Boire du café. Lire un livre. Se gratter les fesses. Faire la roue nu en public. Lécher le cérumen des chiens. Manger des poils : autant de choses que l’on fait tous les jours sans se poser de questions ; mais qui en posaient, des questions, à une époque pas si lointaine. Etonnant, non ?
Pendant la prohibition, les évangélistes décourageaient les ados de boire du soda
Une boisson supposée les attirer vers les méandres de l’alcoolisme et les encourager, plus tard, à boire du whisky dans les bars. Les sodas se sont énormément développés pendant la prohibition américaine puisqu’ils étaient désormais la seule boisson autorisée à part l’eau et les jus de fruit. D’où un effet boom qui ne plaisait pas tant que ça aux autorités moralistes et religieuses.
Dans les années 40, on faisait des autodafés de BD et plusieurs pays interdisaient leur vente aux enfants
En mai 40, des éditos américains qualifiaient les BD de disgrâce nationale. En 1948, la Cour Suprême se prononce contre la publication de BD mettant en scène des crimes. La même année, des autodafés de comics sont organisés à New York par des associations conservatrices. Ca a duré comme ça jusqu’au début des années 60, quand les comics sont devenus une force culturelle américaine à même d’être employée dans le cadre du soft power de la Guerre froide.
Pour le gouvernement britannique, les ampoules ne servaient à rien
En 1878, Edison présente son invention au gouvernement britannique. Leur réaction est marrante : « (les ampoules) sont sans doute adaptées à nos amis Outre-Atlantique, mais ne méritent pas l’attention des scientifiques et n’ont aucun sens pratique. » Pas assez anglais, quoi.
Aux débuts de l'imprimerie, on avait peur que les gens lisent
Paganisme, barbarie, incapacité à démêler le vrai du faux. On considérait que les livres devaient être expliqués, enseignés, et surtout pas placés entre toutes les mains (notamment celles des femmes, imaginez un peu). On s’est mis à fabriquer des bibliographies et à développer une science de l’explication de texte pour contrer ce phénomène attendu.
Jusqu'en 1900, on n'ouvrait pas les fenêtres de nuit
On pensait que l’air du soir était mauvais pour la santé, qu’il apportait des maladies. On se carapatait chez soi. Jusqu’à ce qu’on se rende compte que ce n’était pas l’air du soir, le problème, mais les moustiques et les insectes. Il devait faire bien chaud en été dans la chambre.
La banque était autrefois considérée comme de l'usure et passible de peine de mort
On considérait que toute forme de prêt était en réalité de l’usure. Les textes religieux la condamnaient unanimement et elle était donc interdite dans de nombreux pays catholiques. Plus tard, la figure de l’usurier a été associée à celle du Juif dans un contexte de fort antisémitisme. Aujourd’hui, ça paraît normal de payer des intérêts pour un prêt. En vrai, ça ne l’est pas tant que ça.
Le bikini était considéré comme une hérésie par le Vatican
Inventé en 1946, le bikini était si mal vu qu’aucun mannequin ne voulait poser pour la photo de promotion. Louis Réard s’est troubé obligé de demander à une strip-teaseuse de poser. Le Vatican a ensuite déclaré qu’il s’agissait d’un objet de péché. En même temps, c’est vrai que le corps des femmes, c’est pas catholique, hein, on le sait.
Utiliser un parapluie, c'était s'attirer les risées
En 1750 Jonas Hanway est le premier à récupérer les ombrelles italiennes pour se protéger de la pluie. Tout le monde se foutait de sa gueule. On considérait même que le parapluie était trop français pour être utilisé en Angleterre. En plus, les cochers avaient peur que le parapluie ne leur fasse perdre leur boulot ; ils se sont organisés pour lutter contre sa diffusion.
Au XVI° siècle, le café était considéré comme une boisson mauvaise
A la Mecque parce que ça risquait de générer de la rébellion ; en Europe parce que c’était considéré comme une boisson islamique. Les temps changent, les problèmes restent.
On a longtemps découragé les gens de lire au lit
C’était le plus grand danger du monde au début du XIX° siècle. En réalité, c’était surtout les femmes qui étaient visées : si elles lisaient, elle ne pouvaient plus remplir leur devoir conjugal, vous me suivez. Bref, une bonne dose de patriarcat mélangée à une bonne dose de bêtise.
Ca filoche, hein, la vie.
Source : Cracked