Le PS vient de dévoiler son slogan pour la campagne présidentielle de 2012 : "Le changement, c’est maintenant". On a bien cherché quelques répliques bien senties. Mais l'histoire des présidentielles, en France comme ailleurs, peut s'avérer un puits sans fond de bonnes idées. Et de mauvaises aussi.
- "Du sérieux, du solide, du vrai" (Raymond Barre, 1988) : le capitalisme exacerbé. Le candidat se vend comme un micro-onde. Raymond Barre de rire. Marche aussi avec "Du sérieux, du mou, du gras".
- "Le président qu'il nous faut" (Jacques Chirac, 1981) : enfin... qu'il nous faudra dans 14 ans. Reviens plus tard Jacques.
- "Il faut un président à la France" (Valéry Giscard d’Estaing, 1981) : décidément 81 est un très grand cru. Austère. VGE fait dans l’évidence et va plus loin que son meilleur copain Jacques. Pour lui, non plus, ça ne passe pas. Valérie fera son plus beau discours de Président avec un sobre « Au revoir ».
- "Présider autrement" (Lionel Jospin, 2002) : ici, comprendre « autrement » comme « pas du tout ». Jospin, sûr de lui, se fait sortir dès le premier tour par le Front National. C’est tabou rue Solferino et Lionel en pleure encore.
- "A Chicken in Every Pot. A car in every garage" (Herbert Hoover, 1928) : du poulet, une voiture, une télé. Je suis bien.
- "Pour faire enfin bouger la France" (Alain Madelin 2002) : tiens on l'avait complètement oublié celui là. Il bouge encore ?
- "Nous irons plus loin ensemble" (Jacques Chirac, 1988) : voilà. Encore un petit peu plus loin. Encore un peu. Encore un peu. Là. Parfait.
- "Un président jeune pour une République moderne" (François Mitterrand, 1965) : ça pète ça comme un slogan non ? Finalement t'as bien fait de bosser avec Séguela.
- "I like Ike" (Dwight D. Eisenhower, 1952) : ("I still like Ike", 4 ans plus tard). Mythique, même s'il sonne comme un disque de Rap ou une bande annonce. Sont forts ces ricains. Mais il veut dire quoi au fait à part "aimez-moi ?"
- "Le candidat des maires" (Gérard Schivardi, 2007) : Gérard Schivardi se prétend le candidat des maires. Problème : aucun maire français ne se réclame de lui et certains iront jusqu’à avouer publiquement leur incompréhension. Déclinable à souhait. Le candidat amer, de sa mère...
- "Génération Mitterrand" (François Mitterrand, 1988) : un slogan qui portera le candidat socialiste à un deuxième mandat. Seulement, 88, c’est surtout la génération Bioman.
- "Pour que ça change fort" (Ségolène Royal, 2007) : ça sent bon la campagne avec un slogan presque aussi pétillant que celui de Saint Yorre. Même si depuis 2007, pour Ségolène, ça ne va pas très fort.
- "La relève" (François Bayrou, 2002) : François Bayrou était en 2002 l’homme qui devait départager Chirac et Jospin. Fort de cette posture, c’est avec impatience qu’il attend le coup de fil au soir du premier tour. Le Pen passe au second, Chirac l’appelle et y va franco : » François, je voulais te dire que je t’emmerde ». La relève attendra.
- "Debout la République" (Nicolas Dupont Aignan, 2012) : on est fan. Et s'il peut le faire avec une photo dd'un gros billet en francs comme s'il venait de gagner au loto, on surkiffe.
- "Osez Bové" (José Bové, 2007) : 1,32 % des suffrages exprimés. Un slogan pareil, il fallait oser.
Et vous, vous en voyez d'autres ?