Parmi les 50 milliards de trucs qui étaient "mieux avant", il y a le hard-rock. Si aujourd'hui vous ne révélez votre passion pour le metal qu'en de trop rares occasions, il fut un temps où vous assumiez pleinement votre appartenance à la castes des "hardos", ceux qui arboraient fièrement patchs et pantalon serré pour mettre en valeur une paire d'Americana soigneusement degueulasses. Parce que ouais, l'âge d'or du metal est peut-être passé, mais vous l'avez connu, et c'était super :
- Vous aviez recouvert vos cahiers de logos de groupes et autres mascottes
Dessiner Vic Rattlehead ou Eddie était une occupation parfaitement légitime et beaucoup plus intéressante que votre cours de latin, au grand désespoir de vos professeurs. Maintenant, vous avez oublié vos déclinaisons MAIS vous savez faire Snaggletooth de tête. Question de priorités. - Vous faisiez VRAIMENT peur aux vieilles dans la rue
Entre les cheveux longs, le pentagramme et le blouson en jean à patchs, vous ne pouviez être qu'un sataniste, un dealer ou un vilain biker. Ou les 3 combinés. - Plus tard, vous vouliez être roadie, musicien ou disquaire de Hard Rock
Être payé pour écouter du Hard Rock, boire des tonnes d'alcool et se la péter auprès des gonzesses. La classe! Maintenant, vous êtes informaticien. - C'était la guerre avec les fans de rap
"D'abord, le rap, c'est juste des mecs qui parlent vite sur des boîtes à rythmes!" Anthrax vous a fait changer d'avis par la suite, et Faith No More a fini le travail. Au final, vous vous sentez presque désolé de ne pas vous êtres unis avec les rappeurs contre l'immonde électro qui a pris tout le monde par surprise. - On commençait à employer le terme "Metal"
On vous a expliqué que contrairement à avec toujours cru, Hard Rock n'est pas un terme fourre tout qui va de Bathory à AC/DC. C'est à ce moment là que vous vous êtes lancé dans le jeu des étiquettes, le jeu favori des fans de metal. - Vous aviez monté un groupe avec vos potes de lycée
Le prétexte était tout trouvé pour faire acheter des tonnes d'éléments de batterie/pédales d'effets inutiles à vos parents et boire des bières dans le garage d'un des amis sus-mentionnés. Vous avez d'abord cherché un nom cool, vaguement violent et en anglais, puis vous passiez votre temps à jammer sur du Slayer en vous la racontant un peu. Et il manquait toujours un bassiste, bizarrement. - Vous avez emballé sur One ou November Rain
Votre copine n'aimait pas le Metal, mais ça, ça allait, surtout que "Slash est sexy". Vos potes vous chambraient mais ils ont vite capté que ça fonctionnait et ils s'y sont mis aussi. - Les médias parlaient un peu de vous sans vous prendre pour de gros beaufs
Outre la tonne de magazines metal, qui vous fournissait moults posters et vous tenait informé des dernières nouveautés, il était possible d'entendre du Iron Maiden à la radio ou de tomber sur Sepultura en zappant sur Canal. Varg Vikernes défrayait déjà la chronique par contre. - Aller à un concert était une véritable épopée
Pas d'Internet pour centraliser l'organisation. On apprenait dans Hard 'n' Heavy que "Place ici le nom de n'importe quel groupe" passerait à Paris pour tourner le nouvel album, on achetait ses places comme on pouvait, on s'embarquait avec ses potes et un grand frère qui avait le permis en écoutant ce groupe à fond tout le trajet, on se faisait casser la gueule dans des mosh quasiment suicidaires et on dilapidait des dizaines de francs dans le merch comme une groupie de 15 ans ... Mais ce concert là restera toujours "le concert de votre vie". - Vous n'avez jamais compris l'intérêt de votre petit frère pour Korn
Dire que vous l'aviez élevé à Mercyful Fate et Kreator, ce fourbe! Si vous avez suivi avec intérêt l'émergence du death, du black, du doom et de l'industrial, vous considérez le Nu Metal comme simpliste, geignard et indigne de l'étiquette Metal. Mais c'est sûrement parce que vous êtes un vieux con.