On va vous raconter une triste histoire : y’avait des départements qui étaient à nous à une époque et qui aujourd’hui ne le sont plus. Ou alors on avait des départements avec un certain nom, puis on a décidé de changer leur nom. C’est vraiment une folle histoire, et comme on voit que vous ne tenez plus en place et que vous rêvez de la découvrir, on va vous la raconter de suite. Attachez vos ceintures, ça va secouer sec.
Mont-Terrible - 1793-1800
Préfecture : Porrentruy
Un nom qui claque bien pour désigner un département qui se situait juste à l’Est du Doubs. En 1800, il a été incorporé au département du Haut-Rhin, et 15 ans plus tard, après la défaite de Napoléon Ier, on a refilé le territoire à la Suisse. Depuis on a fait le deuil et on vit très bien comme ça.
Jemmapes - 1793-1814
Préfecture : Mons
On a gagné ce territoire suite à la bataille de Jemmapes, remportée par la toute fraîche République Française face au Saint-Empire romain-germanique (qui prenait, en gros, le territoire de l’Allemagne et de ses pays limitrophes). On l’avait perdu entre 1793 et 1794 parce que les Autrichiens nous l’avaient chippé, puis on l’a définitivement perdu en 1814 quand on a arrêté de dominer le coin.
Zuyderzée - 1811-1814
Préfecture : Amsterdam
Eh oui, on a eu Amsterdam sur notre territoire pendant 3 ans pendant le Premier Empire. Et quand Napoléon s’est cassé la gueule, on l’a perdu. N’empêche que pendant ces trois années, le Royaume de Hollande l’a bien eu dans l’os.
Deux-Nèthes - 1795-1814
Préfecture : Anvers
On l’a eu aussi, la ville des bijoutiers avec son grand zoo. Comme d’hab, ça n’a pas duré une fois que notre Empire a vacillé. Mais Anvers n’est pas directement devenue belge, puisqu’elle a été a fait partie du Royaume des Pays-Bas. Aujourd’hui, l’ancien territoire des Deux-Nèthes est partagé entre Belgique et Pays-Bas.
Ithaque - 1797-1802
Préfecture : Argostoli
Peut-être que tu l’apprendras maintenant, mais on a eu des îles grecques parmi les départements français à cette époque-là. Peut-être qu’on avait des envies de soleil. Reste qu’on ne les a pas gardées bien longtemps, qu’on y reviendra quelques années plus tard, et puis qu’on les laissera à nouveau. Le royaume d’Ulysse, ben il a un peu été à nous à une lointaine époque.
Golo - 1793-1811
Préfecture : Bastia
Avant, le Nord de la Corse, c’était Golo (Golo Kante), et le Sud c’était Liamone. Golo venait du nom du fleuve Golo, et Liamone du nom du fleuve Liamone. C’était pas bien compliqué. Les deux départements ont disparu en 1811 quand on a décidé de les réunir en un seul département qui, assez logiquement, s’appelait la Corse.
Mont-Tonnerre - 1798-1814
Préfecture : Mayence
Encore un de ces territoires qu’on a piqués au Saint-Empire puis qu’on a perdus avec la fin de notre Empire à nous. Pour le coup, Mayence est aujourd’hui une ville allemande. Si vous allez y faire un tour, vous verrez sa jolie cathédrale qui a plus de 1000 ans (c’est plutôt beaucoup) et son musée consacré à Gutenberg, un mec qui aimait bien le papier et les bouquins.
Corcyre - 1797-1802
Préfecture : Corfou
C’est à peu près la même histoire que pour Ithaque, mais on tenait juste à vous rappeler qu’on avait eu des îles grecques. C’est FOU quand même. Vous vous rendez pas compte. DES ILES GRECQUES. Bon d’accord c’est pas si fou que ça mais en même temps si on ne s’émerveille plus de rien alors qu’est-ce qu’on devient, hein ?
Bouches-de-la-Meuse - 1811-1814
Préfecture : La Haye
A l’embouchure du fleuve de la Meuse, sur l’actuel territoire des Pays-Bas, se trouvait le département des Bouches-de-la-Meuse, qu’on avait aussi pris au Royaume de Hollande. On l’a perdu au moment de la première abdication de Napoléon et du traité de Paris. Un bien triste jour. Quoique, on s’en fout un peu.
Bouches-de-l'Èbre-Montserrat - 1813-1814
Préfecture : Barcelone
Voilà, juste pour vous dire que la Catalogne fut, pendant une année, à la France. Ce fut une joie de courte durée. Peut-être que c’est pour récupérer le département que Manuel Valls est parti là-bas.
Finalement on est bien, là, avec nos 101 départements.
Source : Wikipedia