Le peuple n’a pas attendu Beyoncé ou M Pokora pour imaginer des chorégraphies de dingos. Pendant longtemps, chaque région rivalisait de créativité pour créer sa propre danse traditionnelle. Certaines ont même survécu aux années qui passent et continuent de faire tourner les têtes et guincher les foules.
La Farandole en Provence
Il y a la farandole qu’on fait pendant la récré quand on est môme, et LA farandole qu’on pratique depuis des siècles notamment en Provence. Ce serait d’ailleurs la plus ancienne danse traditionnelle française, puisqu’on retrouve des traces jusque sur des fresques de l’antiquité, voire de la préhistoire. Il faut dire qu’il est inutile d’avoir le sens du rythme pour se tenir par la main, tourner en cercle ou en serpentant ici et là, le tout en sautillant comme un cabri.
Les Danses basques
On ne sait pas si vous avez déjà remarqué, mais ils sont très branchés traditions au pays basque. A tel point que pratiquement chaque village dispose de sa propre danse. Et n’allez surtout pas leur dire qu’elles se ressemblent toutes comme deux gouttes d’eau. Ils sont un peu tatillons dans le coin. En fonction du lieu où vous vous trouverez, vous pourrez danser l’agurra, le fandango, l’Ingurutxo, le Gorulari… et plein d’autres danses aux noms imprononçables.
La Maraîchine dans le Poitou (et en Bretagne)
Cette danse est également connue sous les noms de branle et de courante… Elle se déroule en deux temps. D’abord en grands cercles mixtes avec des pas dits de polka, suivis de petits sauts. Ensuite, la danse se poursuit en couples qui se mettent à tourner sur eux-même au rythme de la musique. C’est très sympa, surtout bourré.
La Java à Paris
Dans les années 80, les jeunes parlaient de faire la java pour dire qu’ils allaient faire la bringue… enfin sortir quoi. Mais à l’origine, dans les années 30, l’expression « connaître la java » signifiait « connaître la musique ». A l’époque, la classe populaire inventa une danse censée être le contre-pied de la valse jugée trop sophistiquée et surtout réservée aux bourgeois. On imagina alors une danse qui se pratiquait en couple et si possible très collé-serré, avec les mains du monsieur sur les fesses de madame, qui posait les siennes autour du cou de son partenaire. La magie faisait le reste.
La Bourrée auvergnate
On trouve aujourd’hui cette danse un peu partout en Europe, mais c’est bel et bien en Auvergne qu’elle a vu le jour. Elle se pratique en couple ou en quadrette, c’est-à-dire à 4. Plus qu’une danse de séduction, la bourrée était davantage à l’origine une danse de défi et de complicité, puisque la chorégraphie implique de se frôler sans jamais se toucher… au risque de dégénérer en pogo.
Le Rigodon en Provence et le Dauphiné
Le Rigodon a d’abord fait ses premiers pas (de danse) au XVIIème du côté de la Provence, avant de convertir les Alpes 2 siècles plus tard. C’est alors le gangnam style du coin pendant près de 200 ans. Tous les bals de villages étaient l’occasion de lever la jambe au rythme de l’orchestre. Dans le détail, le rigodon consiste pour chaque femme à se retourner pour faire face à son partenaire, tout en dansant d’un pied sur l’autre et en claquant des doigts, voire en poussant des cris aigus. Puis l’homme et la femme se retournent et répètent le même mouvement avec la personne derrière juste eux. Sympa non ?
La Sautière en Corrèze, Dordogne et Haute-Vienne
Waouh, mais ça doit être vachement bien pour qu’autant de coins en France l’ait adoptée ? On ne va pas se mentir, c’est un peu passé de mode, mais à une époque, cette danse permettait aux hommes de s’affronter sans avoir besoin de faire couler le sang. Ce qui en ces temps reculés, était rare. La sautière était donc ce qu’on appelle une danse de confrontation, au cours de laquelle, chacun rivalisait de souplesse et d’imagination pour réaliser la meilleure chorégraphie. C’est vrai que visuellement, l’émotion vous prend vite à la gorge.
Le Congo en Garonne
Cette danse serait inspirée de celles pratiquées au XVIème siècle à la cour d’Elisabeth II d’Angleterre. Ce qui ne nous rajeunit pas. Le Congo était ce qu’on appelait une contredanse, car elle permettait de casser les codes qui régulaient jusque là les bourrées et autres chorégraphies collectives. Le Congo permettait notamment de changer de partenaire en cours de route, jusqu’à mimer dans certains cas, la poursuite amoureuse. On a bien dit la poursuite, pas le reste.
La danse de la brioche en Vendée
Vous aimez danser ? Vous aimez la brioche ? Vous n’avez aucune excuse pour ne pas vous essayer à cette farandole qui, jadis, célébrait les mariages autour d’une énorme brioche (jusqu’à 20kgs) censée nourrir tous les convives. Il n’était pas rare que l’on fasse grimper la mariée, la mère puis la belle mère sur le plateau sur lequel reposait le pain, et de les porter ainsi à bout de (gros) bras.
Le Cancan... un peu partout
Avant de devenir une danse pour touristes de passage à Paris, le cancan a d’abord séduit les masses populaires au début du XIXème siècle. Cette danse est apparue vers 1822 sous le nom de chahut, sans doute parce qu’elle allait contre toutes les règles de bienséance de l’époque; que ce soit au niveau de la tenue vestimentaire, ou de la chorégraphie. D’ailleurs, la première définition du cancan dans le dictionnaire parle d’ »un délire épileptique qui est à la danse ce que l’argot est à la langue française ». En 1885, le cancan connut sa vraie révolution grâce au Bal Mabille qui ouvrit le premier cours à Montmartre. On connaît la suite.
On danse ?