoilent qu’aux plus entreprenants et autres adeptes d’expériences alternatives.
L’Hôtel de Milan de la Place des Terreaux
Planqué dans un immeuble qui ne paye pas de mine, cet hôtel n’accueille plus aucun touriste depuis longtemps, hormis bien sûr ceux qui s’y incrustent le temps d’une visite de courtoisie. Profitez de l’entrée d’un habitant pour franchir la porte d’entrée du 8 place des Terreaux, puis au premier étage, poussez la vitre opaque située dans l’angle. Vous allez tomber sur une sorte de mini cour des Loges en bois, surplombée d’une immense verrière. Bienvenue dans l’Hôtel de Milan, répertorié dès 1847 dans le Guide de l’étranger à Lyon.
Le jardin de l’Ermitage du Mont Cindre
Moins connu que le Palais idéal du Facteur Cheval, le jardin de l’Ermitage du Mont Cintre s’inspire pourtant de la même folie créatrice. A la différence que cette fois, ce fut un moine qui s’y colla (et non un facteur). A partir de 1878 et pendant les 30 années qui suivirent, un certain Émile Damidot va ainsi s’atteler à repenser la déco des lieux. Aux pieds de l’église existante, il va ériger un jardin de rocaille tout droit sorti de son imagination et conçu à partir de cailloux ramassés dans les environs. Le résultat se compose de 5 chapelles, de cavernes et de bassins dans lesquels se noie une végétation luxuriante. En bonus, le lieu offre une vue panoramique sur Fourvière et les sommets alpins.
L’Église désaffectée du Bon Pasteur dans les pentes de la Croix-Rousse
Désacralisée depuis des lustres, cette église du 19ème siècle située dans les pentes de la Croix Rousse est depuis squattée par d’autres illuminés. Punks à chien, Satanistes et urbex de passage ont ici laissé leurs empruntes pas toujours gracieuses, pour un tableau aujourd’hui tout en contrastes. Par contre, on vous prévient, la porte est solidement condamnée et les initiés admettent qu’il n’est vraiment pas évident d’y pénétrer.
La Champignonnière de Caluire
Ces galeries souterraines ont d’abord été construites pour relier deux forts militaires. Laissés à l’abandon, elles furent transformées en champignonnière dans les années 60, avant de retomber ensuite dans l’oubli. Si vous n’avez rien contre l’humidité et une forte odeur de moisi, vous pouvez tenter de visiter ces souterrains et sa soixantaine de pièces réparties sur près de 300 mètres de long. Plus de renseignements auprès de l’association OCRA-Lyon
Les souterrains du Fort de Vaise
Si on peut visiter le Fort de Vaise en surface, ses souterrains offrent une expérience en profondeur encore plus immersive. Le tout est accompagné de commentaires avisés sur l’histoire de ces galeries en réseaux qui parcourent la ville de Lyon, et sur les fameuses arêtes de poissons.
Les arêtes de poisson
Grosse légende urbaine de la ville, ces mystérieuses galeries souterraines auraient été creusées sous la colline de la Croix-Rousse à l’époque romaine. Sauf que les heureux élus à y avoir posé les pieds se font rares et que l’on compte plus de mythos que de réels aventuriers. Seuls quelques urbex et des membres des équipes municipales chargées de cartographier et de sécuriser les lieux, semblent avoir eu la chance de s’y aventurer. Quant à une ouverture au public, elle fait office de fantasme aussi bien pour les Lyonnais, que pour les professionnels du tourisme qui y voient un aimant à business.
Le jardin Rosa Mir
Pas forcément le plus secret des lieux de la capitale des Gaules, mais ceux qui ne connaissent pas encore cette parenthèse créative en plein cœur de la Croix-Rousse adoreront pousser la lourde porte du 87 grande rue de la Croix Rousse et y découvrir un jardin secret de 360 m² digne du Facteur Cheval ou du Douanier Rousseau. Il est l’oeuvre d’un seul homme, Jules Mir qui pendant près de 30 ans (1952-1983) va composer cet espace unique avec les coquillages et les pierres amassées quotidiennement. Ce jardin extraordinaire qui porte aujourd’hui le nom de Jardin Rosa Mir, la mère de son créateur, a été pensé après que celui-ci ait guérit miraculeusement d’un cancer de la gorge. Le lieu appartient aujourd’hui à la ville de Lyon et peut-être visité uniquement le samedi après-midi du 1er avril au 31 octobre.
L'horloge aux Guignols
Vous le savez sans doute, Guignol est lyonnais depuis sa naissance en 1808 des mains d’un certain Laurent Mourguet, marionnettiste de profession. Quant à l’horloge aux Guignols, également appelée Horloge Charvet du nom de son créateur, elle est située au numéro 8 de la rue de la Poulaillerie dans le 2è arrondissement. Tous les quarts d’heure depuis le XIXème siècle, celle-ci se met en scène accompagnée de Guignol, Gnafront et Arlequin, histoire de nous donner l’heure et rappeler à tous les passants que Lyon n’a pas inventé que les quenelles et la poularde demi-deuil cuite dans une vessie de porc.
L'ossuaire de la Crypte des Brotteaux
En 1793, Lyon vit au rythme de la Terreur et des exécutions de supposés contre-révolutionnaires royalistes. Plus de 2000 lyonnais furent ainsi exécutés en un peu plus de 6 mois, que ce soit au niveau de la place des Terreaux, de Bellecour, mais surtout dans la plaine et les marais des brotteaux. Ce n’est qu’en 1819 qu’on rassembla les ossements d’une centaine de victimes afin de leur rendre hommage. Cet ossuaire est aujourd’hui visible dans une crypte située sous la Chapelle Sainte Croix dans le 6è arrondissement. Réservation directement auprès du couvent au 0478243082 (et on dit bonjour ma sœur au téléphone, hein).
La ficelle des morts
A côté de la gare Saint Paul sur la rive droite de la Saône, se trouvait jusqu’en 1937 un tunnel – également appelé Ficelle des morts – emprunté par les corbillards pour remonter les cadavres jusqu’à leur dernière demeure au cimetière de Loyasse (le plus vieux de Lyon derrière la Basilique de Fourvière). Cette voie fut fermée car elle était devenue un lieu un peu trop fréquenté par les amateurs de messes noires et autres célébrations festives. Fermées mais à priori, pas pour tout le monde.
Ça passe aussi par la bouffe alors allez découvrir notre sélection des restaurants insolites de Lyon.
Et si vous êtes déjà blasé par Lyon, bonne nouvelle : plein d’autres surprises vous attendent à moins d’une heure à la ronde !
Source : littlecelt.net