Le personnel navigant cabine fait fantasmer bien des personnes : être payé pour faire le tour du monde et dormir dans des hôtels jamais dégueu, forcément… Ça fait rêver. Mais je vais vite vous calmer : ceci n’est qu’une infime partie de leur quotidien. En réalité, c’est un mode de vie bien plus dur et éprouvant que vous ne le pensez. Allez-y, je vous en prie, restez donc debout, sur des escarpins, pendant 12h, et gardez le sourire, même devant des voyageurs bien peu courtois ! Je vous regarde.
Pour obtenir l'examen, il faut passer des épreuves de sauvetage
Pour voler, il faut savoir… Nager ! Vous ne vous-y attendiez pas à celle-là, hein ? Eh pourtant, ça fait partie de l’épreuve pratique pour obtenir l’examen. Les hôtesses et stewards doivent montrer qu’ils sont capables de remorquer dans l’eau, sur 25 mètres, une personne munie d’un gilet de sauvetage, après s’être équipé en un temps limité, ou simuler un embarquement dans un canot de sauvetage. Moins de 6/20 à cette épreuve entraîne l’élimination du candidat.
... Et des épreuves liées à la sécurité
Parmi les épreuves pratiques, on retrouve également celle des premiers secours médicaux, puis celle touchant à la sécurité dans les avions. Cette fois, les candidats passent un exercice chronométré de cheminement dans un espace clos enfumé et une extinction d’un feu bas puis d’un feu haut par extincteur.
Au cumulé (natation + sécurité + aspects médicaux), il faut obtenir au moins 12/20 pour se qualifier.
Certaines compagnies dispensent même des formations de défense
Il arrive que les membres d’équipage soient confrontés à diverses situations de crise : des passagers angoissés qui perdent leurs moyens, des voyageurs alcoolisés plus que de raison, des personnes agressives (verbalement comme physiquement),… Pour maîtriser ces situations, à quelques milliers de mètres au-dessus du sol, certaines compagnies font appel à des spécialistes de la sécurité rapprochée pour former le personnel navigant cabines et leurs inculqués quelques techniques d’attaque-défense.
Elles peuvent enchaîner jusqu’à 5 vols par jour
Certes, les hôtesses voyagent plus que nous tous, mais ce n’est vraiment pas de tout repos : elles peuvent enchaîner jusqu’à 5 vols par jour dans les compagnies low cost, et travailler 15 heures d’affilée. Et ce n’est pas tout ! Sur les long-courriers, elles doivent également composer avec le décalage horaire, et assumer une vie sans horaire : elles peuvent commencer un jour à 4h du matin, puis d’autres fois à 19h, embarquer sur un vol de quelques heures comme sur une demi-journée de trajet,… Pas de routine, de la fatigue et du stress.
Les jours fériés n'existent pas
A l’exception du 1er mai qui est payé double, tous les autres jours de l’année sont payés également. Pas de Noël, de fête nationale ou de nouvel an payé double. Des fêtes de familles en solo, payées de la même manière qu’un 4 avril. Ou qu’un 3 juin. Ou qu’un 16 juillet. Ou qu’un… Vous l’avez.
Ils n'ont pas de collègues fixes
Les équipages n’étant jamais les mêmes, les hôtesses et stewards n’ont pas vraiment de collègues avec qui ils peuvent partager leur quotidien. Évidemment, plus la compagnie est petite, plus ils ont de chance de se recroiser en vol. A l’inverse, dans les compagnies nationales qui embauchent près de 20 000 personnels navigants, cela est moins probable.
Ils ont des astreintes
Encore une fois, tout dépend de la compagnie, et de la nature des vols, mais dans tous les cas : les hôtesses ont des astreintes, autrement dit : des jours pendant lesquelles elles sont mobilisables à n’importe quel moment, et sur place en moins d’une heure, pour rejoindre un vol.
En vol, ils peuvent se reposer dans de petites cabines
Sur les vols long-courriers, les hôtesses et stewards ont la possibilité de dormir quelques heures, dans de petites pièces composées de couchettes superposées, uniquement réservées à ce personnel. Selon la durée du vol, ils disposent de 30 minutes à 3h30 de sommeil. Oui, ça ne fait pas énorme.
Les escales peuvent durer de 12h à plusieurs jours
Jusqu’à 7 jours, selon la destination et la compagnie. Dans ce cas, le personnel navigant est logé dans un hôtel par la compagnie pour laquelle il travaille. Le choix du lieu n’est pas anodin : des représentants du personnel veillent à la qualité du repos, l’accès internet, les possibilités restauration, etc…
...D'ailleurs certains hôtels disposent d'un espace de vie réservé aux équipages
C’est ce que raconte cette hôtesse, documentant son quotidien sur TikTok. Il s’agit généralement de grands espaces de vie dans lesquels les différents membres d’équipage peuvent se retrouver pour se reposer, se restaurer et se divertir.
Il y a bien des règles du port de l'uniforme
Chaque compagnie a ses propres règles et uniformes. Les hôtesses et steward ont des consignes précises quant à leur tenue, leur maquillage, leurs coiffures, les femmes ont parfois obligation de porter du vernis et des collants (C’est ce que raconte Claire, hôtesse dans une compagnie nationale française, dans ce podcat, vers 9’50 min). En 2019, la compagnie Virgin Atlantic a décidé d’alléger ses règles et de laisser le choix d’alléger le maquillage et de porter un pantalon à ses hôtesses.
Notez également que d’autres critères physiques entrent en compte : dans la majorité des compagnie, les femmes doivent mesurer entre 1m60 et 1m78, et les hommes entre 1m70 et 1m90.
Elles sont au minimum bilingues
C’est une des conditions principales de recrutement. Il est souvent demandé aux membres d’équipages d’avoir obtenu un score d’au moins 730 à 760 points sur 990 au TOEIC. La maitrise d’autres langues supplémentaires est toujours un plus. Au quotidien, les hôtesses doivent travailler leurs maitrises de langues étrangères pour se maintenir à un excellent niveau.
Les hôtesses doivent surveiller les "passagers suspicieux"
Les agents de bords sont formés pour repérer les activités suspectes. Lorsqu’ils vous saluent à l’entrée de l’avion, ils ne se contentent pas de vous dire « bonjour » en vous souhaitant un agréable vol : ils surveillent. De cette manière, ils effectuent également un comptage manuel des passagers et prennent connaissance de ceux qui auront des besoins spécifiques à bord (voyageurs en situation de handicap, enfants en bas âge, personnes âgées,…)
Vous trouvez que ce métier n’est en réalité pas aussi simple que vous ne l’imaginiez ? Tant mieux. Et vous n’êtes pas au bout de vos peines : y’a aussi un paquet de choses que les hôtesses n’ont pas le droit de faire ! Interdiction d’exclure un passager méchant en plein vol… Pffff, vraiment pas fun.
Sources : l’Internaute, Grazia, Mode Avion, Bored Panda