Un rappeur jusqu'ici inconnu au bataillon (le dénommé Abdul X, certainement de la famille de la Paula Abdul) a réussi son coup : un clip fait de bouts de ficelles et un texte agressif bien comme il faut qui fait jaser au Ministère de lIntérieur, qui devrait quand même avoir autre chose à foutre que glander sur Youtube... Bien joué bonhomme ! Mais ne compte pas faire carrière la dessus : retour sur 10 faits darmes qui nont pas longtemps nourri leurs auteurs.
- Billy Ze Kick et les Gamins en Folie (1993)
Mangez-moi, OCB... Les diaboliques Rennais échappent à la justice malgré ces hymnes à la consommation de champignons hallucinogènes et de cigarettes qui font rire. Si OCB fait un tabac (ça, cest fait...), lalbum suivant ne passionnera pas les foules malgré la présence notable de M-. Dernières nouvelles du groupe en 2003 pour une réédition de ses fonds de tiroirs. - Elmer Food Beat (1990)
« Ce que jaime chez Daniela, cest quon peut y mettre les doigts. »... Elmer Food Beat, cest lélégance française dans toute sa splendeur. Avec une poignée de textes grivois, lalbum 30 cm fait un malheur et le groupe chope la Victoire de la Musique pour le Groupe de lAnnée. Ca na pas empêché le groupe de spliter en 1993. Comment faire mieux que Le Plastique, Cest Fantastique ? - Orelsan (2009)
Le « Eminem dAlençon » navait pas tous les atouts de son côté pour se faire un nom dans une scène hip-hop dominée par la région parisienne et Marseille. Mais un bon titre bien polémique, Sale Pute, des associations et une Secrétaire dEtat qui montent au créneau, Orelsan sest fait un nom. Celui du mec que tous les festivals déprogramment. Ca va être compliqué de continuer sur cette lancée. - Stupeflip (2002)
Une super chanson, Je fume pu dshit, plutôt taillée pour circuler entre boîtes email que pour remplir le Stade de France, des prestations en concert qui valait des insultes au public et des passages télé cagoulés comme de vilains Bérurier Noirs... Les mecs de Stupeflip en avait un peu trop fait, et presque tout le monde est finalement passé à côté dun album original. La formation travaille actuellement sur un 3ème disque. - Manau (1998)
Une version « rap » de Tri Martolod dAlan Stivell... Les jeunes ne respectent rien. Cette insulte au rap et à la musique bretonne trouve quand même un bel écho au sein des gens qui nécoute ni lun et lautre, et Manau est couronné dune Victoire de la Musique. Depuis, Manau est passé de 7 membres à un, Martial Tricoche, qui continue à batailler pour nous fourguer un best-of du groupe. - MC Jeangab1 (2003)
Malgré une vie et un parcours assez chaotique, MC Jean Gab1 doit sortir les coups fourrés pour se faire un nom. Le bonhomme a des dossiers sur toute la profession et balance dans Jtemmerde toutes les saloperies qui lui passent par la tête. Le clash avec ses collègues aura une seconde vie en 2007 mais le rappeur aurait certainement voulu quon sintéresse un peu plus à son album autobiographique Ma Vie. - Matmatah (1998)
Les pouilleux de Matmatah nous aurons bien saoulés en cette fin de millénaire avec Lambe An Dro, et le rock un poil bretonnant de leur premier album. Ajoutons à ça un titre qui leur vaudra une amende pour incitation à lusage de stupéfiants (LApologie) et vous aviez les parfaits compagnons de festival. Quand le groupe a voulu se décoller cette tenace étiquette de joyeux fêtards, les ventes ne suivent plus. Séparation en 2007 (quand même...) Et pourtant, cétait un super groupe. - Guesh Patti (1987)
Etienne, poisseuse chanson porno, détronne La Bamba de Los Lobos au sommet du Top 50 avant de se faire dégager par Boys de Sabrina. Lhiver 1987-1988 était torride. Cette performance sexplique peut-être par le clip torride qui accompagnait le titre mais aussi par la production impeccable du morceau, bien ciselé, du beau boulot. Mais il est bien difficile de défendre un projet artistique, même de qualité, quand on sest forgé une image de fiéffée cochonne auprès du grand public. - Licence IV (1987)
Autres temps, autres moeurs... en 1987, un chanson de poivrot agrémenté de samples de tire-bouchons caracolait en tête du Top 50. Difficile aujourdhui davoir le même écho sur les radios, entre un spot de la sécurité routière et un appel au don de lARC. Le groupe na pas fait carrière après ce gros coup mais ce nétait manifestement pas lobjectif. Le 4 juillet 2004 nous quittait Francis Vacher, fondateur du groupe. - Pierpoljak (1998)
Lui aussi, il nous a bien saoulé. Caricature vivante du reggaeman qui a bourlingué dans les îles (et puis un peu en prison aussi...), cet Antoine des temps modernes ouvre lesprit de notre jeunesse et squatte nos stations de radio dans leuphorie de la Coupe du Monde. Il réussira à nous refaire le coup en 2000 avant de vraiment disparaître. Pierpoljak, ça va quand lEquipe de France gagne un trophée. Sinon cest chiant.
Et vous, vous en voyez d'autres ?
Top écrit par alex shirko