Il est vrai que vous avez bien bu. Et même peut-être plus que ça. Un passage aux toilettes, dès lors, s’impose, afin de satisfaire les besoins bien naturels inhérents à votre condition d’être humain tout autant qu’au niveau de votre degré d’alcool. Vient alors ce moment de solitude extrême, où vous vous retrouvez, l’espace d’un instant, seul avec vous-même, avec vos relents nauséabonds de vodka et de bière, ainsi qu’avec quelques réflexes systématiques de poivrot. Vous les reconnaitrez, sans doute :
- Se remettre un coup de déo
Sauf quand on n’a pas de déo sur soi. Dans ce cas, un désodorisant fera l’affaire. Ou du moins, c’est ce que l'on croit sur l’instant. - Vérifier si notre zizi est toujours là
On ne sait jamais, on a déjà perdu notre portefeuille. - Faire le point sur les personnes hypothétiquement baisables dans la soirée
Et sur celles qui ne le sont définitivement pas. - Se mettre de l'eau sur la figure, pour se ressaisir
L’odeur du vomi, ça se camoufle. À condition de s'asperger littéralement. - Vérifier si les messages marqués au feutre sur le mur ne nous sont pas adressés
Et si ce n’est pas notre numéro de téléphone qui est affiché, à côté du délicat « Je suce pour 10 euros ». - Compter les carreaux de carrelage
Afin de s'assurer que ses facultés motrices fonctionnent encore suffisamment pour pouvoir commander une autre bière. - Rigoler à un truc qui s'est passé il y a 30 minutes
Parce que, tout de même, c’était drôle. - Envoyer un texto à une ex après plusieurs mois de mutisme
Le « Coucou, ça va ? », reçu à trois heures du mat’, fait en général assez bon effet. De même que les cinq SMS du même acabit envoyés dans les minutes qui suivent. - Vérifier 36 fois que la porte est bien fermée
Et que le pantalon est bien baissé. On n’est jamais trop prudent. - S'interroger sur la nature de notre prochaine conso
Maintenant que l'intégralité de l'alcool précédemment ingurgité est vomi, la soif se fait ressentir. La chose est bien légitime. - Parler philosophie avec les voisins de toilettes
Ou de pipi. Ou du fait qu’il ne reste plus de savon pour se laver les mains, et de papier pour se les essuyer. Tout dépend de nos centres d’intérêt en fait. - Dégager son corps de la pisse, du vomi et de la saleté ambiante
Et se relever. Pour éviter d'être ridicule plus longtemps. - Pleurer. À très chaudes larmes
Parce que le rouleau de papier toilette est terminé. Oui, parfois, l'alcool rend triste. Vraiment très triste. - S'entraîner à ne pas être bourré devant la glace
Les deux mains contre le mur pour vous permettre de ne pas tomber, les cheveux ébouriffés et fixés par une épaisse sueur à votre front, les yeux sortis de leurs orbites...Du taf en perspective. Et du monde qui attend derrière nous, pour prendre notre place. - Fermer les yeux, pour se ressourcer
Et sourire. Assez bêtement, il faut bien le dire. - Se rendre compte à quel point la bière fait pisser
Et à quel point on en a bu, de bières. - Chantonner un son des Beatles
Ou de Michel Sardou. Parce que ce sont les seules paroles dont on se souvient, à cette heure-ci. - Nettoyer l’ensemble de la pièce avant de commencer notre affaire
Et vu la manière dont le corps gigote, notre successeur devra sans doute passer par la même étape avant d’envisager quoi que ce soit… - Préparer une très bonne excuse pour rentrer, avant qu’il ne soit trop tard
Parce que Facebook témoignera demain du degré avancé de notre état d'ébriété. Tout comme la rubrique « faits divers » du Parisien. - Appeler à l'aide parce que l'on n’arrive pas à rouvrir la serrure des chiottes
Ou affronter son destin. Et réfléchir calmement à la manière la plus efficace de tourner tranquillement cette maudite serrure.
Et vous, bourré, vous vomissez plutôt aux toilettes ou sur la veste en cuir de vos amis ?
Top écrit en collaboration avec les fabuleuses et irremplaçables Ethellau et Marianne.
Sinon, en vrai, l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Très même. Et interdit si tu conduis. Alors là on rigole, mais si tu veux t'en convaincre, tu peux aller faire un tour ici avec des gens qui savent.