Ce qui est bien en école de commerce, c’est qu’on apprend toute sorte de techniques pour niquer les autres. Ce qui est encore mieux, c’est qu’on appelle ça de la négociation, comme ça c’est pas négatif, il n’y a pas de honte à les utiliser. Rien que pour vous, qui êtes dotés d’une curiosité malsaine, je vais vous révéler quelques unes de celles que j’y ai apprises.
Il y a un point commun à à peu près toutes ces techniques : il faut bien observer et être à l’écoute de son interlocuteur, pour pouvoir bien le niquer par derrière en scred.
Le faux choix
Bien perverse, cette technique permet de prendre une décision à la place de son interlocuteur tout en lui faisant croire qu’elle vient de lui. Par exemple, ne dites pas « ça vous intéresse ? » mais « vous en prenez un ou deux ? ». Ne dites pas « Vous êtes disponible pour un rendez-vous ? », mais « Vous préférez un rendez-vous le mardi ou le mercredi ? ». Bien plus efficace qu’on ne pourrait le penser, cette technique fait cependant de vous une grosse fourbasse, donc à vous de voir si vous avez pas de race.
Le "petit service"
Est-ce que cette technique est encore pire ? Probablement, puisqu’elle vise à exploiter la générosité des gens, ce qui est finalement assez peu honorable. Si vous avez un gros truc à demander à un de vos potes, et que vous pensez qu’il ne va pas accepter, commencez léger, puis enchaînez avec le gros truc à demander. Par exemple : « Yo, ça te dérange pas de donner à manger à mon chat pendant que je suis en vacances ? Et d’être chez moi toute la journée demain, j’attends un colis ? Et d’en profiter pour me faire les carreaux ? ».Bon, je grossis le trait, mais c’est l’idée.
Concession = contrepartie
Dans le cas d’une vraie négociation, pas comme au point précédent, il va falloir montrer les dents. Ne faites jamais de concession sans une contrepartie de l’autre côté, sinon vous vous faites clairement bolosser, et ce n’est pas l’objectif ici. Il faut juste faire gaffe à lâcher des trucs auquel tu ne tiens pas vraiment et qu’il a l’air de vraiment valoriser, que tu auras identifiés si tu es une vraie fouine et que tu l’as bien observé et écouté.
Faire jouer la concurrence
« Ecoutez, vous êtes bien gentil Monsieur Ferrari, mais je ne vois pas ce que vos voitures ont de plus que celles de Monsieur Renault, beaucoup moins chères par ailleurs ». Attention cependant, l’autre peut le faire aussi : « Ecoutez, vous êtes bien gentil Monsieur Relou, mais si ma voiture ne vous plaît pas, je vais la vendre à Monsieur Scumacher, il a besoin d’un véhicule pour aller aux sports d’hiver ».
Hésiter sur tout
Toujours, tout le temps. Rappelle toi que le temps de la négociation, tu as modifié ton état civil pour te nommer Jean-Connard. Même si tu as l’impression de faire une super affaire, hésite. Si t’es trop enthousiaste, l’autre partie risque de voir qu’elle peut te gratter un peu plus. N’oublie pas que tu as potentiellement un autre Jean-Connard en face de toi.
Faire traîner
Si t’as bien maté ton adversaire, et que tu vois qu’il a pas beaucoup de temps, profites-en en revenant sur tous les points de discussion, voire carrément à aller plus loin dans la filsdeputerie en lui posant des questions personnelles pour le faire rager. Si tu fais ça bien, comme il sera pressé d’en finir, il pourrait ragequit et céder à tes demandes.
Y aller au bluff
« Ah désolé, c’est chaud, mais au nom de ma société Pineapple, je vous assure qu’on a presque plus rien en trésorerie, nous ne pourrons donc pas payer plus cher ces enfants qui fabriquent nos téléphones. Mais vraiment, c’est à contrecœur. » Si tu es assez crédible ou que l’autre est assez con, il acceptera tes conditions de peur que tu n’ailles voir ailleurs.
Ne jamais accepter la première offre
Même si elle est satisfaisante, même si vous n’espériez pas aussi bien. A part les gros débilous (et si c’est le cas, vous devriez vous en rendre compte assez rapidement), personne ne donne tout dans la première offre. Donc faites vous plaiz.
Reformuler
J’appelle la politique à la barre sur ce point-là. Cette technique assez simple est très efficace si on a peu d’arguments pour défendre son point de vue : il suffit de reformuler tous les avantages de son offre pour qu’elle ait l’air incroyable. Ça demande un peu de taff, et agir ainsi vous fait perdre 5 points d’honneur, mais c’est très efficace.
Son pendant est encore pire : en répétant le dernier mot de la phrase de votre interlocuteur d’un air interrogatif ou circonspect, ce dernier sera obligé lui aussi de réexpliquer sa pensée, et il n’y a pas forcément pensé. Attention cependant, on est sur de la fourberie de niveau Littlefinger.
Séquestrer la famille de l'autre
Basique, très connue, mais pourtant toujours aussi efficace, séquestrer la famille de la personne avec laquelle on négocie reste un moyen assez pertinent d’arriver rapidement à un accord. A garder dans un coin de la tête.
Allez, partez, négociez, et niquez les bien.