L’aviation représenterait à elle seule 5 % des émissions de gaz à effet de serre dues à l’activité humaine. De quoi vous couper l’envie de prendre l’avion pour voyager. Heureusement, les ingénieurs aéronautiques ont bien bossé ces dernières années avec de nouvelles alternatives technologiques pour faire voler les coucous de demain. Après, soyons honnêtes, ces projets ressemblent plus à de la géo-ingénierie peu réaliste au vu de l’urgence climatique…
Le projet MAVERIC d’Airbus
Chez Airbus, on connaît ses classiques. Au point de refiler le nom du personnage de Tom Cruise (Maverick) dans Top Gun à un des projets d’avions du futur les plus ambitieux de la maison. Cette aile volante pourrait, si elle fait ses preuves, révolutionner la façon de concevoir les avions. Avec sa forme d’avion furtif, le Maveric pourrait réduire de 20 % la consommation de carburant grâce à ses propriétés aérodynamiques. Gaulé comme un avion de chasse, ce coucou accueillerait jusqu’à 200 passagers en plus du personnel de bord !
Un avion qui vole grâce à du kérosène synthétique (imaginé par les nazis)
La compagnie allemande Lufthansa miserait sur la mise au point d’un kérosène non fossile capable de réduire de 80 % l’empreinte carbone de ses avions. Pour y parvenir, les chercheurs sont partis d’un vieux procédé chimique utilisé par les nazis dans les 30 et 40 pour obtenir de l’essence synthétique à partir de charbon. La nouvelle version utiliserait (attention, branchez vos cerveaux) « l’électrolyse de l’eau pour séparer les atomes d’hydrogène et d’oxygène, qui peuvent alors être recombinés avec des atomes de carbone puisés dans l’air, pour constituer un carburant qui sera neutre en carbone. » (c’est bon, vous pouvez déconnecter vos neurones). A terme, les avions utiliseraient la même quantité de carburant, mais ce dernier serait beaucoup moins polluant. Par contre, une hausse moyenne de 60 % du prix du billet pour les passagers serait à prévoir.
Un aéronef à décollage et atterrissage vertical (VTOL)
Ces petits appareils hybrides ou électriques pourraient voir le jour à horizon 2024, notamment lors des JO de Paris avec des taxis-volants qui permettraient de transporter jusqu’à 4 personnes depuis les aéroports jusqu’aux différents sites de l’événement. Et c’est une société française qui développe actuellement cette solution à la fois pratique et peu polluante. Les Américains de Transcend Air planchent également sur cette technologie VTOL (Vertical Take-Off and Landing) avec le Vy400 un appareil hybride entre l’avion et l’hélicoptère, capable d’atteindre une vitesse de croisière de 650 km/h, de quoi rallier Boston à Manhattan en 35 minutes, ou Los Angeles à San Francisco en une petite heure.
L’E-Fan X
Cet avion au nom de ventilateur est un des premiers projets à viser le transport d’une centaine de cobayes passagers. L’objectif annoncé est de développer un quadriréacteur hybride et de remplacer un des 4 moteurs thermiques par un moteur électrique… puis de vérifier si ça vole ou pas. Un deuxième moteur électrique pourrait alors être installé. Le premier vol initialement prévu pour 2020, devrait finalement avoir lieu l’année prochaine.
L’avion à hydrogène Zéro émission
L’avantage des moteurs à hydrogène, c’est qu’ils sont non polluants car ils n’émettent que de la vapeur d’eau. Problème, l’hydrogène nécessite un espace de stockage à bord des avions 4 fois supérieur à celui du kérosène classique, sans parler du fait qu’il doit être liquéfié à -250 degrés dans des réservoirs crygéniques. Une vraie galère à caser dans les avions actuels (où le carburant est stocké dans les ailes). A priori, Airbus semble avoir la solution et pourrait sortir plusieurs modèles d’avions de ligne à hydrogène à horizon 2035.
Un avion biomimétique inspiré des plumes d’oiseaux
Nom de code : Bird of Prey ! En plus de turbopropulseurs hybrides capables de réduire la consommation d’énergie d’un tiers par rapport aux avions actuels, cet appareil s’inspire des ailes d’oiseaux tels que le pigeon parisien l’aigle et le faucon. Des « plumes » déformables et orientables, réalisées en matériaux composites équipent l’extrémité des ailes. Une IA embarquée serait capable de gérer en temps réel leur orientation et les déformer si besoin afin de conférer à l’ avion une maniabilité et une stabilité à toute épreuve, y compris dans des conditions météorologiques très difficiles.
Un avion 100 % électrique (et à hélices) de la NASA
La NASA a présenté en 2020 son nouveau prototype d’avion 100 % électrique. Bon pour le moment, ce n’est rien d’autre qu’un avion en papier puisque personne ne l’a jamais vu voler et qu’il n’existe que sur plans. Ce qu’on sait, c’est qu’il sera à terme équipé de 14 moteurs et de 6 petites hélices situées le long des ailes qui serviront pour le décollage et l’atterrissage. Les ingénieurs ont prévu de pouvoir les rétracter en vol afin de limiter la prise au vent. Un moteur électrique de croisière est prévu à l’extrémité de chaque aile, alimenté en partie par l’énergie générée par les tourbillons d’air à cet endroit de l’avion. A terme, le X-57 pourrait voler jusqu’à 4200 mètres d’altitude, à une vitesse de croisière de 276 km/h, avec une autonomie d’environ 160 kilomètres.
Le E-Taxiing
Le E-Taxiing est à l’avion ce que le moteur électrique est la voiture hybride actuellement. L’idée est d’équiper les gros avions de batteries électriques placées dans le train d’atterrissage, capables d’alimenter le moteur lorsque l’avion est au sol et doit rouler jusqu’à la piste de décollage, ou aller gentiment se garer à l’arrivée. Un peu comme le moteur électrique d’une voiture qui se met en marche à basse vitesse avant de passer le relais au moteur thermique lorsque le chauffeur souhaite accélérer.
Le retour du ballon dirigeable (à moteur)
Plus écolo que les avions de ligne, le ballon dirigeable nouvelle génération pourrait bientôt prendre son envol, notamment dans le fret avec une capacité de transport de marchandises pouvant grimper jusqu’à 250 tonnes par voyage. Pour cela, les constructeurs ont vu grand avec des gabarits XXL. Par exemple, le modèle made in France Flying Whales en forme de baleines géantes, pourrait atteindre les 154 mètres de long, 42 mètres de hauteur et 60 mètres de large ! Vitesse de pointe annoncée : 100 km/h. Ci-dessous, le modèle britannique de la société Varialift.
L'avion solaire totalement éclypsé ?
Solar Impulse a prouvé dès 2016 qu’il était possible de faire voler un avion alimenté uniquement grâce à l’énergie solaire. Mais la technique utilisée a déjà affiché ses limites : une vitesse maximale de 45km/h et une envergure d’aile gigantesque pour embarquer suffisamment de panneaux solaires afin de faire voler l’appareil et son unique passager. Selon le créateur de Solar Impulse, l’avenir de l’avion solaire de tourisme a sérieusement du plomb dans l’aile, au contraire de l’avion électrique alimenté au sol par des énergies renouvelables.
En attendant de voir décoller ces projets, on peut toujours voyager écolo grâce au train !