Vous vous rappelez de l’époque où on pouvait aller au restaurant et manger de bien bonnes victuailles gaiement avec ses amis ? Comme c’était bien de commander des trucs qu’on cuisine jamais vu que c’est chiant à faire et se gaver sans se soucier de rien vu que quelqu’un d’autre s’occupe de tout. Comme le genre de trucs qu’on voit dans les restos français ça nous manque à tous, du coup on a décidé de vous faire une petite liste nostalgique d’un temps béni et lointain.

Les menus

En ouvrant la carte, on voyait tout ce qu’il était possible de s’envoyer dans le cornet. Viandes, poisson, pizzas, desserts et entrées en tous genres… Un vrai bonheur d’abondance et de variété. Sauf si vous étiez dans un restaurant qui ne sert qu’un seul plat genre de la fondue de poireau. Mais bon, vous y étiez probablement en toute connaissance de cause j’imagine.

Les suggestions et plats du jour

Pour ceux qui s’en foutaient de la carte fixe et qui préféraient lire l’ardoise avec les suggestions et surveiller les produits frais du jour. Ou alors justement les trucs vraiment plus du tout frais qu’il fallait cuisiner en toute urgence vu que la date de péremption était passée depuis la veille. Dans tous les cas c’était souvent un régal. Ou alors c’était dégueu, ça arrivait aussi.

L'apéro

On était même pas encore assis qu’on nous proposait déjà de boire un truc, comme chez ma grand-mère, sauf que ma grand-mère fait payer les consos un peu plus cher. Ça c’était beau, on avait aucune idée de ce qu’on allait manger mais déjà la bière, le vin et les softs coulaient à flots. Bon après des fois c’était tellement long à se faire servir son plat qu’on commençait à manger bourré, mais c’était ça aussi la beauté du truc.

Faire le fameux geste de la main pour l'addition

En vigueur depuis la nuit des temps, ce geste montre à quel point on s’y connait et qu’on maîtrise tout à fait le jargon manuel du métier de restaurateur. De plus, en général l’équipe du restaurant repère qu’on connaît le signe et on passe tout de suite pour quelqu’un de vraiment calé en la matière et qui peut discuter modèles de lave-vaisselles et cuisson de tournedos avec l’équipe cuisine.

Le moment où on trouve les plats de nos potes trop beaux

Et où on regrette clairement notre choix. Ça nous est tous arrivé, on bégaie au moment de commander car on hésite et quand les assiettes arrivent on se dit « wah mais putain pourquoi j’ai pris la soupe aux escargots alors qu’il y avait un burger qui avait l’air trop bon ». Après on regarde ses potes manger et en faire des caisses à chaque bouchée tout en regrettant amèrement le truc dégueu dans notre assiette qui fait partie des trucs à ne jamais commander au resto.

Goûter le vin et dire "c'est bon" alors qu'on y connait rien

Quand on vient de prendre la première gorgée mais qu’on est vraiment incapable de dire s’il est bon alors pour pas perdre la face on dit simplement « ouais ça va il est pas bouchonné ». Des fois le vin est vraiment dégueulasse d’ailleurs, mais en général on ose pas du tout le dire en pensant que c’est pas bien vu. Mais on devrait, parce qu’on va la payer finalement cette bouteille de pique-rate infâme qui fait chier mou.

Ne pas avoir à faire à manger et la vaisselle

Ça c’est quand même un putain de luxe. Déjà que faire la bouffe ça peut vraiment être chiant après une journée de travail, mais si en plus faut nettoyer derrière, c’est quand même vraiment la purge. Tout ça alors que des gens pourraient le faire pour nous. Et c’est avec cette phrase d’Homer Simpson que je régit ma vie depuis que j’ai dix ans « quelqu’un d’autre peut pas le faire ? ». Imparable.

Regarder les gens des autres tables et leur inventer une vie

Essayer de comprendre comment ils fonctionnent, ce qu’ils font dans la vie, si c’est vraiment sa femme qui l’accompagne ou sa maitresse, comment ils ont à ce point raté l’éducation de leur gamin pour qu’il soit aussi détestable et gueule comme ça au restaurant et surtout pourquoi ils ont commandé de l’andouillette. On l’a tous fait, jugez pas.

Râler parce que ça fait quand même 25 minutes qu'on attend nos plats

« Mais bordel ils le pêchent eux-même le saumon ou quoi ? » On a tous foutu les pieds dans un resto un peu lent ou beaucoup trop fréquenté pour que l’attente soit acceptable. Puis quand on a la dalle on est un peu soupe au lait c’est normal. Du coup on fait la gueule, on critique le serveur qui vient de passer deux fois près de notre table et qui vient de servir d’autres clients : « nan mais eux ils sont arrivés après nous ces batards, regarde ils ont déjà leur dessert ».

Stresser une fois qu'on a validé notre code pour savoir si le paiement a été accepté

On voit tous ce moment où la personne derrière le bar nous regarde de bas en haut parce que le paiement met un peu de temps. On se sent bien con et on est quand même certain qu’il reste assez sur la carte mais on commence à stresser comme si on passait le bac devant des flics.

Ne pas faire la différence entre un plat fait maison et un plat surgelé

Mais kiffer dans tous les cas ce qu’on vient de nous servir. Bon après les restaurants qui ont une carte longue comme la bible en général c’est pas bon signe sur la fraîcheur des produits et y’a des chances qu’une bonne partie soit surgelée. Mais bon, on va pas non plus aller vérifier en cuisine.

Se prendre la tête sur le calcul de la note

Ouais alors sans partir dans les extrêmes à la Muriel Robin. Mais entre ceux qui préfèrent payer chacun ce qu’ils ont commandé, ceux qui sont pour diviser le tout par le nombre de personnes, ceux qui se cachent aux chiottes au moment de l’addition et ceux qui, grand seigneur, veulent inviter tout le monde, c’est quand même souvent un beau bordel.

La tournée du patron

À la fin du repas, devant le bar quand on va payer, le moment fatidique où le patron peut filer sa fameuse tournée de shooters. Si vous avez joué vos cartes correctement pendant le repas et l’avez quand même bien fait rigoler avec votre « tires-mon-doigt » vous aurez droit à ce petit verre gratuit de l’alcool que personne ne commande jamais (il ne va pas vous filer la bonne picole non plus) pour bien digérer. Quel plaisir bordel.

Commencer par un petit kir de rien du tout et finir debout sur le bar à sonner des cloches en moonboots

La marche de la honte en sortant du restaurant. Mais bordel, c’était quand même le bon temps, celui où on savait qu’on était déjà bourré mais qu’on recommandait quand même un verre parce qu’il y avait l’effet de groupe. Comment on s’est retrouvé sur le bar ? Aucune idée. D’où est-ce qu’on a sorti cette paire de moonboots ? C’est encore moins clair.

Regarder tout le monde en espérant que quelqu'un réponde "oui" à la question "il y aura des desserts ?"

Histoire de pas passer pour le seul gros sac de la table, quand la personne qui prend les commandes vient débarrasser les assiettes et pose la question, on attend toujours que quelqu’un se dévoue pour dire « ouuuuuais moi j’ai encore la dalle fait péter le fondant au chocolat ma gueule » mais bien souvent les gens sont trop radins ou font semblant d’être déjà calés. Du coup on termine sans dessert.

Bon ok y’a des moments chiants, mais y’a quand même beaucoup de bons souvenirs. Les restaurants sont pas prêts de réouvrir et déjà on en peut plus. Vous pouvez aller voir les meilleures réponses des restaurants aux critiques négatives si vous voulez encore tirer sur la nostalgie.