La vie n’est pas toujours très gentille, c’est pourquoi, elle peut se montrer particulièrement cruelle et te propulser dans l’enfer des enfers : la zone blanche. Ton réseau est absent, internet a rendu l’âme. Ton ordinateur et ton téléphones ne sont plus que des boîtes métalliques sans âme et sans vie. Il faut alors trouver de quoi s’occuper. Je dédie ce top à tous les habitants du Gers, de la Meuse, de la Corrèze ou de la Lozère ; à tous les oubliés de la révolution numérique, les handicapés du web et de la téléphonie mobile… On ne vous oublie pas. Tenez bon les amis. (En vrai, on sait que vous pourrez pas lire ce top. Promis, on vous l’envoie par courrier)

Les jeux de société

C’est le moment de renouer avec une activité hyper vintage : le jeu de société ! Alors tu sors les cartes et les plateaux pour des parties enflammées de petits chevaux. Tu redécouvres le monopoly, le bridge et la belote, dans une atmosphère qui fleure bon la camomille et la fin de vie.

Les longues ballades dans la nature

Mais quel est donc cet étrange lampadaire qui brille en haut ? C’est le soleil ! Il y a aussi des choses incroyables, comme de l’herbe, ou des trucs à quatre pattes qui ne sont pas des chats ! Oui, il existe un monde en dehors de ta maison : ça s’appelle la nature. Tu aimerais bien instagramer tes découvertes malheureusement, tu es dans la Meuse et t’es en zone blanche.

Les conversations intenses et profondes sur le temps qu'il fait

En l’absence d’internet tu te vois obligé d’établir une communication avec les autres êtres-humains de ton habitation. Ce qui peut vite donner lieu à des débats passionnants : crampes de hanche et humidité, simple corrélation ou cause à effet ? À l’aide de vos connaissances, vous développerez un texte argumenté pour répondre à la problématique. Vous avez jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Les longs plats à cuisiner

Et on comprend pourquoi il faut deux jours pour fabriquer un cassoulet, parce qu’au XVIIIe siècle, il fallait bien trouver de quoi s’occuper dans la campagne du midi. Alors tu fais des plats trèèèès loooongs à préparer pour bieeeeen occuper ton teeeemps. Vas-y que tu fais fais du bouillon et de la saucisse, à tour de bras, des clafoutis à l’infini… Bref, tu vas faire la cuisine jusqu’à saigner du top chef par les yeux.

La télévision

Tu avais déjà vu cette étrange rectangle dans ton salon sans vraiment y prêter attention. Ça ressemblait à une espèce de tablette géante cheloue qui n’était même pas tactile. À défaut de pouvoir t’en servir, tu l’as laissée dans un coin. Mais tu n’as plus de réseau, plus internet. Tu redécouvres alors ce vestige du XXe siècle. Tu regardes des téléfilms extraordinaires de qualité France télévision, tu prends part à des débats poignants animés par Faustine Bollaert « se reconstruire après avoir été trompée »… Tu t’enfiles tout ce qui passe sur l’écran : Motus, tout le monde veut prendre sa place et les rediffusions de Friends

La souplesse de ton corps

Tu cherches toutes les positions possibles pour capter ne serait-ce qu’un embryon d’internet. Tu te tortilles un peu partout comme un asticot, ce qui te permet de développer d’autres muscles que ceux de tes doigts.

L'espionnage

Regarder ce que font tes voisins s’avère une activité bien plus passionnante que cela en a l’air. Tu te postes devant ta fenêtre comme devant Netflix, et, en vraie Mata Hari des marécages, tu es désormais au courant de tout, absolument tout. Tu ponctues tes observations de commentaires enrichissants de type : « ah, il a mis trois fois de suite son pull jaune, il doit pas être très propre celui-là »

La sieste

Déjà que tu dors dix heures par nuit, encore faut-il occuper tes journées. Alors vas-y que tu fais, deux, trois voire quatre siestes par jours, c’est l’orgie du sommeil, pas de limite. Tu fais corps avec ton lit et tu plonges dans la faille spatio-temporelle du dodo. Avec un peu de chance et un peu de drogue, tu pourras même faire des rêves, c’est-à-dire la version artisanale des séries Netflix. Rêver devient donc une activité plaisante, malgré quelques problèmes de scénarios (tu comprends pas trop pourquoi le KGB enverrait Julia Roberts pour t’empêcher d’aller au supermarché).

Le poids du temps

On dit que la vie est courte, mais en l’absence de tout réseau, c’est fou comme une journée te paraît longue de quatre-vingts ans… Tu vis ta vie sans dialogue et en noir et blanc ; ton regard se perd dans le lointain et une voix d’outre-tombe te murmure « PUTAIN, qu’est-ce qu’on se fait chier ».

Une expérience de mort imminente

Tu avais déjà entendu ces histoires de tunnel et de vie qui défile sans y prêter attention. C’était avant de perdre tout contact avec le monde numérique. Voyant « aucun service » sur ton téléphone et « pas de réseaux disponibles » sur ton ordinateur, ta vie a basculé. Tu as vu la mort te tendre une box internet dans la lumière, et ça fait peur…

Oui, la vie sans réseau, c’est dur.