Vous connaissez surement les attractions pour touristes pas très éthiques qu’on voit partout à travers le monde : monter à dos d’éléphant, visiter les tombeaux égyptiens ou caresser les tortues. On parle ici d’attractions qui maltraitent les animaux et c’est vraiment pas cool (ne faites pas ça). Ce qu’on oublie très vite, c’est qu’il existait des attractions bien plus horribles il n’y a pas si longtemps. Entre le XIXème et le XXème siècle, les droits des humains comme des animaux n’étaient clairement pas respectés et cela a donné des divertissements vraiment atroces.
L'emprisonnement de Geronimo
Tu as sûrement déjà entendu parler de Geronimo, un grand leader Apache qui a vécu dans les années 1850. Pour venger sa famille assassinée et protéger ses terres, Geronimo et sa communauté de native americans ont lutté contre l’invasion du Mexique et des Etats-Unis pendant des années de guerre. En 1886, Geronimo est finalement capturé et emprisonné au Texas, puis à Fort Pickens en Floride. Dans tout le pays, de nombreuses personnes avaient entendu parler de Geronimo et des native americans, décrits par les autorités comme des ennemis cruels et assoiffés de sang. Des riches entrepreneurs ont alors imaginé l’idée de transformer la prison en attraction touristique : des curieux étaient prêts à payer cher pour voir ce criminel derrière les barreaux. Le projet est lancé et Geronimo passe ses journées à faire le clown pour les touristes et retourne le soir dans sa cellule. Humilié et épuisé, Geronimo est réduit à l’esclavage pendant des années.
Les Freak shows aux Etats-Unis
Entre le milieu d’une XIXème siècle et le milieu du XXème siècle, une nouvelle catégorie de cirques fait fureur aux Etats-Unis et s’exporte quelque peu en Europe : les Freak Shows. Le but de ces représentations est de mettre en avant des personnes ayant une particularité physique dite « impressionnante ». On y voyait souvent des personnes avec une pilosité importante, une taille disproportionnée (des gens très grands ou très petits), des jumeaux siamois, des personnes amputées ou nées avec un membre manquant mais aussi des personnes malades : anorexiques, souffrant de microcéphalie… Bien souvent, les familles abandonnaient leurs enfants nés avec un handicap en les offrant à ces freak shows qui les exploitaient toute leur vie.
Les femmes qui ne mangent jamais
A la fin du XIXème, une nouvelle expérience scientifique se démocratise : laisser des femmes mourir de faim pour tester la résistance du corps au manque de nourriture. Une de ces femmes, Joséphine Marie Bedard, a passé la plus grande partie de sa vie alitée et prétendument sans jamais manger. Cette expérience est devenue une attraction touristique et de nombreuses personnes s’attroupaient pour voir les femmes qui ne mangeaient jamais. Il est évident que ces femmes profitaient de l’inattention des visiteurs pour se nourrir et des journalistes ont voulu prouver que toute cette expérience n’était qu’une arnaque destinée à récolter l’argent des touristes. Néanmoins, des médecins se sont également intéressés à leur cas et forçaient les jeunes filles à s’affamer des mois pour tenter de repousser les limites du corps humain.
Le jardin d'acclimatation
En 1852, la transformation du bois de Boulogne entraîne la création du jardin d’acclimatation au nord ouest de Paris. Des animaux sauvages comme des girafes, des kangourous et des ours y sont exposés pour le plus grand plaisir des parisiens. En 1870, c’est le début de la guerre franco-allemande et le jardin ferme ses portes. L’hiver est particulièrement rude et les derniers animaux, dont deux éléphants, sont abattus pour nourrir la population. Quelque années plus tard, le parc rouvre au public avec un nouveau concept d’expositions : les « exhibitions de sauvages ». Des villages entiers d’êtres humains venant d’Afrique et d’Asie du sud sont enfermés dans le parc pour être exposés au public. Bonne ambiance comme toujours.
L'exposition universelle de 1958
Comme dans le jardin d’acclimatation, on a pu voir un « village de sauvages » à l’exposition universelle de 1958. Ce zoo humain était une reconstituions d’un village congolais avec des figurants africains vivant au milieu de l’exposition. Le but du projet était de montrer les aspects positifs de la colonisation mais également d’afficher la suprématie des occidentaux sur les populations africaines. Contrairement aux autres zoos humains qui existaient 60 ans auparavant, les figurants étaient libres de partir et c’est ce qu’ils ont fait quand les touristes ont commencé à leur jeter des bananes à travers la clôture.
La calvaire de Floyd Collins
Floyd Collins était un explorateur américain dont la principale activité était de découvrir des grottes et des cavernes inexplorées, bien souvent pour en faire des visites touristiques. En 1925, Collins découvre une nouvelle grotte et se retrouve coincé à l’intérieur alors qu’il l’explorait. Rapidement, les badauds se sont attroupés pour voir ce dont il était question et le calvaire de Collins est rapidement devenu une attraction. Pendant quatre jours, des sauveteurs lui ont fait passer de l’eau et de la nourriture jusqu’à ce qu’une chute de pierres referme la grotte. Collins est resté deux semaines de plus bloqué dans la grotte avant de mourir de soif et d’hypothermie. Autour de la grotte, les touristes s’amassaient de plus en plus nombreux, on trouvait même des stands de nourriture, des jongleurs et autres attractions payantes.
La femme qui ne pouvait pas rire
AU début du XXème siècle, le Théâtre Victoria de New York est tenu par William Hammerstein qui développe de nombreux spectacles. Son attraction principale à l’époque est une femme noire nommée Susan Kelly qui avait la particularité de ne jamais sourire ou rire. AU fil des années, Hammerstein promettait d’offrir de plus en plus d’argent à celui qui parviendra à faire rire Kelly. Des artistes se déplaçaient pour faire toute sorte de numéros devant des spectateurs hilares qui payaient leur place, tout cela dans le but de faire rire la pauvre Susan Kelly. Hammerstein s’enrichissait et personne n’a jamais gagné le gros lot pour une bonne raison : Kelly était atteinte de paralysie faciale.
L'histoire de Jerome de Sandy Cove
En 1863, un enfant de huit ans découvre un homme échoué sur la plage au Canada. Cet homme est amputé des deux jambes au-dessus des genoux et la blessure a parfaitement cicatrisé. L’homme ne dit que trois mots : « Jerome », « Columbo » et « fretto » qui signifie « gelé » en italien. Sans autre piste, les villageois décident de la baptiser Jerome et le confient à une famille qui accepte de s’occuper de lui. Jerome devient rapidement une attraction : un homme « sauvage » qui ne sait pas parler et n’a plus de jambes, ça intrigue la population. La famille d’accueil de Jerome décide alors de faire payer les visites et expose l’homme devant leur maison comme un animal de cirque. Par manque d’argent, la famille ne peut garder Jerome et il changera régulièrement de famille d’accueil jusqu’à sa mort en 1912. Personne n’a jamais su d’où venait réellement cet homme et ce qui lui était arrivé.
Si tu veux te remonter le moral après ce top un peu déprimant, tu peux découvrir quelle Totally Spies tu es ou qui tu es en fonction de ton menu McDo (oui, ça n’a vraiment rien à voir).
Sources : Smithsonian – Wikipedia – Fasting: An Exceptional Human Experience – Wikipedia – Wikipedia –