Talatalatatata talala tatatatata… Talatalatala ta talatala ta talalalala… Il est de toutes les séances de ciné. Il a vu tous les films du monde. Probablement le plus grand cinéphile de l’histoire terrestre et pourtant il trouve le temps de creuser des trous avec sa pioche. Une énigme, un mystère. Quel est son nom ? Et pourquoi sourit-il tout le temps ? Est-ce qu’il se foutrait pas un peu de notre gueule ? Et pourquoi n’a-t-il toujours pas de portable ? Qui est le mystérieux Jean Mineur ? Quel est le secret de son éternelle jouvence ?
Réponses en 10 points.
Il s'appelle Michel Plouffard
Il est né dans le Nord, en plein bassin minier. Son père, Claude Plouffard, travaillait à la mine et le petit Michel, né en 1931, a très vite été confronté à l’univers rugueux des corons, à la peur du coup de grisou. À l’initiative de son père, qui le rêvait mineur comme lui, il a effectué des stages à la mine avant de tenter l’aventure à Paris dans la publicité. Un traumatisme, pour ses parents, mais une chance, pour Michel, qui a réussi à décrocher un rôle auprès des établissements Jean Mineur en 1961. Michel Plouffard a pu s’acheter un appartement sur l’avenue des Champs-Elysées en profitant d’abattements fiscaux et vit aujourd’hui dans le confort. Ses parents sont morts respectivement en 1978 et 1987.
Il a été champion du monde de lancer de pioche en 1957
À seize ans, peu avant de tenter l’aventure à Paris, Michel Plouffard a représenté la France aux championnats du monde de lancer de pioches, organisés à Hambourg. Malgré un échec lors de son deuxième lancer, il est parvenu à rafler le premier prix après la disqualification de son principal concurrent, Piotr Korda, coupable d’avoir mordu la ligne au moment du lancer. Plouffard a établi à cette occasion un record de France en réalisant 1000 points sur la cible lors d’un tir à plus de 200 mètres, record seulement battu il y a quelques années par Jean-Louis Pique aux JO de Barcelone.
Il est consulté pour la rédaction de tous les dictionnaires du cinéma
Non content d’être une figure tutélaire de la publicité, Michel Plouffard dit « La pioche », est aussi un cinéphile d’envergure. Boulimique, il aurait vu, selon certaines sources, « tous les films sortis depuis le début des années 1960 ». Impossible ? Pas forcément : Michel écume les salles de cinéma pour son employeur depuis cette date et assiste à un nombre incalculable de séances. Les éditeurs ont su tirer profit de ce savoir inestimable et sollicitent régulièrement Michel Plouffard pour collaborer aux divers ouvrages publiés sur le cinéma et son histoire. Il a reçu un titre de docteur honoris causa de la Sorbonne pour l’ensemble de son œuvre en tant qu’expert et consultant.
Il sourit tout le temps car il a fait de la chirurgie esthétique
Si Michel ne semble jamais vieillir, ce n’est pas simplement parce qu’il s’abstient de boire et de fumer. Il est de notoriété publique que La pioche a eu recours à plusieurs occasions à la chirurgie esthétique pour conserver un visage juvénile, condition sine qua non de la conservation de son poste. C’est le Docteur Barbizon qui s’occupe de son cas depuis 1980, date de sa première intervention. Botox, légers déridages ; Barbizon, connu pour avoir accompagné d’autres stars dont on taira le nom, a réalisé un travail formidable. Mais la perfection n’est pas de ce monde et la contrepartie à cette éternelle jeunesse tient à ce sourire un peu fixe dont Michel Plouffard ne peut plus, désormais, se départir. En cas de coup de mou, Michel pleure en souriant ; c’est beau, un arc-en-ciel.
Il a deux fois fait l'objet d'une enquête
La première remonte aux années 1960 où son costume, son chapeau et sa pioche lui avaient valu d’être arrêté pour vagabondage par un maréchal des logis avant qu’une intervention de Jean Mineur ne démêle l’affaire. La seconde est plus récente, plus sombre, aussi. Michel Plouffard aurait été accusé par une ouvreuse du cinéma Balzac d’attouchements pendant la séance de cinéma. Après enquête, il s’est finalement avéré que Plouffard était innocent et que le responsable desdits attouchements était un vagabond qui s’était habillé comme lui afin de détourner les soupçons. Michel Plouffard rechigne à parler de ces expériences extrêmement traumatisantes.
Avec Jean Mineur, c'est "à la vie, à la mort"
Michel Plouffard est un fidèle et il ne trahira jamais quelqu’un qui lui a donné sa chance. C’est la raison pour laquelle il voue une amitié indéfectible à Jean Mineur, son mentor, à qui il a plusieurs fois sauvé la vie. Ainsi, c’est lui qui a sorti son ami des griffes d’un boa lors d’une tournée en Amazonie, lui encore qui a accepté de donner un rein quand Jean Mineur a été hospitalisé suite à une grave insuffisance rénale. Entre ces deux-là, l’amitié est plus que fraternelle ; elle est éternelle.
Il a un portable, mais ne le donne pas (plus)
En 2004, Michel Plouffard a décidé de donner son numéro de portable plutôt que celui du standard de sa secrétaire lors de ses présentations cinématographiques. Résultat : une avalanche d’appels, de jour comme de nuit, qui l’ont contraint à modifier son abonnement pour retrouver la paix. Suite à ce harcèlement, Michel Plouffard a préféré revenir à ses anciennes habitudes et c’est sa secrétaire, Corentine Goinfre, qui à nouveau filtre les appels le concernant.
Il ne connaît qu'une seule chanson
Plouffard a beau être porté sur le cinéma, il n’est pas à proprement parler un adepte de la musique. Radio éteinte, il ne se tient jamais au courant des nouveautés musicales et sa culture, en la matière est très limitée ; c’est le moins qu’on puisse dire puisque la seule chanson qu’il conserve à son répertoire est celle qui a été composée en son honneur ! Une lacune évidente mais qui ne l’empêche pas d’avoir la patate : il adore entendre son air siffloté par les autres.
Il possède 23 chapeaux sur mesure du même modèle
Dès 1961, Michel a porté son dévolu sur ce petit canotier bleu fabriqué par une chapellerie spécialisée du XVIIIe arrondissement de Paris. À croire qu’en 60 ans, ses goûts n’ont pas changé puisqu’au fil des années, il a décidé de s’en faire fabriquer d’autres sur mesure malgré la fermeture de son fournisseur original. À noter qu’il conserve dans un coffre fort le tout premier canotier du genre, rapiécé et abîmé, et qui lui rappelle régulièrement le chemin parcouru.
Il est ami avec les plus grandes stars
Stallone, Pfeiffer, Ryan Gosling ; toutes les stars, françaises et américaines, ont déjà été aperçues chez Michel Plouffard qui donne régulièrement des dîners homériques où il convie l’essentiel de son carnet d’adresse. Si la presse n’a jamais été diserte à ce sujet, on prête à Michel des liaisons avec les plus belles filles du cinéma : Ava Gardner, Rita Hayworth et même Catherine Deneuve… Des rumeurs jamais démenties par l’intéressé qui se contente, à l’évocation de ces noms légendaires, de sourire de manière un peu fixe.
Une vie trépidante.