On célèbre aujourd'hui le 20ème anniversaire de la première et dernière victoire d'un club français en Ligue des Champions. Et ce, le lendemain d'une finale 100% allemande, dans ce pays où l'on dit s'être inspiré de notre modèle de formation (dès qu'ils peuvent nous enfoncer les Allemands, ils y vont franchement). Comme on n'a pas réussi à faire un Top 10 des vainqueurs français en Coupe d'Europe, on va plutôt montrer du doigt les mauvais élèves. Coup d’œil sur le palmarès...
- Lyon-Apoel Nicosie, 8eme finale Champions League 2011-12, 1-0, 0-1, T-A-B
On sentait bien que 1-0 à l'aller c'était faiblard, mais pas à ce point. Après les tirs au but, Chypre est en fête et oublie que son voisin grec est ruiné. Aulas nous dira qu'il avait prévenu tout le monde et que l'Europa League l'an prochain sera une compétition merveilleuse. On essaiera d'y croire oui. C'est officiel, Lyon jouera la Champion's League sur playstation l'an prochain avec Saint-Etienne... - Lyon-Werder Brême, 3ème tour de Coupe UEFA 1999-2000, 3-0, 0-4
0-3 à l'aller, il n'y a que le plus bourré des supporters pour lever le nez de sa bière et beugler qu'on leur en mettra quatre au retour. En général, on en rigole, sauf quand c'est vrai. 4% de chances de se faire éliminer, même face à un bon second couteau européen comme le Werder, il fallait vraiment le faire. Et sans prolongations, en plus. Relax, JMA, au moins les Gones ne risquent pas de devenir le pire éliminé ce coup-ci puisqu'ils le sont déjà... - Southampton-Marseille, 1er tour de Coupe des Coupes 1976-77, 4-0, 1-2
Avant RLD, avant Tapie, il y a eu la première grande période bling-bling de l'OM dans les années 70. Voilà donc Marius Trésor et une belle brochette de stars face à un milieu de tableau de D2 anglaise. Avé le retour au Vélodrome, peuchère, c'est même pas un entraînement. Southampton, souvenez-vous, c'est de là qu'est parti le Titanic... Les Saints aussi savent faire l'iceberg : trois buts en cinq minutes en première mi-temps, un péno en seconde, touché coulé. Le retour, même pas un entraînement pour leur équipe B. - Dunfermline-Bordeaux, 1er tour de Coupes des Villes de Foire (C3) 1969-70, 4-0, 0-2
Le championnat d'Écosse, c'est les Rangers, le Celtic, et... euh... c'est cela, oui. Alors pensez-vous, aller affronter un village au nom imprononçable avec l'accent du Sud-Ouest, c'est plié d'avance. Les gars du rugby vous avaient bien prévenu sur le fighting spirit, non ? Ça en fera donc quatre dans la musette, old boy. Et ça, même si le Werder et Lyon sont sur la pelouse, ça ne se rattrape pas. - Strasbourg - MTK Budapest, 1er tour de Coupe des Villes de Foire 1961-62, 1-3, 2-10
Se faire sortir par le MTK ex-Honved à une époque où la Hongrie fait dans le lourd et la France a du mal à battre l'Irlande du Nord, c'est encore dans la norme. Mais prendre la seule tôle à deux chiffres de toute l'histoire des clubs français en Coupe d'Europe, alors là, non. Celle-là, on aurait vraiment préféré qu'ils nous la fassent avant 1918, histoire d'entrer au Top 10 des éliminations allemandes. - PSG-Maccabi Haifa, 1er tour de Coupe des Coupes 1998-99, 1-1, 2-3
Bon alors nous, on est le PSG Canal-Denisot, une C2 et 5 demies européennes d'affilée. Et vous, vous êtes... des macchabées ? Et vous savez battre les Français depuis 93 ? Ah tiens, oui, c'était chez nous au Parc... Comment ça, match nul ? Non mais attendez, 3-2, vous vous prenez pour qui, là ? Et merde, coup de sifflet final... Bon, puisqu'on vous a montré comment faire, on vous file Fernandez pour entraîner votre équipe nationale, ça vous aidera à aller en Coupe du Monde. Sans rancune ! - Bordeaux-Fenerbahce, 1er tour de Coupe des Champions 1985-86, 2-3, 0-0
Cinq mois plus tôt, ils jouaient la Juve pour une demie de C1 restée dans la légende. Qu'est-ce qui pouvait bien leur arriver contre des Turcs qui n'avaient jamais passé l'hiver ? Un csc de Dropsy et deux grosses toiles défensives, voilà quoi. Au retour, le verrou de la Sublime Porte resta bien fermé. Si vous entendez à la télé un homme politique qui ne veut pas de la Turquie dans l'Europe, maintenant vous savez pourquoi. - Vejle - Nantes, 1er tour C1 1973-74, 2-2, 1-0
Les clubs danois en 73, c'est comme les clubs danois en 2012 : si ça passe les tours préliminaires, ça prend un gros carton juste après. Alors je coche la case "qualifié avant d'avoir joué". Tiens, un nul sur leur champ de patates ? Bon, on va leur sortir notre "jeu à la nantaise" à Saupin. Oh joliii ! Ça joue bien ! Y a du beau geste ! Y a aussi du gros balèze dans la surface qui dégage tout ! Oh putain les contres ! Et c'est quoi cet espèce de Viking enragé qui... marque... - Lyon-Maribor, 3eme tour preliminaire C1 1999-2000, 0-1, 0-2
JMA l'a dit : l'OL, c'est l'entreprise foot et la C1 son business plan. Encore faut-il connaître son marché et lui offrir le produit qu'il faut avec le service qu'il faut. La notice technique en slovaque pour un client slovène, c'était sûr de faire tâche. Côté service, la journée portes ouvertes à Gerland était une bonne idée mais n'a pas suffi. Notez quand même qu'ils ont fait encore plus fort un peu après, c'est tout en haut de ce Top. - Saint-Etienne - La Chaux-de-Fonds, 1er tour C1 1964-65, 2-2, 1-2
La Coupe d'Europe, c'est comme la fondue : il ne faut pas perdre son bout de pain dans la marmite. Rigoler doucement au tirage du premier tour qui vous envoie en Suisse, c'est le bâton. Faire match nul à domicile en en prenant deux, c'est le fouet. En prendre deux autres au retour d'un avant-centre de 37 ans frais arrivé de... Paris, c'est dans le lac avec des poids attachés aux pieds. Alors, les Verts, l'Helvétie, c'est comment ? - Marseille-Mlada Boleslav, 1er tour C3 2006-07, 1-0, 2-4
Marseille, c'est là où on fabrique les galéjades. Mlada Boleslav, c'est là où on fabrique les Skoda. Logiquement, ça nous fait donc onze métallos de Bohême profonde contre les invincibles chevaliers blancs. Droit au but ! Au singulier... Eh oui, Skoda, c'est une marque Volkswagen. Ça vous fera donc le traitement à l'allemande au retour. Alors répétez après moi, "rouleau compresseur" en tchèque, ça se dit... - Bonus: Aarhus-Nantes, 1er tour C3 1997-98, 2-2, 1-0
Einstein disait que la folie, c'est faire sans cesse la même chose et espérer un résultat différent. 23 ans après Vejle, le diagnostic est donc confirmé pour les Canaris. On comprend mieux comment ils sont allés chercher Waldemar Kita.
Et vous, vous vous êtes préparés au pire pour Nicosie?