Si la beauté est plutôt subjective, la mocheté, elle, a tendance a mettre tout le monde d’accord. Ou presque. La laideur d’une ville peut-être imputée, au choix, à son architecture, une mauvaise planification urbaine, la saleté, les problèmes environnementaux, la mauvaise gestion des déchets ou la montée de la pauvreté (rayer les mentions inutiles), quand ce n’est pas tout cela à la fois. Vous vous plaignez de vivre à Roubaix, Le Havre, Charleville-Mézières, bref dans les pires villes de France ? Vous devriez pourtant vous estimer heureux : on a recensé les villes les plus moches du monde, en avant le safari de la laideur !
Charleroi, Belgique
Souvent désignée comme la « ville la plus moche du monde », Charleroi truste la première place de ce classement. Désavouée par les belges eux-mêmes, cette ancienne cité industrielle sur le déclin ne peut de toute évidence pas jouer de ses charmes pour attirer les touristes. Qu’à cela ne tienne, de petits malins ont décidé de créer un itinéraire de la laideur, avec comme points d’attraction : l’endroit où la mère de Magritte s’est suicidée, le métro fantôme, la « rue la plus déprimante de Belgique », le sommet d’un terril ou encore une usine désaffectée. C’est aussi en Belgique qu’on trouve les maisons les plus moches. Belgique pays de la laideur ? A méditer.
Pyongyang (Corée du Nord)
La capitale nord-coréenne ressemble à s’y méprendre à une ville de l’ex-URSS. Normal, elle en partage l’idéologie. Et vu le résultat, on pourrait croire que les architectes communistes étaient tous aveugles. Symbole éclatant de la laideur de la ville, le Ryugyong Hotel, cette pyramide monstrueuse qui culmine à 300 mètres de hauteur et dont la construction aurait coûté l’équivalent de 2% du PIB du pays. Il a d’ailleurs été élu « Pire monument de l’histoire de l’humanité » par le magazine Esquire, une distinction dont il se serait peut-être passé…
Pripiat, Ukraine
Pripiat est une ville fantôme, évacuée suite à l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986. Mais même avant d’être abandonnée aux radiations, elle n’était pas franchement une charmante bourgade : construite pour loger les ouvriers de la centrale, elle est une parfaite illustration du style soviétique, avec ses larges avenues anxiogènes et ses bâtiments aux formes austères. À moins que vous ne rêviez de croiser des animaux mutants, vous n’avez absolument aucune raison de vous y rendre.
Détroit (États-Unis)
En proie au déclin économique depuis les années 1950, et officiellement en faillite en 2014, la ville de Détroit s’est progressivement dépeuplée, perdant un quart de ses habitants entre 2000 et 2010. Aujourd’hui, des quartiers entiers sont à l’abandon, vitrines de magasins fermées et maisons vides. Tout est à reconstruire dans la ville d’Eminem, ancienne capitale de l’industrie automobile et symbole de la soul aux États-Unis. Des hordes d’artistes et d’hurluberlus y ont déjà débarqué, ayant trouvé l’endroit parfait pour graffer et jouer du djembé sans emmerder le monde.
Kangbashi (Chine)
En Mongolie intérieure, Kangbashi a été construite comme une extension de la ville d’Ordos, afin d’accueillir les travailleurs des mines pendant boom de l’industrie du charbon. Sauf qu’ils se sont un peu enflammés, à Ordos, et que les biens mis en vente, beaucoup trop chers, n’ont pas trouvé d’acquéreurs. Alors qu’un million de personnes étaient attendues dans ce morceau de ville construit de toutes pièces, seuls 30 000 chinois ont investi les lieux. Résultat des courses, de nombreux bâtiments n’ont pas été terminés, et les rues sont désespérément vides. Cela dit, ça change de Shanghai ou de Pékin…
Le Caire (Egypte)
En dépit de son passé glorieux et de ses indéniables attractions, la capitale Égyptienne et plus grande ville d’Afrique (16 millions d’habitants) n’en demeure pas moins une ville sale et bordélique. Il y a tellement de déchets dans les rues que le gouvernement a abandonné toute idée de les garder propres. Ceux que l’on appellent les Zabbaleen du Caire vivent même du ramassage et du tri de ces déchets, qu’ils stockent dans la ville voisine où ils habitent. Et on ne vous parle pas du smog, omniprésent vu le niveau de pollution. De quoi gâcher vos photos de vacances devant les Pyramides.
Tijuana (Mexique)
Que fait ce lieu qui fleure bon le spring break et la tequila dans le classement des villes les plus moches du monde ? Si la capitale de Basse-Californie attire chaque année des hordes d’étudiants américains venus fêter les vacances en s’imbibant frénétiquement, ce n’est pas pour les charmes de ses ruelles, mais pour sa vie nocturne animée, ses spectacles bien particuliers, ses prix attractifs et sa proximité à la frontière américaine. La montée des conflits liés au trafic de drogues devrait toutefois calmer les ardeurs des spring breakers, qui se rabattent sur Cancun, Acapulco ou la Floride. Ça va, y’a pire.
Jakarta (Indonésie)
Les voyageurs qui s’y sont rendus sont formels : Jakarta, c’est moche et il n’y a rien à faire. Et pompon sur la Garonne, le fleuve qui traverse la ville, le Citarum, serait le plus pollué au monde. Littéralement un égout à ciel ouvert, dans lequel les Jakartanais boivent, se lavent et font leur lessive… La turista, vous avez dit ?
Ciudad de Guatemala (Guatemala)
La capitale du Guatemala est une ville polluée, encombrée et plutôt dangereuse, bref, pas un endroit où passer ses vacances. Avec ses immeubles bancals entassés sur la colline, la ville ressemble à un Jenga géant qui menace à tout moment de s’effondrer. C’est une attraction en soi, mais pas franchement une image de carte postale.
Slums, Guatemala City, Guatemala
Chisinau (Moldavie)
La capitale moldave dispute à Bucarest (Roumanie) le titre de capitale européenne la plus moche : encore des victimes de la domination soviétique. Outre l’architecture stalinienne déplorable, l’état de délabrement des bâtiments et la surpopulation, il faut dire qu’il n’y pas grand-chose à voir ou à faire à Chisinau. Il faut dire qu’ayant accédé à l’indépendance en 1991, après des décennies passées le cul entre la Russie et la Roumanie, la Moldavie n’est pas encore très au point niveau développement du tourisme. D’ailleurs si vous suivez attentivement la photo ci-dessous, vous pouvez pensez que la ville est sympa car les couleurs sont chatoyantes. Mais regardez de plus près et vous verrez la vérité : un parking au premier plan et des bâtiments moches au second plan.
Sumqayit (Azerbaïdjan)
On a rien contre les Soviétiques, hein, mais il faut dire que les types avaient vraiment des goûts de chiotte en matière d’architecture et de planification urbaine. Située au bord de la mer, la ville de Sumqayit était censée devenir le centre névralgique du tourisme dans le pays. Malheureusement, l’occupant a décidé d’en faire une cité industrielle. La production de pétrole et de produits chimiques a conduit à des niveaux de pollution inégalés, entraînant l’explosion des cancers, des malformations congénitales et des mutations génétiques. La ville est d’ailleurs célèbre pour son cimetière d’enfants déformés… Vous avez dit glauque ?
La Oroya (Pérou)
À l’instar des villes de l’ex-Union Soviétique, les anciennes cités industrielles sont quand même très souvent moches. À quelques 175 kilomètres de la capitale péruvienne, l’industrie de la fonderie métallique a fait de La Oroya l’une des villes les plus polluées du monde, à tel point que la végétation n’y pousse plus, ambiance science-fiction/série B/film d’horreur. Ce qui fait réfléchir quand même, quand on sait que la nature a repris ses droits depuis longtemps à Tchernobyl, par exemple.
Norilsk (Russie)
Jackpot pour cette ville de Sibérie qui a démarré avec plusieurs handicaps dans la vie : ville-usine construite par Staline pour exploiter les ressources minières de la région, elle est ensuite devenue un goulag. Elle est aujourd’hui l’une des villes les plus polluées du monde, en plus d’être hideuse avec ses bâtiments aux couleurs surréalistes (jaune citron, sérieusement ?). Et est-ce qu’on vous a parlé des pluies acides et des 130 jours annuels de tempête de neige ?
Brisbane (Australie)
Cette sorte de verrue urbaine tranche avec les merveilles naturelles de l’Australie. Comme toute bonne ville industrielle et portuaire, Brisbane est moche. C’est un patchwork bizarroïde de bâtiments victoriens, d’immeubles en verre ou en béton, qui s’est développé en s’étalant, multipliant les tours sans âmes et les voies expresses fonctionnelles. Mais faut-il vraiment s’étonner de tant de mauvais goût, dans un pays où les habitants mangent de la Végémite au petit-déjeuner ?
Calcutta (Inde)
Calcutta, capitale du Bengale-Occidental, est un petit centre urbain moderne qu’entoure un gigantesque bidonville. Véritable poubelle à ciel ouvert où se concentrent quatre millions et demi d’habitants, elle est également affectée par le smog et les problèmes de pollution de l’eau. Il ne vous suffira pas d’aimer le poulet tandoori pour vous en remettre.
On est sûrs qu’après pareil classement, tu réalises que le bled d’où tu viens est vraiment plein de charme. Au moins elles ne font pas partie des villes où il y a le plus de rats ou des villes les plus froides. On peut pas cumuler tout ce qu’il y a de pire non plus.
Source : Cities Journal