« On est tous le touriste de quelqu’un. Et les touristes ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait » – Lao Tseu
À part les vendeurs de chouchous sur la plage et les propriétaires de boutiques de souvenirs, personne n’aime vraiment les touristes. Ils ruinent tous les trucs qu’on aime, saccagent des paysages préservés et forment des files d’attente interminables. Pourtant, on devient automatiquement touriste quand on quitte son lieu d’habitation et ça, c’est difficile à accepter.
Les cirés jaunes et les marinières
On était bien tranquille en Bretagne avec nos cirés, nos bottes Aigle et nos jolies marinières quand des touristes de la France entière sont arrivés pour nous voler le concept. Aujourd’hui, le ciré jaune est devenu un accessoire incontournable du touriste qui s’est fait pigeonner chez Armor-Lux.
Les rues de Santorin
Si tu ne connais les toits bleus de Santorin que grâce aux packagings des yaourts à la grecque, tu risques d’être un peu surpris en arrivant sur place. Que ce soit en avril ou en septembre, il n’y a pas un centimètre carré disponible pour marcher à son aise et c’est dommage parce que c’était magnifique à la base Santorin.
La ligne 1 du métro parisien
La ligne 1 du métro est la plus chic de toutes parce qu’elle désert tous les endroits huppés de la capitale ainsi que La Défense. Cette ligne est là pour montrer aux touristes que le métro c’est trop joli et pas sale du tout mais malheureusement, ce sont les touristes qui gâchent tout. Ils sont perdus, ils trainent dans les couloirs et s’entassent dans les wagons avec leurs valises et leurs appareils photo. Vous n’êtes pas méchants, mais vous êtes relous quand même.
Trolltunga en Norvège
Il y a plein d’endroits dans le monde où tout le monde fait la même photo. Dans l’idée c’est pas très grave, mais ça devient vite chiant quand ça crée des fils d’attente au milieu de nulle part. Qui fait la queue 20 minutes pour une photo, franchement ?
Les marchés de produits locaux
À l’origine, aller au marché permettait de trouver des fruits et légumes moins chers qu’au supermarché et de s’assurer d’avoir des produits locaux. Et puis maintenant, à cause de tous les touristes qui payent 30 balles de tapenade avec le sourire, les prix augmentent au point qu’une botte de radis du marché est devenu plus cher qu’un plein de courses chez Auchan.
La "ruelle du train" à Hanoi, Vietnam
A Hanoi au Vietnam, il existe une toute petite rue bordée de cafés et de petits restaurants avec un train qui passe au milieu, tout près des habitations. Cela faisait 117 ans que le train passait à cet endroit sans problème mais en 2016, la ville a décidé de changer les itinéraires. En effet, l’endroit est devenu un nid à touristes en quête de photos à poster sur Instagram et le train a dû plusieurs fois s’arrêter en urgence à cause du trop grand nombre de touristes sur la voie de chemin de fer.
Les plages de Normandie
Je vous parle d’un temps que les bobos parisiens ne peuvent pas connaître, celui où les plages de Cabourg et Deauville n’étaient pas encore envahies de touristes…
Les coquelicots du lac Elsinore en Californie
Non loin des banlieues de Los Angeles, de magnifiques champs de coquelicots s’étendent à perte de vue dans les collines de Riverside. C’est magnifique et c’est bien dommage qu’il n’en reste plus rien quelques jours après la floraison. Eh oui, s’allonger dans des fleurs, ça les casse. Et des centaines de touristes le font tous les jours.
Les voyages dans l'espace
Fut un temps, la conquête de l’espace semblait une tache bien noble : découvrir des horizons inexplorés, c’est stylé quand même. Depuis qu’il est possible de faire du tourisme en fusée pour les fans d’espace très riches, on se dit que c’est juste un nouveau moyen de polluer jusqu’aux confins de l’univers.
Les fleurs en forme de pénis au Cambodge
Au Cambodge, le gouvernement a été obligé de mettre en garde les touristes : il ne faut surtout pas cueillir les fleurs zizis. La Nepenthes bokorensis et la Nepenthes holdenii sont deux espèces de plantes phalliques que certains touristes arrachent pour faire des photos peu amusantes. Presque aussi beauf que les gaufres en forme de bites.
Les trottoirs étroits
Un touriste, c’est quelqu’un qui s’émerveille devant chaque banalité, alors forcément, il marche très lentement. Se retrouver derrière un touriste sur un trottoir étroit, c’est un peu comme rester coincé dans les bouchons : on souffle, on marche en faisant du bruit pour manifester son mécontentement et on dit « pardon » sur un ton désagréable. Normal quoi.
Les mémoriaux dans des lieux au passé douloureux
C’est terrible d’en arriver là mais apparemment, c’est nécessaire. Les comptes en ligne de lieux de souvenirs comme le mémorial d’Auschwitz sont obligés de faire des rappels à l’ordre pour informer les visiteurs qu’il ne faut pas s’amuser sur les voies ou faire des selfies drôles dans un lieu pareil. Terrifiant.
Notre haine des touristes est peut-être injustifiée, certes, mais on ne peut pas nier qu’il y a beaucoup de touristes très cons. Et c’est un peu marrant.
Sources : Geo – Ouest-France –