Aller au théâtre c’est un peu comme niquer (ah vous vous y attendiez pas à ça hein ?). Enfin niquer quand on est en couple depuis plus de dix ans. On a toujours un peu la flemme, c’est chiant de réserver, faut se mettre en conditions, on est tenté de se faire plutôt un film en mangeant du gras. Et puis une fois qu’on y est, on est content, on se dit qu’on devrait faire ça plus souvent. Voilà, mais le problème avec le théâtre c’est qu’il y a plein d’obstacles qui font que cet art reste destiné aux riches, aux vieux, aux intellectuels (ou se croyant comme tels), et ça c’est caca boudin (personnellement je me place au niveau scato-intellectuel).
Les tarifs abscons
Que tu sois étudiant, chômeur, vieux (de plus de 60 ans), retraité, intermittent, jeune de moins de 18 ans, jeune de moins de 30 ans, au RSA, handicapé, aux cheveux mi roux mi-auburn, que tu choisisses ta place en 1ère, 2ème, 3ème, ou 4ème catégorie, il y a un tarif pour chaque spectateur et un spectateur pour chaque tarif. Du coup, tu sais jamais trop si tu vas raquer 10 ou 80 euros et ça c’est vachement méchant.
Les ouvreuses rémunérées au pourboire
Alors que le théâtre vend ses places du carré d’or à plus de cent euros mais ils sont pas foutus de rémunérer leur personnel eux-mêmes. Bon, d’accord les ouvreurs/ses ne servent pas à grand chose (même si on les aime bien) parce que finalement… il faut l’avouer… très franchement… on est capable de se placer tout seul.
Les places "à visibilité nulle"
Mais qui sont quand même vendues 10/15 €. Bah ouais, WOW tu écoutes le spectacle quand même c’est pas rien. Et si tu fais craquer ton porte-monnaie pour des places « à visibilité réduite » (et non « nulle ») à 30 €, faut pas te plaindre parce que tu as quand même la chance inestimable de voir le spectacle à travers des barreaux.
La spéculation financière des bars des théâtres
N’espère pas manger trois cacahuètes, boire une bière sans bulle ou encore moins ingérer un croque-monsieur pour un prix correspondant à la médiocrité de ces aliments. Les bars de théâtre, en partenariat avec les wagon-bars des trains vivent dans un monde parallèle où la tarification ne répond à aucune forme de logique.
Ne jamais trouver de place pour les bons spectacles
Tu aimerais tant un jour voir un spectacle à la Comédie française… Malheureusement, tu ne savais pas qu’il fallait t’y prendre en 1999 pour espérer avoir une place pour la prochaine mise en scène de Cyrano de Bergerac. SOUFFRANCE & DÉSESPOIR.
Risquer de mourir en tombant du paradis
Le paradis qu’on appelle aussi « poulailler » (mais on évite parce que ça commence à devenir dégradant pour les spectateurs pauvres), c’est le tout dernier étage dans une salle de théâtre à l’italienne. Les placements y sont pourris mais surtout, pour peu que tu aies le vertige, tu y risques tout simplement la mort par chute mortelle. Au moins tu atterriras dans le carré d’or, ultime victoire de ta misérable vie de nécessiteux. YAY !
Moyenne d'âge du public : 95 ans
Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie… Bien qu’elle baisse au fur et à mesure que tu montes les étages, balcon après balcon, corbeille après corbeille, pour atterrir au paradis où se concentrent les étudiants, jeunes chômeurs et parfois quelques SDF… J’ai rien contre les vieux mais quand la moyenne d’âge se situe au niveau de la descente d’organe et du cancer de la prostate, ça semble parfois indiquer qu’on n’est pas à sa place. Malheur.
On nous raconte toujours des histoires alors que c'est même pas vrai MYTHO
A partir de quand dans l’humanité on a commencé à trouver ça super swag d’aller voir des gens et de les payer pour qu’ils nous racontent des bobards ? Plus fascinant encore, quel plaisir tire-t-on de ces réactions bizarres que le théâtre nous procure au niveau de la bouche également appelées « rires » ? Ou ces trucs dégueux qui sortent des yeux que des fois ça fait comme si c’était tout mouillé ?
Les affiches : principale cause de suicide chez les piétons
Parce que les affiches de spectacles sont toujours, toujours, toujours des trucs très très laids. Pourquoi tant de souffrance pour nos petits yeux ?
Les critiques de spectacles ne donnent JAMAIS envie d'aller voir des spectacles
Mais plutôt de s’auto-lapider dans le noir en écoutant de la musique électronique allemande des années 80. C’est con parce que, quand on est un spectateur compulsif, on sait que le théâtre c’est pas chiant, mais allez savoir pourquoi les critiques de théâtre véhiculent une image de désespoir et de mort. A tel point qu’on se demande s’ils ne seraient pas en réalité ligués contre le théâtre et agiraient de façon à lui nuire inéluctablement. SALAUDS.
L'enfer des spectacles trop longs (quand ils sont aussi trop chiants)
Quand tu regardes ta montre après deux heures en espérant entrevoir le début de la fin mais qu’en fait y’a que 20 minutes qui se sont écoulées et que tu commences à te faner de l’intérieur.
Applaudir, c'est relou
Parce que même si on a détesté le spectacle, la convention veut qu’on applaudisse. Parfois jusqu’à trois rappels. C’est l’acte le plus hypocrite sur Terre. Tout ça pour pas vexer, alors que moi, qui m’applaudit moi putain ? Qui m’aime ? QUI ?
Tout ça pour dire que le théâtre peut sembler inaccessible ou prise de tête, mais qu’il faut pas désespérer, le théâtre c’est chouette et c’est pas que des gens tout nus qui se font pipi dessus. Si tu es parisien et que tu veux suivre des conseils avisés (pardonnez cet instant ethnocentrique), tu peux aussi suivre Les 5 pièces comme un guide lumineux, la vie d’wam.