Lou Reed est mort... Lou Reed est mort... On va nous bassiner avec le Velvet en insistant juste sur la proximité avec Andy Warhol. On va nous repasser Walk On The Wild Side quinze fois par jour. Les vrais fans le savent bien, l'amour que l'on a pour un artiste passe le plus souvent par des chemins de traverse, et chez Lou Reed, le chemin de traverse était la plupart du temps des ruelles sombres et puant la pisse. Mais c'est pour cela que Lou, le grand Lou était indépassable. Là où son alter-ego Springsteen représentait une vision héroïque et optimiste du rêve new-yorkais, Lou en était sa mauvaise conscience. A lui d'être le chantre des camés, des travestis, et donc des ruelles sombres et puant la pisse... comme une vision certes plus violente mais ô combien plus authentique de la grande pomme. Celle d'un artiste en somme. Un dernier hommage au maître avec 10 de ses trésors cachés.
- Sword Of Damocles
Sur le pas indispensable (c'est le moins que l'on puisse dire) Magic & Loss, un des 5 meilleurs titres du créateur du Velvet Underground, y compris les morceaux de ce dernier d'ailleurs.
- Street Hassle
Morceau de plus de 10 minutes, sur l'album du même nom, Street Hassle est composé de trois parties distinctes s'enchainant parfaitement, avec en prime l'intervention parlée du boss à sa toute fin. Un peu comme Bohemian Rapsody ? Oui un peu... en beau quoi.
- Coney Island
Final parfait de l'album éponyme, Coney Island est la ballade ultime. La plus belle des chansons d'amour (ou de haine, nous sommes chez Lou Reed...) ?
- Romeo Had Juliet
A la question "quelle a été la date la plus importante du 20ème siècle ?", Lou Reed répondait : "Le seize août 1939, quand Charlie Christian branche sa guitare électrique dans l'orchestre de Benny Goodman". La preuve en un peu plus de trois minutes.
- Songs For Drella
Tout l'album cette fois-ci, tant il est compliqué de détacher un seul morceau de ce merveilleux hommage à Warhol, qui voyait Lou Reed et John Cale se réunir pour la première fois depuis l'exclusion du gallois du Velvet et qui allait d'ailleurs préfigurer la reformation du groupe mythique.
- Pale Blue Eyes
La chanson qui figure sur le troisième album du Velvet Underground a été écrite pour le premier amour de Lou, une Shelley Albin aux magnifiques yeux... noisettes.
- Foot Of Pride
Cette reprise d'un obscur titre de Dylan, pour le concert hommage aux 30 ans du premier album de ce dernier, montre à quel point Lou Reed était aussi un grand chanteur.
- I Can't Stand It
Inédit du Velvet, publié pour la première fois sur la compilation VU, I Can't Stand It allait être repris par son créateur pour son premier album solo dans une version rabougrie et mesquine loin du chef d'œuvre initial.
- Sweet Jane
Pas la version du Velvet mais celle des Cowboy Junkies, adoubée par Lou Reed lui-même, comme la meilleure et plus authentique reprise d'une de ses chansons.
- Let Us Now Praise Famous Death Dwarves (or how I slugged it out with Lou Reed and stayed awake)
Et pour finir, comment ne pas citer le mythique article de Lester Bangs, le roi des critiques rock, qui aimait Lou Reed autant que celui-ci le haïssait (ou est-ce l'inverse ?).