En 2012, on s’était bien marré avec l’idée d’un taxe sur le Nutella accompagné d’une soigneuse campagne sur la menace que représentait l’huile de palme sur l’humanité, cette année, ce sont les clopes électroniques et le Red Bull qui ont alimenté le ballon-sonde balancé dans la presse avant que la Présidence nous assure d’une « pause fiscale ». Ces taxes n’existeront sans doute jamais, mais on a eu de raison de ne pas totalement en écarter la possibilité, ce ne serait pas la première fois qu’une taxe étrange nous tombe sur le poil. Petite sélection de ces idées farfelues (oui… « farfelues »…) d’impositions débiles qui montrent qu’on peut travailler dans les finances publiques et être créatif.
La taxe sur la collecte d'urine
Vous vous demandiez d’où venait le proverbe « L’argent n’a pas d’odeur » ? Voila un élément de réponse : constatant les flots de pisse qui circulaient à Rome au tout début de notre ère, l’empereur Vespasien lance une taxe pour vider les toilettes publiques et revendre le précieux liquide, le seul agent fixant pour les teintures à l’époque, aux entreprises locales. Bien joué.
L'impôt sur la barbe
Au XVIème siècle, certains sujets du Roi Henry VIII se laissaient un peu aller au niveau pileux. Une bonne taxe anti-barbus, ça allait leur apprendre les bonnes manières, toutes les barbes de plus de deux semaines devaient passer à la caisse. Deux siècles plus tard, le Tsar Pierre le Grand reprendra cette brillante idée en l’agrémentant de petites discriminations à l’égard des barbus au niveau administratif. Ils ne comprennent que ça les barbus.
La taxe sur la poudre à cheveux
Le 5 mai 1795, le Parlement Britannique décide qu’il faudra désormais faire l’acquisition d’un timbre fiscal si l’on souhaite faire usage de poudre à cheveux. Pareil pour les perruques. Bon, à priori, on n’avait rien contre ces coquetteries, mais il fallait trouver du fric pour guerroyer contre la France, donc pas le choix.
La taxe sur les gros
Si en France on impose les aliments jugés mauvais pour la santé, au Japon on prend le taureau par les cornes et on mesure les tours de taille depuis 2008. Des objectifs sont fixés et des sanctions financières sont appliquées aux entreprises et aux gouvernement locaux incapables de les tenir. Finie la mayo dans le bento.
L'impôt sur le sel
Le sel a été le tabac de son époque : la gabelle était une ponction prise sur toutes les transactions de sel, monopole d’état, opérées en France au XIIIème siècle. Évidemment, ce petit système a donné lieu à moult contrebandes, certains petits malins faisaient jouer les différences de taxation entre les régions. Et quand on se faisait gauler, c’était galère direct, prochaine étape la Nouvelle-France et son sirop d’érable.
Le droit de pesage
Également appelé droit de poizage. Tu pèses un truc sous les halles? Et ben tu paies mon gars. Tout simplement. Et ben oui, ça rigole pas l’Ancien Régime.
Le droit de havage
Pas facile la vie de bourreau. Les commerçants vous regardent d’un mauvais œil, les enfants ont peur de vous… Alors l’état met au point un système bien fichu : le bourreau a le droit de se servir dans les marchés, une poignée par panier, selon la taille de sa main. Un genre de Fort Boyard avant l’heure, sauf qu’à la place des Boyards, ce sont des haricots qu’il faut ramasser.
L’impôt sur le savon
Si t’as le temps de glander dans ton bain, c’est que t’as du fric à perdre. Sur cette fine observation, Cromwell instaure cette taxe au XVIIème siècle en Angleterre et les Britanniques, en train de découvrir les vertus de l’hygiène, retombent dans une épaisse crasse pour ne plus galérer à la fin du mois. Ça a quand même duré 200 ans cette histoire, jusqu’à une levée de boucliers des fabricants qui ont réussi à faire abolir cette aberration.
L'impôt sur les bottes de pied-tendre
On peut trouver très con d’appliquer des règles différentes à différents alcools en France, entre le très toxique alcool étranger et notre bon vin qui est bon pour la santé. Mais comme souvent, les Texans vont plus loin en exemptant de taxes les bottes de cow-boys mais en faisant payer plein pot les acheteurs de bottes en caoutchouc.
L'impôt sur la danse
En voyant tous ces jeunes se déhancher aux rythmes endiablés du rock’n’roll dans les années 1960, l’état de Washington a eu la brillante idée de faire raquer les établissements offrant cette possibilité de loisir. Cette taxe a disparu il y a quelques mois seulement, et les anglophones apprécieront cette vidéo d’un citoyen expliquant avec ironie que cette taxe était justifiée et devait s’appliquer à toutes autres formes de réjouissances : hugs, animaux en ballons, high-fives et Bohemian Rhapsody en bagnole.
Et vous, vous allez renoncer au rosé-pamplemousse?
Source : Cracked.com, Le Mal Pensant, Daily Finance