Le concept de beauté est vraiment très chelou. Être beau ou pas, c'est quand même en grande partie une histoire de chance, et en plus c'est déterminé selon des critères historiques et géographiques. Les mecs considérés comme beaux aujourd'hui auraient été souvent perçus comme laids dans d'autres époques, et inversement. De là à dire qu'on devrait arrêter de dire que tel ou tel mec est "TROP BEAUUU" ou "TROP DEGUEU", il n'y a qu'un pas. Oubliez le six pack les gars, ça ne sera bientôt plus à la mode. Et d'ailleurs, avec notre partenaire HEYME, on vous a concocté une petite vidéo dédiée à la virilité, un autre concept qui évolue très largement en fonction des modes et des époques. (La vidéo est en bas du top !)
Dans l'Antiquité, il fallait être athlétique
Il n’y a qu’à mater les statues de l’époque gréco-romaine pour comprendre ce qui faisait kiffer les gens de l’époque : des corps athlétiques, c’est-à-dire musclés, mais pas trop. Pas des armoires, quoi. Du genre à pouvoir courir un marathon après avoir gagné un combat à mains nues. Finalement, ça se rapproche pas mal des critères de beauté masculins actuels, mais entre l’antiquité et 2020, il y a eu pas mal de changements.
Après la Renaissance, c'est les fringues qui font la beauté
Les standards de l’Antiquité ont plus ou moins duré jusqu’à la fin du Moyen-Âge, mais après on est passé à autre chose. Dans les cours des rois de l’époque moderne (en gros, du 16e à la fin du 18e siècle), pour être beau, il fallait avoir les bons habits, la bonne perruque et le bon make-up bien blanc, comme on le voit dans les peintures qui représentent les rois et autres aristos. La forme du corps importait moins que ce qu’il y avait dessus.
Dans la deuxième moitié du 19e siècle, on aimait les hommes ronds
C’est tellement l’inverse aujourd’hui que ça paraît invraisemblable, et pourtant ça s’explique assez simplement. A cette époque-là, tout le monde ne bouffait pas à sa faim, parce que les denrées étaient insuffisantes ou qu’elles coûtaient beaucoup trop cher. Du coup, les mecs avec une forte corpulence étaient considérés comme ayant une situation enviable et, surtout, assez de fric pour protéger leur famille. Oui, au 19e siècle, on pensait que c’était à l’homme de protéger la famille, ça aussi ça a évolué.
Au 19e, les dandys avaient la cote
Eh ouais, à l’époque, il n’y avait pas que les hommes corpulents qui étaient attractifs, il y avait aussi les dandys. C’est un peu compliqué de les définir précisément, mais en gros, les dandys étaient des mecs à l’allure un peu précieuse, souvent minces, qui aimaient bien se fringuer, qui avaient le culte de la différence et qui méprisaient les valeurs bourgeoises. Ça donnait des gars comme Baudelaire ou Delacroix, délicats, toujours bien sapés, un peu blasés et méprisants, avec des redingotes cintrées et des cannes (ok c’est un peu cliché mais on n’est pas loin de la vérité). Du coup, ce qui comptait n’était pas spécialement leur belle gueule, mais plutôt leur style et leur culture.
Au début du 20e, c'est le retour des muscles
Dès la fin du 19e et au début du 20e, on a commencé à voir des mecs bien baraqués qui avaient leur (gros) succès. La mode était principalement à la force. L’époque était influencée par la recherche des corps tels qu’ils étaient représentés dans l’Antiquité, mais en pratique les physiques étaient plus volumineux. C’est à ce moment-là qu’on a vu émerger les premiers culturistes, comme Eugene Sandow, qui était une méga-star en son temps.
Dans les années 1930-1940, la norme est devenue plus homogène
Avec l’âge d’or de Hollywood, il y a une uniformisation du « beau » et tout le monde veut ressembler aux acteurs célèbres de l’époque, comme Gary Cooper, Henry Fonda ou Rudolph Valentino, des hommes au physique équilibré, légèrement taillé en V, avec les cheveux plus ou moins gominés. L’élégance, c’était au moins aussi important que le physique.
Dans les années 1950, on aimait les rebelles et le cuir
Déjà, le rock a commencé à se pointer chez nous depuis les Etats-Unis, portés par des mecs comme Johnny Hallyday, au style de jeune rebelle. Ça sentait bon la moto, et les vestes en cuir. Puis des figures comme Marlon Brando ont influencé un paquet d’hommes qui se sont mis à jouer les bad boys, cheveux en banane et clope au bec. Le look comptait, mais aussi et surtout l’attitude.
Dans les années 1970, il fallait être original
Aujourd’hui, on a l’impression qu’il faut ressembler un peu à tout le monde pour être beau gosse, mais dans les années 70, c’était tout le contraire. Les gens en avaient marre des canons de beautés uniformisés, et l’ambiance était plutôt à la contestation des normes. C’est là qu’on a commencé à voir des rock stars aux cheveux longs être considérés comme des dieux de la beauté, alors que dix ans plus tôt ils seraient passés pour des marginaux dont il fallait se méfier. Et on n’avait pas besoin d’avoir des gros muscles là, l’avantage était plutôt donné aux corps minces.
Dans les années 1980, les dieux de la beauté avaient des énormes biceps
Ça paraît très cliché et c’est pourtant vrai : dans les 80’s, la mode était à la gym, au bodybuilding et aux marcels qui laissaient apparaître la musculature. Il fallait avoir les pecs et les abdos saillants, le muscle galbé, et si possible quelques veines apparentes. Schwarzenegger venait pourtant de prendre sa retraite de culturiste, mais il a inspiré toute une génération de gros bras.
Aujourd'hui... c'est un peu le bordel
Rien qu’en France, on a du mal à définir les critères de beauté à la mode. Ce qui domine, ça reste les corps grands et athlétiques (mais pas bodybuildés non plus) comme on en voit sur Insta et dans les magazines, mais le style est devenu au moins aussi important. Et pour le style, eh ben c’est aussi le bordel, parce qu’il y en a des tas de différents qui ont tous leur succès, du streetwear type années 90 au costard sur-mesure en passant par les looks sport-chic ou plus androgynes. Bref, nos critères de beauté sont loin d’être fixés, et c’est tant mieux.