Le collège, ce n’est pas le moment où l’on donne le meilleur de soi-même. Ce n’est pas le moment où l’on est au mieux de ses capacités, pas le moment où l’on est le plus susceptible de découvrir le vaccin contre le sida ni de réinventer la littérature. Le collège, en revanche, c’est un moment où l’on est pas mal susceptible de passer la moitié de sa vie à se masturber frénétiquement et l’autre à être mal à l’aise avec le sexe opposé. Et à faire des trucs totalement cons.

Comparer la taille de leur sexe

Mais quel intérêt ? Mais quel intérêt à plusieurs égards, par ailleurs : quel intérêt puisqu’ils sont tout petits et pas finis, leurs sexes, quel intérêt puisqu’on s’en fout complètement de la taille de sa bite, quel intérêt puisque de toute façon ils ne sont pas près de s’en servir, quel intérêt ? Mais c’est super important.

Croiser les jets

Ahah trop marrant si on pisse l’un à côté de l’autre, on peut faire se croiser nos pipis, ce qui fait de nous des frères de sang même si on ne se verra plus jamais quand on aura fini la troisième.

Ce contenu n'existe plus

"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Parler sans discontinuer du jeu de la biscotte sans jamais oser y jouer

« Ouais j’y ai joué avec des potes« . Comme si t’avais des potes en dehors de ceux que tu vois au collège. Bien sûr que tu n’as jamais joué au jeu de la biscotte, le jeu de la biscotte, c’est une légende urbaine à peu près aussi crédible que celle de la dame blanche. Mais ça te permet de te fabriquer une street cred dans toute la classe de cinquième.

Dessiner des bites sur les tables

Hinhinhinhinhinhinhinhinhinhinhinhinhinhin. TRO DRRRRRROOOOOOOOL LOL DELIRE PRANK MDR PTDR.

Pfffff.

Se faire appeler "le boss" ou d'autres trucs ridicules du genre

Parce qu’on associe facilement la classe avec une esthétique mafieuse quand on a 14 ans, sans se rendre compte que notre espérance de vie dans une vraie organisation mafieuse quand on a 14 ans serait d’environ 3 jours.

Dire à un pote qu'il dise à une pote qu'elle dise à sa copine que peut-être tu veux sortir avec elle

Parce qu’en amour comme en tout, le malaise est palpable. Ensuite, la fille dira à sa pote de dire à son pote de dire à ton pote de te dire que c’est MORT. Et tu diras « Ah ok ». Voilà.

Organiser des concours de boudin en parlant des meufs (qui leur ont foutu un zef le plus souvent)

Ou classer les filles de la classe de la plus moche à la plus belle. Aussi con que méchant et humiliant. Cela dit, ce serait une belle idée de top à faire, ça. Classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer classer.

Des balayettes et des béquilles

Il n’y avait pas que les garçons qui faisaient des balayettes et des béquilles, mais je pense qu’on peut se mettre d’accord pour dire que c’est un héritage du temps où on était des poissons, ce truc, en fait. Juste de la domination par la stupidité et la force. C’est qui qui domine ? Au secours.

Comparer ses premiers poils de pubis

Alors que t’en as un. Un. Un seul. Un. Un poil. Qui est ton préciiiiiiieeeeeeeeeeeeeux.

Avoir l'impression de se battre en duel entouré d'autres élèves (alors qu'en fait c'était juste deux ados qui s'insultaient un peu jusqu'à l'arrivée d'un pion)

Pour une poignée d’heures de colle. Et pour quelques heures de colle de plus. Le bon, la brute et la CPE. La trilogie du collège.

Heureusement, ça ne dure qu’un temps.