Non content de tuer ses consommateurs à petit feu, l’alcool fout aussi en l’air la planète. Culture intensive, distillation, suremballage et transport : comme toute industrie, celle-ci a un impact non négligeable sur l’environnement. Et on se rend compte que plus un alcool est fort, plus il est mauvais pour le monde.
La tequila
En plus d’être un alcool fort et donc nécessitant une distillation longue et coûteuse en énergie, en plus d’être essentiellement fabriqué au Mexique et d’avoir une empreinte carbone dégueulasse quand on en importe, la tequila est fabriquée à partir de l’agave, une plante dont on aspire la sève dans une opération qui génère des déchets toxiques. Les vinazas, comme on appelle ces déchets, contaminent les sols et les nappes phréatiques. Bref, la tequila, c’est pas écolo écolo.
Le rhum
Même principe ; le rhum est produit loin (aux Antilles pour le gros de la production) et à partir de canne à sucre, dont la culture intensive est mauvaise à plusieurs égards pour l’environnement et d’abord parce que son irrigation entraîne un lessivage massif des terres. Si on ajoute à ça le degré d’alcool, qui tape jusqu’à 70 degrés et nécessite donc de la chaleur, on a un joli cocktail avec du rhum.
Tous les spiritueux
De manière générale, plus un alcool est fort, plus son impact sur l’environnement est négatif. Le fait de devoir chauffer la mixture dans le cadre d’un processus de distillation important rejette du CO2 en quantité. Bref, sur le papier, le gin est plus mauvais pour l’environnement que le vin qui est plus mauvais que la bière. Sauf que.
La bière
Sauf que dans le cas de la bière, une boisson extrêmement consommée partout dans le monde, l’équation est un peu plus compliquée. Pour obtenir 1 litre de bière, on utilise parfois 10 litres d’eau portée à ébullition, et ça use des ressources et de l’énergie (et ça génère des rejets pollués dans les eaux usées). Sans compter qu’il faut ensuite refroidir tout ça, ce qui est souvent réalisé mécaniquement. La fermentation entraîne également des rejets de Co2. Bref, si on ajoute à ça le packaging en petites bouteilles, les étiquettes et évidemment le transport, on a un cocktail explosif. A moins bien sûr de consommer des bières locales brassées de manière équitable.
Le vin
Du coup, le vin pollue moins. Du moins quand on le consomme en France : les filières d’acheminement du vin sont courtes puisque la production est importante dans le pays et que la culture de la vigne n’est pas détestable pour les sols ; du moins en théorie, parce que l’utilisation de pesticides est très mauvaise pour les sols et les nappes phréatiques. Mais si l’on boit du vin obtenu sans pesticides, on ne fait pas trop de mal à la planète.
Le cidre
Par contre, le cidre, c’est vraiment assez safe pour l’environnement ; c’est pas très fort, et ça s’obtient essentiellement en mettant du jus de pomme dans une caisse pendant un moment et hop ça a fait des chocapic. Pas de chauffage, rien : juste attendre. Et comme on trouve quand même des pommes à peu près partout dans le monde, on peut l’obtenir en circuit très court.
Bref, quand un hispter vous dira qu’il veut s’envoyer un whisky japonais avant d’aller voter vert, vous pourrez le remettre à sa place.
Via : Vice, The Guardian